Un jeune commerçant s’est transformé en torche humaine au commissariat central de Libreville, le 1er novembre dernier. Il entendait réclamer sa marchandise saisie par les agents de la police nationale.

Image à titre purement illustratif. © lemonde.fr

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Le vent de protestation et de revendication se fait de plus en plus glaçant à Libreville. Les victimes de la répression policière s’additionnent. Après le ras-le-bol des femmes commerçantes, amenées à se dénuder, le tour est revenu, le 1er novembre courant, à Béranger Obame Ntoutoume. La vingtaine, ce commerçant exerçant au marché de la gare routière s’est immolé par le feu pour réclamer sa marchandise, injustement saisie par des policiers.

De sources concordantes, le jeune homme serait arrivé à la préfecture de police, où sa marchandise avait été transportée, avec un litre d’essence et des allumettes. Il entendait contraindre les agents de police à lui restituer ses articles. Une doléance restée lettre morte et ayant abouti à son immolation. «Le jeune homme s’était acquitté de la redevance journalière auprès d’un premier groupe d’agents avant qu’un deuxième, qui ne voulait rien comprendre, ne vienne saisir sa marchandise. Après avoir réclamé sans succès sa marchandise confisquée, il a décidé de se rendre au commissariat où celle-ci avait été transportée. Arrivé sur les lieux, il s’est aspergé d’hydrocarbure et a allumé une tige. Le feu ayant épousé son corps, il est entré en courant dans le commissariat central», témoigne une source présente sur les lieux au moment des faits. Certains policiers contactés soutiennent cependant que Béranger Obame Ntoutoume s’est incendié alors qu’il était déjà dans le commissariat central. «Il était déjà dans l’enceinte de la PPL [Préfecture de police de Libreville – ndlr] lorsqu’il s’est mis le feu. Il a même tenté de rentrer en courant dans un bureau, mais on l’en a empêché», confirment un jeune policier et un éditeur Gabonais de presse.

Le candidat au suicide a été amené au Centre hospitalier universitaire de Libreville (CHUL) où il a reçu les premiers soins. Brûlé au second degré, il a ensuite été évacué à l’Hôpital d’instruction des armées Omar Bongo Ondimba, communément appelé «Hôpital militaire» et disposant d’une unité pour grands brûlés. Comme avec les commerçantes tout récemment dénudées, le ministre de l’Intérieur n’a pas été saisi à ce sujet par la hiérarchie de la police. Il n’en a été informé que parce qu’un autre ministre venait s’en enquérir auprès de lui. Si le commandant en chef de la Police est en déplacement à l’étranger, certains hauts gradés de la police lui reprochent un «sérieux problème de prise en mains des troupes

Ces derniers temps, les agents de la Police nationale ont brillé de plus belle par des contrôles musclés sur les taximen, les petits commerces et vendeurs ambulants. Les confiscations qui se soldent toujours par un paiement en numéraires et les «rackets» en tous genres perpétrés serviraient, selon des sources bien informées, à la construction de bâtiments en cours au sein de la préfecture de police. Comme quoi, les hiérarques de la Police ont trouvé là une source de financement parallèle et sans doute très fructueuse.

Ce fait divers, qui rappelle le facteur déclenchant du «Printemps arabe» en Tunisie, traduit une forme d’exaspération face à la toute-puissance des forces de l’ordre et à leur sentiment d’impunité. Il pourrait bien être le signe avant-coureur d’un embrasement généralisé si rien n’est fait pour rassurer les populations.

 

 
GR
 

32 Commentaires

  1. narcissco dit :

    Merci a la direction pour cette application.

    • serge gobs dit :

      pauvres gabonais que dieu vous aide vous etes mal barrer .avec cet usurpateur d,ali bongo que j,ai connu dans les années 80 a abidjan . Qui ne pense qu,a l,argent et au luxe.reveillez vous chers frere ,c’est maintenant ou jamais…

    • EdyBlack dit :

      Cette histoire tragique d’un jeune de 20 ans qui s’immole par le feu afin d’exprimer son exaspération contre les brimades de la police et la corruption qui y règne est scandaleux. S’il a payé la redevance à un premier groupe de policiers et qu’un second groupe est venu saisir sa marchandise, c’est un scandale pour lequel non seulement les deux équipes sont responsables, mais aussi l’instance directrice des services de police. Il est inadmissible que personne n’ait vérifié ses dires en se demandant comment se fait-il qu’il soit privé de sa marchandise alors qu’il a préalablement payé les droits du jour. Se peut-il que des unités de police au Gabon profitent de la tenue pour faire pire que les voyous et les bandits, en extorquant des fonds aux commerçants et taximans? Si oui, on assiste à une forme de banditisme en réunion qui criminalisent autant l’économie qu’elle aggrave la situation d’insécurité.

