Médias : L’Unesco et l’équation de l’autonomisation financière

Le financement des médias ainsi que les actions nécessaires à la garantie de l’autonomisation des entreprises, étaient au centre d’un forum initié par l’agence onusienne, ce 22 décembre à Libreville.

Alain-Claude Bilie-By-Nze et Vincenzo Fazzino à l’ouverture du forum, le 22 décembre 2016 à Libreville. © Gabonreview

A l’initiative de l’Organisation des nations unies pour l’éducation, la science et la culture (Unesco), le premier forum national des Manageurs et promoteurs des médias, a été organisé ce 22 décembre à Libreville. A travers cette rencontre, l’organisme onusien a amorcé la réflexion sur le financement des médias ainsi que sur les actions nécessaires à la garantie de l’autonomisation des médias au Gabon, principal gage pour une presse viable.

Partenaire à l’organisation de ces échanges, le ministère de la Communication a rappelé que ce forum est une bataille vers la viabilité des médias. «Il n’y a pas de médias viables sans systèmes de financement adaptés. Lesquels systèmes nécessitent qu’il y ait mise en place d’indicateurs suffisants, pour que les médias organisés en entreprises, parviennent effectivement à vivre», a indiqué le ministre de la Communication.

Les officiels, des plans de la salle et la photo de famille. © Gabonreview

A cet effet, Alain-Claude Bilié-By-Nzé a souligné que le gouvernement est prêt à accompagner la réglementation et la mise en place des mécanismes d’accompagnements financiers. «Ces mécanismes, nous les avons inscrit dans l’actuel Code de la communication. Pour faire en sorte qu’il y ait une redevance de audiovisuelle dans l’ensemble des médias publics, notamment».

Plusieurs thèmes ont ainsi animé cette rencontre : «Echanges sur les défis des médias», «Efficacité des mécanismes nationaux de financements des médias», «Institution financières et financement du secteur des médias, «Mécanismes internationaux de financement des médias et expériences d’ailleurs» et «Opportunité de financement des médias à l’Unesco».

Pour l’Unesco, le développement des médias est important pour la promotion et la consolidation du dialogue, la compréhension mutuelle des peuples, la préservation de la liberté d’expression, l’enracinement des valeurs démocratiques, la promotion de la transparence dans la gestion de la chose publique et par voie de conséquence la préservation de la paix ; sans oublier l’effet bénéfique sur le développement socio-économique.

Selon le représentant résident de l’Unesco, «seuls des médias indépendants, autonomes et économiquement viables peuvent jouer pleinement ce rôle et ce dans un environnement favorable tant à la liberté d’expression qu’au développement des médias». Car, a souligné Vincenzo Fazzino : «La faiblesse économique des médias privés contribue fortement à la fragilisation du professionnalisme dans les médias».

Le Gabon dispose de quelques outils d’aide à la presse dont le Fonds national pour le développement de la presse et la subvention annuelle à la presse. Toutefois, ils ne sont pas toujours opérationnels ou du moins inégalement répartis entre types de médias. Ce qui n’est pas sans incidence sur l’équilibre et la compétitivité entre les divers types de médias.

Au-delà des mécanismes nationaux, il existe aussi des opportunités internationales susceptibles d’apporter aux médias une bouffée d’oxygène en matière de financement de leur développement. Malheureusement les médias locaux ne font que peu recours à celles-ci. D’où la nécessité du forum organisé par l’Unesco, pour présenter aux médias locaux ces opportunités de financements internationaux.