Transfert d’argent : Hikmet Ersek mise sur le mobile
De passage à Libreville dans le cadre de la célébration des 20 ans de présence de Western Union en Afrique, son président-directeur général évoque le parcours de cette entreprise, sa particularité ainsi que ses perspectives de développement.
Quel bilan dressez-vous des 20 années de présence sur le continent africain ?
Vingt ans après, le bilan c’est une présence dans plus de 50 pays, un réseau très étoffé de plus de 35 000 points de vente. Nous assurons un appui à travers le service à des millions de consommateurs, et pour nous, cela est fondamental. Maintenant ce qui reste à venir, c’est comment on capitalise sur la digitalisation de l’activité pour pouvoir continuer de servir le continent de manière un peu plus marquée.
En quoi la digitalisation permettra-t-elle de sécuriser la clientèle?
Notre activité telle qu’elle est délivrée, est déjà digitale. On ne se promène pas avec du cash de point de vente en point de vente. Cette activité est fortement sécurisée. Nous sommes très conscients de l’importance de la conformité et de l’importance de prendre des mesures adéquates pour sécuriser l’activité. C’est cette même rigueur que nous avons avec l’activité aujourd’hui, qui sera perpétrée sur les canaux digitaux. Et c’est ainsi que nous avons, par exemple, développé le service «Wu connect» qui permet de connecter ce service très protégé, contrôlé, à des réseaux sociaux pour pouvoir justement permettre de développer cette activité. Pour nous, la sécurité est au cœur de notre activité, au cœur de notre préoccupation et c’est ce que nous continuerons de mettre en place dans le développement de notre activité digitale.
Selon vos derniers rapports, que représente l’apport du Gabon dans les services que vous délivrez aux usagers ?
Pour des raisons de concurrence, ce sont des chiffres que l’on ne partage pas. Mais à l’échelle globale nous sommes dans une industrie de plus de 600 milliards de dollars dans laquelle l’Afrique joue un rôle et a une contribution importante. Ce qui est important à retenir est que le Gabon est un pays essentiellement envoyeur au regard du dynamisme économique qu’il représente au sein de la sous-région. Les pays qui reçoivent du Gabon, sont essentiellement la France, mais également ceux du continent tels que le Sénégal. La même capillarité du réseau que nous développons ici, nous la développons dans ces pays-là, justement pour pouvoir favoriser et rendre le service pratique pour nos consommateurs. Au Gabon c’est 130 agences Western Union disponibles pour envoyer et recevoir.
Comment maintenir sa place de leader dans un secteur en plein essor avec l’arrivée des établissements bancaires et mêmes des opérateurs de téléphonie mobile ?
Nous sommes pour l’existence de la concurrence car, elle permet d’être vigilant. La deuxième chose fondamentale est que nous avons investi énormément dans notre plate-forme technologique, dans tout ce qui est conformité et cela, nous met dans une situation unique par rapport aux autres intervenants de cette industrie-là. Il n’y a pas assez d’opérateurs de ce secteur qui ont une présence aussi importante que la nôtre sur le continent, ou qui disposent de notre capillarité du réseau. À cela s’ajoute la capacité dont nous disposons pour nous connecter à un réseau social qui s’appelle «We Chat», qui offre à plus de 700 millions de personnes la capacité de faire des transactions. Ce que «We chat» a vu en Western Union, c’est justement la solidité de notre conformité, notre capacité et notre innovation technologique. Il y a un concept important qu’il faut considérer, c’est notre capacité à nous réinventer, à nous faire de la propre concurrence pour nous pousser à aller de l’avant et à développer de nouveaux services pour nos clients.
Quelles sont les perspectives de développement de Western Union ?
L’un des projets c’est la capacité de capitaliser sur l’opportunité du mobile. Il y a une différence entre la vision et l’opportunité réelle qui existe avec ce terminal et l’usage effective qui en est fait. En effet, entre avoir de l’argent sur un mobile et avoir la capacité de l’utiliser pour faire des achats dans la vie de tous les jours, il y a un décalage. Et la solution demeure en la possibilité de trouver une solution pour faire rejoindre le mobile avec les points de vente. L’intérêt ici est de comprendre l’utilisation qui sera faite de cette plate-forme. D’une manière générale, il y a un décalage entre la stratégie que quelqu’un peut mettre en place dans un bureau et l’usage réel qui peut être fait du service. C’est vraiment cela qui me tient à cœur. C’est ce que nous avons fait pendant 160 ans de manière récurrente. C’est vraiment s’assurer que nous comprenions les besoins des clients et qu’il faut que l’on continue de faire dans le domaine du mobile.
1 Commentaire
<>… Quand est ce que nos dirigeants vont mettre fin à cette fuite des capitaux qui dure depuis des décennies ? Le nationalisme, ils ne le connaissent pas?