Présidentielle 2016 : Fabien Méré, Nathalie Zémo, Chamberland Moukouama et les autres…
Ils sont les révélations de la précampagne électorale de cette année. Si les grands fauves politiques sont toujours attirés par l’odeur des campagnes électorales, on remarque de plus en plus que des personnalités sans affinités politiques particulièrement connues jusque-là, sortent du bois et donnent de la voix. Qui sont ces «patriotes» qui ont décidé de se lever «au nom de la dignité humaine» ?
A tout seigneur tout honneur… On commencera par la femme… A la tête du mouvement «Femme, lève-toi», Nathalie Zemo-Efoua s’est rendue célèbre par la publication, dans la presse, d’une lettre ouverte adressée à Sylvie Bongo Ondimba, épouse du chef de l’Etat. Après y avoir décliné les raisons de sa crainte de voir le Gabon sombrer dans un cycle d’événements douloureux post-électoraux, elle demandait à la Première Dame d’amener son mari à ne pas se présenter pour un autre mandat à la tête du pays. L’absence de réaction de Sylvia Bongo Ondimba à cette correspondance ne l’a pas étonnée outre mesure ; elle lui a, au contraire, donné du tonus ! Aujourd’hui, à coup d’interviews et de participations à des forums, Nathalie Zémo hausse le ton et dit ne pas comprendre «l’entêtement» d’Ali Bongo. L’image d’une Nathalie Zémo combattante, à l’instar de ses devancières Annie-Léa Méyé, Blanche Abéghé Simonny, Brigitte Aminata Nzomba Ondo, s’installe progressivement dans l’opinion.
Ils se lèvent et crient leur révolte : 2016 révèle des Gabonais debout !
Pour sa part, Chamberland Moukouama, ancien «animateur chouchou» adulé par les Émergents, a tourné casaque, «parce que le Gabon va mal». Sur sa page Facebook, il dénonce ce qu’il appelle le «passif du régime actuel» sur le logement, les transports, l’école, la situation sociale, notamment. En un mot, la gouvernance actuelle ! Terminant toujours son propos par un «J’ai écrit» qui n’est pas loin de rappeler une formule des «Fils de la Veuve», Chamberland Moukouama est devenu un véritable contempteur de la gouvernance Ali Bongo.
S’il fait des apparitions furtives au côté du Mouvement Patriote et Républicain de Léon Paul Ngoulakia, candidat à cette élection présidentielle, il n’a pas moins arrêté, avec une verve plutôt scripturale et lyrique sur Facebook, la satire sociale qui l’a fait remarquer avec l’émission « Pluriel », aujourd’hui disparue. «Il mène le bon combat», entend-on ici et là. Il s’est levé pour dénoncer le mal vivre de ses concitoyens. Il n’est donc pas du côté où on pouvait l’attendre…
Bien que passé par le Parti radical des républicains indépendants (Parri), créé avec ses amis Anaclé Bissiélo, Mesmin Soumaho et Servais Réténo Issembé, et auparavant par le Parti gabonais du progrès (PGP), Fabien Méré est un mandarin bon teint de la nouvelle génération estampillée «société civile». Il vient de faire deux sorties mémorables. Dans la première, il y a dix jours, Fabien Méré sonnait l’alarme en appelant Ali Bongo à faire «acte de renoncement», comme le font souvent les grands hommes d’Etat. Après l’appel au renoncement qui n’a pas été suivi, il passe à la vitesse supérieure.
«Le monde libre a intérêt à avoir le plus d’États démocratiques dans son camp pour combattre les dictatures»
En effet, la deuxième sortie de Fabien Méré, suite logique de la première, lui donne l’occasion d’appeler les missions diplomatiques, notamment celle de la France et des Etats-Unis particulièrement, à agir pour que le Gabon ne tombe pas dans l’abîme. «Les notes diplomatiques ne suffisent plus. Les protestations ne suffisent plus. Les temps ont changé. Le monde libre a intérêt à avoir le plus d’Etats démocratiques dans son camp pour combattre les dictatures et le terrorisme», souligne-t-il, l’air grave. Pour l’ancien ministre d’Omar Bongo et avocat au barreau du Gabon, la seule présence d’Ali Bongo parmi les candidats à l’élection présidentielle du 27 août prochain fait peser, avec l’addition des déclarations «incendiaires» de la toute dernière «tournée républicaine», une menace sur la stabilité du tissu social. Fabien Méré dénonce «la répression (qui) s’accélère et s’accentue, les arrestations (qui) se font plus nombreuses», et s’interroge : «on se demande jusqu’à quand» cette situation va durer.
Après les dénonciations, les propositions. Pour lui, «l’urgence des urgences», «c’est l’union autour d’une candidature unique de l’opposition». Il appelle ainsi Jean Ping, Guy Nzouba Ndama, Casimir Oyé Mba, Paul Mba Abessole, Pierre-Claver Maganga Moussavou, Bruno Ben Moubamba et Léon-Paul Ngoulakia à s’unir et à désigner un porte-flambeau. Si Didjob Divungi di Ndinge, Jean Eyeghé Ndong, Jules Aristide Bourdès Ogouliguendé, Jean de Dieu Moukagni Iwangou et Alexandre Barro Chambrier par exemple, ont su ravaler leurs ambitions, alors qu’ils étaient en capacité, pourquoi n’en serait-il pas de même pour les candidatures déjà annoncées ?
