Fermée «à titre conservatoire» en novembre dernier, la structure œuvrant dans l’investissement participatif attend toujours que ses comptes soient libérés pour rembourser ses épargnants.

Exavier Zué (gauche) et Pierre Noel Ondo Bissou, le 22 avril à Libreville. © Gabonreview

Exavier Zué (gauche) et Pierre Noel Ondo Bissou, le 22 avril à Libreville. © Gabonreview

 

Depuis plusieurs mois, les responsables de Global invest sont convaincus d’être victimes d’«une forme d’injustice». Présentée comme «une société nationale de recherche et de promotion des investissements participatifs» et non «un établissement de collecte d’épargne, des transferts illicites d’argent et de change manuel», comme l’avait affirmé le ministère de l’Economie pour justifier la fermeture des établissements de micro-finance en novembre dernier, elle semble payer les erreurs de BR Sarl. Si ses dirigeants ont vivement refusé, le 22 avril dernier, d’être mis «dans le même panier» que l’établissement géré par Yves Mapakou, récemment arrêté en France, c’est que, à leurs yeux, «c’est le jour et la nuit». Suite à la «fermeture à titre conservatoire» de leur structure, en même temps que 46 autres installées à Libreville, ils ont voulu montrer leur bonne foi, en procédant au remboursement des épargnants.

Sauf que depuis cinq mois, cette phase de remboursement, lancée en faveur de 25% des épargnants, a été stoppée net. Motif : le gel du compte de la structure dans une des banques de la place. «Sur ce compte nous disposons de 400 millions de francs que nous consacrerons au remboursement des 75% de nos épargnants, alors que nous avons déjà dépensé environ 590 millions pour le remboursement de certains depuis la fermeture», a fait savoir Exavier Zué, précisant : «Les premiers remboursements ont bénéficié aux épargnants qui présentaient des cas de nécessité probants, et non par complaisance comme le prétendent certains». «Nous comprenons mal pourquoi le ministère de l’Economie semble s’acharner sur une structure gabonaise gérée par de jeunes Gabonais, et dont les principaux clients sont des étudiants, des jeunes fonctionnaires et des petits commerçants. N’est-ce pas une façon de décourager l’initiative dans notre pays ? Nous avons montré au ministère toute notre disponibilité, en leur faisant parvenir tous les documents dont il avait besoin, jusqu’au plan de remboursement que nous avons élaboré. Nous avons été présents à la réunion du 14 janvier 2016 avec les épargnants, à celle du 23 mars à l’agence judiciaire de l’Etat, tous les associés de Global invest sont disponibles. Mieux, lors du procès du 09 Mars 2016, tous les avocats des structures visées par le ministère ont demandé le rejet de la plainte du gouvernement, et nous attendons toujours que les débats aient lieu», a affirmé Pierre-Noël Ondo Bissou. Pour le consultant de l’entreprise qui dénombrait 2 300 clients dans ses trois agences de Libreville et Port-Gentil, l’affaire relève d’un vice de procédure. «Selon la loi, seule la Cobac a le pouvoir de poursuivre un établissement de micro-finance qui viole la réglementation du code Cemac», a-t-il affirmé.

Le ministère de l’Economie, plutôt que d’envoyer au préalable des mises en demeure aux différentes entreprises incriminées, aurait-il plutôt choisi de faire dans le sensationnel ? A Global invest, on n’en pense pas moins, mais on veut croire à la bonne volonté des pouvoirs publics.

 
GR
 

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