Fermeture des vannes, arrêt de tous les puits producteurs et de l’export, tout est à l’arrêt sur l’ensemble des sites de la société Maurel et Prom depuis ce 17 octobre 2016. A l’origine de cette paralysie, un mot d’ordre de grève illimitée de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) qui exige l’arrêt de la procédure de licenciement engagée contre 11 salariés.

La production est à l'arrêt sur tous les sites de la société Maurel et Prom après le mot d'ordre de grève illimitée de l'Onep, ce 17 octobre. © Gabonreview/shutterstofck

La production est à l’arrêt sur tous les sites de la société Maurel et Prom après le mot d’ordre de grève illimitée de l’Onep, ce 17 octobre. © Gabonreview/shutterstofck

 

Cette situation est le corollaire des dispositions prises par l’Onep au lendemain de la publication des résultats de la dernière présidentielle par la Cour constitutionnelle. Le syndicat, dans une lettre adressée aux employeurs et employés, avait demandé à tous les travailleurs du secteur pétrolier de rester chez eux les 22 et 23 septembre derniers. Une décision qui n’a pas été du goût de la direction de Maurel et Prom qui a envisagé des mesures de représailles contre 11 de ses agents ayant quitté le site de production d’Onal, situé dans le Moyen-Ogooué. Les sanctions contre ces salariés et la procédure de licenciement à leur encontre ont provoqué une levée de boucliers de la part de l’Onep qui a déposé, le 10 octobre dernier, un préavis de grève ayant pour premier préalable «l’annulation des sanctions». L’octroi d’une prime de performance à hauteur de 1 500 000 Francs par travailleur, suite au dépassement des objectifs que s’était fixée la société en matière de production, constitue le deuxième préalable de ce préavis.

L'Onep à travers son secrétaire général adjoint, Sylvain Mayabi Binet, a menacé d'étendre le mouvement à tout le secteur pétrolier. © Gabonreview

L’Onep à travers son secrétaire général adjoint, Sylvain Mayabi Binet, a menacé d’étendre le mouvement à tout le secteur pétrolier. © Gabonreview

Les négociations, les 13 et 14 octobre dernier, entre le syndicat et la direction de Maurel et Prom, supervisées par l’inspecteur spécial Travail chargé du secteur pétrolier (Istrap), ont accouché d’une souris. Le directeur général de la société, Christophe Blanc, ayant «catégoriquement refusé de reculer devant les deux préalables» de l’Onep. «Devant cette impasse, et le préavis étant arrivé à expiration, nous avons à la demande des travailleurs lancé un mot d’ordre de grève illimitée qui couvrira l’ensemble des établissements de la société Maurel & Prom Gabon (Bases et sites pétroliers) dès ce lundi 17 octobre 2016 à 03 heures du matin», a expliqué le secrétaire général adjoint de l’Onep, Sylvain Mayabi Binet.

Le syndicat affirme qu’il reste à la disposition de l’employeur et de l’Istrap en vue de la mise en place d’un service minimum, avant de mettre en garde la direction de Maurel et Prom contre des initiatives en dehors du cadre légal. «La loi interdit à l’employeur d’organiser le remplacement d’un salarié en grève. L’Onep tiendra l’employeur pour responsable d’éventuels « débordements » liés à toute tentative qui serait menée par lui dans ce sens». Par ailleurs, il ne cache pas sa volonté d’étendre le mouvement à tout le secteur si la direction de Maurel et Prom refuse d’entendre raison. «Si la direction de Maurel & Prom ne recule pas au sujet de la procédure de licenciement de ses 11 salariés, le Bureau national va lancer, avant cette fin de semaine les Assemblées générales de décision de dépôt d’un préavis de grève générale illimitée dans tout le secteur pétrolier et activités connexes gabonais. Le directeur général de Maurel et Prom, monsieur Christophe Blanc, et ceux qui le soutiennent porteront la responsabilité des conséquences dommageables sur le climat social et sur l’économie du pays», a averti Sylvain Mayabi Binet.

 

 
GR
 

5 Commentaires

  1. DoanESS dit :

    Signes avant-coureurs…

  2. CHARLY dit :

    Bravo a ces HOMMES de conscience et de courage.

  3. mambina dit :

    Bravo, il faut tenir et faire tout sortir, c’est le moment de prouver à la face du monde les inégalités que vous subissez dans votre société tenez bon

  4. bonga pierre dit :

    Il y a beaucoup de gabonais qualifiés au chômage, je pense personnellement que ceux qui sont en grève peuvent être remplacés. Gardons à l’esprit que personne n’est irremplaçable.

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