Et si Fabien Méré allait encore plus loin…
Dans l’opinion, avec ce courage et cette audace, salués par de nombreux observateurs de la vie politique gabonaise (René Ndemezo’o Obiang, entre autres), Fabien Méré est perçu comme l’un de ceux par lesquels la désignation d’un candidat unique de l’opposition peut passer. «Il pourrait appeler autour de lui, à cet effet, des responsables d’ONG, des artistes, des religieux, quelques politiques non marqués, à se réunir et à en choisir un», estime un ancien ministre qui soutient Guy Nzouba Ndama. Avec pour objectif «libérer le Gabon», Fabien Méré est, selon un universitaire, de ceux qui devraient enclencher le processus de désignation.
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Arrêtez de rêver, il n’y aura jamais de candidature unique de l’opposition.
Des candidats comme Maganga-Moussavou, Ndong Sima, Ngoulakia, Milama, Moubamba et Désiré Aba auraient ne pas se présenter, rien que par humilité pour eux-mêmes et par respect pour le pays. Comment des candidats qui n’ont aucun soutien politique de premier plan peuvent-ils s’entêter à ce point ?
Vraiment que d’imprecisions et de ragots de bistrots dans cet article…. !!! La pré-campagne, jusqu’à preuve du contraire, concerne les candidats et leurs équipes… On aurait pu, peut-être parler de « période de pré-campagne »…. Chamberland Moukouama est chargé de comm’ de Ngoulakia… Nathalie Zemo n’a jamais écrit cette lettre seule…. Elles étaient nombreuses à la signer au nom d’un fantomatique collectif qui a disparu…. Quant à votre ancien ministre, s’il parle comme ça c’est inquiétant pour le pays….
Mboula Agnamantsie, vous estimez que cet article comporte des ragots de bistrots, parce qu’ils parlent des personnes que la pré-campagne a révélées ? Connaissiez-vous Nathalie Zémo avant cette période de précampagne ? Pour vous, la précampagne ne peut révéler que les candidats et leurs équipes ? Vous n’avez pas une bonne perception des choses, vous sortiez peut-être du bistrot…
après avoir lu votre article j’ai eu froid dans le dos! en effet cet article sonne comme une sonnette d’alarme annonciateur d’une catastrophe imminente! l’ennui, c’est que sur le terrain je ne retrouve en aucun cas ces prémisses! ce qui me laisse penser que pour certaines personnes, la seule alternative à la réélection de ABO serait le chaos! pour eux c’est même un souhait! et si ce n’était pas ça du tout! et même le contraire! le 27 nous irons voter et un vainqueur sortira des urnes! on ne donnera pas et on ne pourra jamais favoriser une personne qui aura reçu un suffrage de 0.5% (il y a des favoris, des outsiders et des tocards) et le faire président! ce qui est sure les candidats sont connus et le débat sur la non légitimité de telle ou telle candidature est dépassé! chacun des 14 candidats traine ses propres casseroles et les plus bruyantes ne sont pas forcément ceux de l’autre!!! la lutte sera serré mais le meilleur (le peuple en décidera) gagnera et le développement de notre pays suivra son bonhomme de chemin. SVP à tous! arrêtez de mettre de l’huile sur le feu! Que Dieu protège le Gabon.
Je ne sais pas si nos « opposants » consultent ce site, et surtout s’ils voient nos posts. Si c’est le cas, je leur prie de prendre le temps de s’arrêter sur cette modeste contribution d’un membre du peuple qu’ils prétendent représenter. Si vous êtes vrais et sincères dans votre opposition; si la constitution représente réellement pour vous ce qu’il y a de plus sacré et de fondamentale dans notre existence républicaine; si vous vous êtes réellement convaincus que la candidature de monsieur Bongo est, au regard des dispositions de cette loi-mère, irrecevable, un conseil: RENONCEZ TOUS, AUTANT QUE VOUS ÊTES, A ALLER A CETTE ÉLECTION. Car vous présenter face à lui c’est être en contradiction avec vos convictions et donner raison à ceux qui vous voient de l’extérieur comme une opposition incompétente; Vous rendrez de fait sa candidature valable; Vous condamnerez les gabonais à subir ce régime violent, répressif et méprisant pour des décennies, avec en prime la concrétisation du projet de monarchisation du Gabon déjà en gestation. On a longtemps interpeller la communauté internationale sur crise sociopolitique qui couve dans notre pays; sa présence par le biais des observateurs internationaux, nous donne l’opportunité de les obliger de prêter attention, enfin à notre souffrance. Il faut que nos « opposants » renoncent à se présenter face à monsieur Bongo; le faire constater par ces observateurs en leur notifiant les raisons,et ils feront leur rapport. Monsieur Bongo restera donc au pouvoir sans avoir été élu, mais la communauté internationale sera dans l’obligation d’intervenir pour que les parties s’asseyent pour ce dialogue inclusif qu’on appelle de nos vœux. Il vaut mieux qu’il reste au pouvoir de cette façon plutôt que de lui donner l’occasion, en allant à cette élection, pour permettre que le candidat PDG passe en force comme d’habitude. A
moins que certains « opposants », dissidents du PDG, soient venus du côté de l’opposition avec la perspective de contrer cette éventualité jusqu’au boutiste, la seule qui soit salutaire en l’état actuelle des choses. Ils auraient donc anticipé cette solution radicale en envoyant de l’autre côté de manière à ce que leur candidat ait toujours des adversaires en face de lui. Mais j’ose croire en la bonne foi de ces messieurs ont, jusqu’à très récemment, mis toute leur énergie pour que le fils de défunt mentor arrive au pouvoir. Ceci dit l’histoire nous jugera. C’était juste une petite contribution d’un gabonais épris du changement d’ordre des choses dans son pays.