Un mois bientôt que l’Internet et services connexes sont soumis à un partiel black-out automatisé et volontairement entretenu. Une situation embarrassante aux conséquences non négligeables. 

© Gabonreview/Shutterstock

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31 août 2016-26 septembre 2016 ! Bientôt un mois que le numérique est soumis à couvre-feu devenu presque banal. Réseaux sociaux et SMS bloqués, débit Internet bridé et uniquement disponible entre 6 heures et 18 heures : telle est la situation actuelle dans le pays. Pourtant, le gouvernement avait assuré que les réseaux sociaux et services y afférents ne seraient pas coupés pendant le processus électoral.

«Nous avons tous besoin de cet outil et nous n’avons absolument rien à cacher. L’information doit circuler», avait même assuré le ministre de l’Intérieur aux observateurs de l’Union européenne (UE). Trois semaines après, l’on est bien loin de cette promesse. Si le gouvernement ne s’est pas officiellement prononcé à ce sujet, des indiscrétions ont laissé entendre que ce blackout vise à éviter les débordements qui pourraient découler d’informations et images véhiculées à travers les réseaux sociaux.

Une explication plausible, tant de nombreux manquements ont été relevés tout au long de la dernière élection présidentielle et du contentieux qui s’en est suivi. Qu’à cela ne tienne, à quand le retour à la normale ? Une question d’autant plus importante que ce « couvre-feu numérique » a littéralement changé les habitudes et modes de fonctionnement des utilisateurs Internet.

«Après 18 heures, nous sommes presque coupés du monde et c’est très embêtant. Seuls passent les services e-mails», a déploré un jeune étudiant. «Nous sommes soumis à cette fâcheuse contrainte du black-out Internet, ce qui est très embêtant pour les affaires», a lâché le responsable d’un média en ligne, contraint de réaménager ses horaires de travail afin de publier sa production avant l’heure fatidique.

Si pour ce qui est des réseaux sociaux, le blocage de l’Internet est contourné par certains grâce aux applications de masquage des VPN, il n’en demeure pas moins que l’opération est coûteuse pour les utilisateurs, nécessitant plus de données mobiles qu’en temps normal. «Ce black-out a été mis en place à des fins électoralistes. Qu’on nous rétablisse la connexion !», a déclaré une élève désabusée.

Un souhait tout aussi partagé par les opérateurs de téléphonie mobile, même si aucun des quatre que compte le pays, ne s’est exprimé sur la question. Selon un ancien responsable chez un opérateur de téléphonie mobile, le manque à gagner lié à blocage des SMS est énorme. «Pour un opérateur de téléphonie mobile, le chiffre d’affaire du SMS est évalué en centaine de millions de francs CFA  par mois», a-t-il révélé, indiquant cependant que le silence des opérateurs suggèrent peut être  une compensation du gouvernement, en termes fiscale par exemple.   Cette compensation, si elle est effective, saura-t-elle, couvrir  l’ensemble du manque à gagner occasionné par cette coupure du service de messagerie ? Dans tous les cas, il est clair que le souhait des opérateurs et utilisateurs des services numériques convergent vers un même point : la levée du couvre-feu numérique.

 

 
GR
 

12 Commentaires

  1. bona dit :

    cette situation est vraiment difficile je suis inscrit dans une université à l’étranger je n’arrive plus à faire mes cours et mes devoirs après avoir payé 900 euro me voilà pénaliser par cette situation qui va payer mon préjudice. cette formation se fait uniquement en ligne. c’est triste pour mon pays.

  2. MOT dit :

    Nous continuons de payer des factures pour des services non consommés. Quid du préjudice causé aux usagés? Pays des injustices.

  3. Gabrielle dit :

    Ils ont honte. Les gens s’expriment mieux sur les réseaux sociaux, surtout les jeunes. Et il n’y a que des vérités et des insultes qui sont pourtant fondées, qu’ils émettent.

  4. Diego dit :

    Il y a un Cyber dans mon quartier qui n’ouvre même plus ces derniers temps. Le propriétaire a certainement compris que cela ne sert à rien pour le moment.
    #Manque à gagner pour un citoyen qui nourrit certainement sa famille avec cette seule activité. Qu’est-ce qu’on en sait !?

  5. louetsi dit :

    Ils viennent nous parler des cybers-criminels! Vraiment pitie pour l’emergent en chef qui joue aux apprentis sorciers bloquer internet revele le niveau d’absurdite de ce pouvoir fraudeur et trebuchant

  6. leokhardo leokhardo dit :

    A quoi bon ? c’est quoi ce sevrage en continu? nous sommes en plein 21e siècle Messieurs!!! le monde à déjà prit acte de vos bonnes intentions.

  7. bonga pierre dit :

    Internet est un outil tellement précieux qu’il parait déraisonnable de le laisser entre les mains des illuminés. EI=opposition gabonaise

  8. RAPONTCHOMBO dit :

    N’ayez pas peur , bientôt !!!!! ça été coupé pour lutter contre le grand banditisme.

  9. Ari dit :

    « …ce blackout vise à éviter les débordements qui pourraient découler d’informations et images véhiculées à travers les réseaux sociaux ». Et lorsque BOA aura retabli l’internet le grand banditisme, les debordements … vont automatiquement disparaitre. Les gabonais deviendront tout a coup amnesiques. Ce couvre-feux numerique est une totale stupidite. LOL franchement!!!

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