Deux mois après la décision du gouvernement d’interdire les voyages de nuit, les professionnels du secteur des transports terrestres appellent à la suspension de cette mesure qu’ils jugent néfaste pour leurs affaires. Ils préconisent un meilleur encadrement.

Jean Robert Menie, président du SYLTG (centre), le 27 octobre 2016 à Libreville. © Capture d’écran/Gabon 24

Jean Robert Menie, président du SYLTG (centre), le 27 octobre 2016 à Libreville. © Capture d’écran/Gabon 24

 

Ces deux derniers mois, le secteur des transports terrestres fait face à une sérieuse crise financière. Selon le Syndicat libre des transporteurs terrestres du Gabon (SYLTG), cette situation est due à la décision du gouvernement, en août 2016, d’interdire les voyages de nuit. Depuis, les agences de voyage éprouvent des difficultés, en dépit du nombre toujours croissant de passagers.

Pour Jean Robert Menie, président du SYLTG, tout part de «la réduction considérable du temps de travail» à laquelle sont contraints les professionnels du secteur. Et parmi les conséquences de cette baisse d’activités, les transporteurs citent «la baisse drastique des recettes» qui, selon eux, est à l’origine des nombreux licenciements enregistrés peu après l’annonce de la mesure gouvernementale. Pourtant, le syndicat l’assure, le secteur des transports terrestres est un pourvoyeur d’emplois pour la jeunesse. Or, les agences de voyage ne parviennent plus à payer leurs employés. Les autres raisons évoquées : «les difficultés d’exploitation au sein des agences, les retours à vide de certains véhicules, les difficultés à traiter les cas d’urgence (plus rentables), les difficultés pour les commerçants à acheminer à temps réel les produits vers la commercialisation en grande surface».

Et si le SYLTG dit comprendre les raisons ayant amené à l’interdiction des voyages de nuit, il n’en a pas moins demandé la levée de cette mesure. Le syndicat a proposé au gouvernement la mise en place d’«un dispositif ferme d’encadrement de ces voyages». De même, au nom des professionnels du secteur, Jean Robert Menie a exigé «un allègement des charges fiscales des agences de voyage leur permettant de soutenir le niveau de concurrence actuelle».

La décision d’interdire les voyages de nuit a été prise le 7 août 2016 par le précédent Premier ministre. Celle-ci faisait suite à l’accident survenu dans la nuit du 5 au 6 août sur l’axe Oyane-Kango. La collision d’un minibus et d’un camion avait causé 18 décès et cinq blessés.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. Yo dit :

    Hélas !
    Et tant que les réglages de phares ne seront PAS DÛMENT EFFECTUéS au moment de la visite technique, rouler la nuit sur les routes du GABON sera beaucoup plus que très DANGEREUX.
    (L’éblouissement étant certainement, avec l’excès de vitesse, une des causes majeures d’accidents !)
    Je sais de quoi je parle, j’ai été transporteur routier professionnel de 1984 à 2001.

  2. diogene dit :

    Il faut interdire les voyages de jour puisqu’il y a des accidents ???

    L’ absence de réglementations sérieuses des transports, les chauffeurs contraints de faire toujours plus vite pour faire plus de tours donc plus d’argent, les clients incapables de se plier à une discipline horaire,le racket systématique des transporteurs,l’absence de signalisation, d’éclairage , de rampes de sécurité et surtout l’état déplorable des routes ne sont jamais remis en cause…
    Continuons à faire des chameaux de sable : tout va bien au Bongoland

  3. MOT dit :

    Décision très nulle comme tant d’autres venant des mêmes. Au lieu de réfléchir sur les vrais causes pour donner des solutions aussi adaptées, ils perdent du temps sur les futilités. Juste à côté de nous, un accident de train vient de se produire au Cameroun, les autorités camerounaises vont ils interdire les voyages en train le jour? Quid du reste du monde?????

  4. NYAMA dit :

    Pour la sécurité, puisque les transporteurs ne respectent pas la limitation des vitesses au grand péril des passagers.

    Certains transporteurs n’ont plus de réflexe de la bonne conduite, manque de courtoisie, incapable de respecter le code de la route – c’est à peine s’ils savent lire les panneaux de signalisation.

    Au Gabon, la conduite est un danger de mort permanent : les passages piétons ne sont pas respectés, il y a là tout un toilettage à faire.

    Le port de ceinture de sécurité doit être obligatoire, les contrôles techniques sont quasi inexistants.

    L’état des routes n’arrangeant rien du tout ! Les camions grumiers roulent à 100 km/heure sans se soucier de la dangerosité des routes.

    En dépit de ses accidents des chauffeurs insouciants, les familles ne sont pas dédommagés par les assurances, ou moins encore, les citoyens ne savent pas faire valoir leur droit, et même pas pris en charge des traumatismes causés aux familles durant de telles épreuves.

    Il faut maintenir cette restriction.

  5. Franck dit :

    Les gouvernements gabonais, pire encore ceux de l’émergence ne connaissent pas l’adage qui dit que gouverner c’est prévoir.
    Ils ne sont pas dans l’anticipation mais plutôt dans la réaction en total déphasage de la réalité.
    En prenant des mesures impactant tout un secteur économique dans l’émotion, c’est l’État qui est fragilisé.
    Des amateurs, vous avez dit des amateurs !!!!

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