23 mai 1990 – 23 mai 2016. Il y a vingt six ans mourait Joseph Rendjambé Issani. Le PGP se souvient

Joseph Rendjambé Issani (1939 – 1990). © D.R.

Joseph Rendjambé Issani (1939 – 1990). © D.R.


 
Il y a 26 ans, le 23 mai 1990, Joseph Rendjambé Issani, intellectuel et homme politique gabonais, premier secrétaire général du Parti Gabonais du Progrès (PGP, opposition), trouvait la mort dans un hôtel de la capitale politique et administrative du Gabon, Libreville, dans des conditions non encore élucidées à ce jour. Un décès qui, survenu au lendemain de la conférence nationale ayant réuni les acteurs politiques et les forces vives de la nation, provoqua une flambée de violence à travers le pays, d’aucuns ayant proclamé qu’il s’agissait alors d’un assassinat politique.
Benoît Mouity Nzamba (micro) lors de son adresse à ses partisans ; une vue du public et le dépôt de la gerbe de fleurs Place Joseph Réndjambé Issani. © Gabonreview

Benoît Mouity Nzamba (micro) lors de son adresse à ses partisans ; une vue du public et le dépôt de la gerbe de fleurs Place Joseph Réndjambé Issani. © Gabonreview


C’est encore sur cette ligne que se situent aujourd’hui le président du PGP, Joseph Benoît Mouity Nzamba, et ses partisans qui ont choisi la capitale économique, Port-Gentil, pour célébrer le souvenir de celui qui est considéré par les militants de ce parti de l’opposition comme l’un des martyrs tombés sur le champ de bataille pour l’instauration de la démocratie au Gabon.
Dans son adresse aux progressistes et aux nombreux sympathisants réunis au siège du PGP à Port-Gentil, Joseph Benoît Mouity Nzamba a martelé que Joseph Réndjambé s’était investi «corps et âme pour le combat pour la liberté» et que «ses assassins qui croyaient qu’en agissant ainsi ils mettraient fin au juste combat des Gabonais pour la liberté s’étaient lourdement trompés». Car, a-t-il, souligné, citant Ernest Ouandiè, «le sang des patriotes est une semence de patriotisme».
Profitant de l’occasion pour évoquer un autre illustre disparu du PGP, Me Pierre Louis Agondjo Okawé, premier président dudit parti qui, selon l’orateur, a enseigné à ses militants l’endurance dans la lutte, Benoît Mouity Nzamba a rappelé ce qu’il disait : «le PGP est un roseau, il plie mais il ne rompt pas». Fort de cette conviction, il a assuré les militants et sympathisants venus l’écouter que «la victoire est proche, nous triompherons des forces réactionnaires et nous allons libérer le Gabon, notre pays qui traverse une crise morale, une crise sociale, une crise économique et une crise politique comme l’a reconnu Laure Olga Gondjout, le médiateur de la République». Il a largement cité cette dernière pour constater le refus du pouvoir à tout dialogue, décidé qu’il est, selon lui, à opérer un passage en force en août prochain. D’où le choix du PGP, a indiqué l’orateur, de soutenir celui qu’il a qualifié d’«homme de la situation», de «candidat de la rupture», Jean Ping, dont «le projet de société répond aux exigences de la situation actuelle du pays». Pour Mouity Nzamba, «le pouvoir émergent est désarçonné et aux abois». Il n’en veut pour preuve que les démissions en cascade qu’il subit, dont la plus éclatante a été celle du président de l’Assemblée Nationale, Guy Nzouba Ndama, et l’instrumentalisation du pouvoir judiciaire pour tenter d’éliminer Jean Ping de la course. Toutes choses qui, selon lui, seront sans effet, le peuple gabonais ayant choisi de tourner la page d’une politique de l’émergence qui a entraîné le Gabon dans une situation dont la gravité impose aux Gabonais de penser «Gabon d’abord».
Après l’office religieux demandé pour le repos de l’âme de Joseph Réndjambé Issani, Joseph Benoît Mouity Nzamba et les siens sont allés déposer une gerbe à la Place Joseph Rendjambé Issani.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Milang-missi dit :

    “La première condition de l’immortalité est la mort.”
    Stanislaw Jerzy Lec
    Repose en paix, je crois que Ping va terminer le travail

  2. Kem Wr dit :

    Une incohérence cependant : le PGP pleure Joseph Rendjambé Issani et adoube Jean Ping ! Où était-il ce triste 23 mai 1990 ? Du 23 mai 1990 au 23 mai 2016, 26 bonnes années sont passées avant que Jean Ping ne se réveille de son long sommeil pour se convaincre que son frère avait finalement été assassiné. Ah, la politique ! Elle ne recule devant rien, même pas devant la tentation d’instrumentaliser la mémoire des morts-qui-ont-droit-au-repos-éternel ! Que pense donc l’âme de Joseph Rendjambè Issani devant la folklorisation politique de sa mémoire par le PGP de Joseph Benoît Mouity Zamba ?

  3. LeCaiman dit :

    Depuis leurs guerres ouvertes et les divisions qui ont meurtries cette formation politique, le PGP n’est depuis lors que l’ombre de lui même.
    Quel dommage alors qu’il arrivait à rassembler.
    Mais bon c’est déjà une bonne chose que de soutenir une candidature de l’opposition.

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