  2. Makaya dit :

    Donce cette histoire est vrai???? j’esperai que cela soit une intox mais…
    Apres lnos mamans qui se sont desabilles pour protester contre les brimades policieres, voici l’enfant de quelqu’un qui s’immole toujours a cause de cette police maudite compose des plus grands braqueurs de la capitale! De vrais animaux qu’ali fait recruter pour martyriser les vrais citoyens.
    Que dit moubele boubeya ? va t-il faire sanctioner les policiers delinquants oen s’enprenant a la personne qui a publier la video de cette immolation au commissariat de police?
    Un pallier de plus vient d’etre fra nchie… trop d’injustice perpetrer par ceux-la meme qui sont senses defendre le droit et la justice: minstre de l’inteieur, de la defense, patrons de la police, procureur de la republique etc
    La prochaine etape sera une attaque la bombe contre ces policiers. La violence des autorites sans justice appele a la violence des peuple. Attendez un peu et vous verrez..

  3. jean - jacques dit :

    Dans tout ce probleme qui est le perdant c’est la victime on a toujours tendance de suivre ce qui se passe a hieur il pensait que les gens allaient se soulever pour toi. quand les gens perdent la raison voila le resultat. le probleme au Gabon le commerce n’est pas bien organiser chacun veut vendre ou il veut ce qu’il veut.

    c est bien pour lutter contre le chomage mais nos autorite ne mettent pas l’ordre pour regulariser le commerce on va toujours parler des policiers.

    je suis sur que l’opposition fera de ce probleme leur sujet. et paulette va encore faire des discours,comme d’habitude, certainement ce citoyens pourrait faire parti de UN.

    • ali le magicien dit :

      JJ pauvre de toi, à force de lécher les trous de balle des émergents tu en viens mm à justifier une telle cruauté. Je crois que même lorsque que ta femme(ou ton homme) te refuse le sexe, tu accuses l’opposition

    • Makaya Pierre Limbo dit :

      Mr Jean Jacques, premièrement apprenez à bien écrire le français lorsque vous vous voulez prendre la parole en publique. Si dans une nation, on doit aimer un parti politique, un groupe plus que le pays, on doit se poser certaines questions. Gabonais, nous le sommes et le resterons. On peut être aujourd’hui du PDG et demain être d’un autre parti, mais notre être gabonais est éternel. Les évènements de ces derniers temps doivent nous interpeller. Mais, comme on se dit pdgiste, on fait semblant de croire qu’on est supérieur aux autres gabonais. Tu comprendras que tout système a une fin. De nos jours on a assez de matériels pour immortaliser les preuves, au moment venu, vous allez rendre compte à la nation. Tous les pays qui ont connu les guerres ont vu des signes précurseurs se montrer, continuer à nous négliger, nous autres, les pauvres. Devant la vérité nous sommes tenus de dire la réalité.

    • lili dit :

      j’espère que tes enfants te pardonneront pour tes propos. Etre PDGiste ne signifie pas qu’on est devenu insensible aux malheurs des autres et qu’on a perdu les valeurs humaines.

      • Ditsoga dit :

        Mais ce M. J-J est un robot. Il est programmé pour défendre ABO et le PDG. Il ne pense pas aux autres Gabonais. Laissez le. Ne répondez même plus. Un vrai robot quoi!!!

      • Ditsoga dit :

        Ce M. J-J est un robot ! Il est programmé pour défendre ABO et le PDG. Laissez-le, ne répondez plus. Il est tellement évasif. Un robot ne réfléchit pas.

        • africanostra dit :

          Mon cher Jean Jacques
          ce compatriote a sûrement une famille a nourrir. A force d’être harcelé, on fini par perdre patience. Si toi tu vis avec de gros moyens ce n’est pas le cas de tout le monde.
          Je ne souhaite pas qu’ il y ait un embrasement de la situation mais il faut que l on fasse attention. Il faut que les autorités revoient les missions de la police et mettre en place des mécanismes qui permettront de régler ce problème de prélèvement des taxe au marché.
          JJ de temps en temps il faut la boucler

    • Gaboma dit :

      Ton cynisme commence a dépasser Jean-Jacques face aux malheurs et à la souffrance des gabonais. J’espère qu’on pourra bien s’occuper de ton cas pauvre béninois. Les gens vendent n’importe où et n’importe quoi parce qu’il n’ont pas de choix, sans emploi et pour pouvoir vivre. Au moins ils ont le courage de vouloir faire quelque chose.

    • HURICANE dit :

      Mr Jean-jacques, la politique na rien avoire ce qui ce passe la police abuse.je sui d’accor avec ali le magicien

  4. democrate dit :

    Bonjour a tous mais c est grave ce geste attention .vous les policiers gabonais je ne sais pas ce qui vous arrives?ou ya eut introduction des milices etranger dans nos forces armees?pensez vous que c est normale de confisquer la marchandise d une personne qui se debrouille enfin de subvenir a ses besoins et de sa famille je dis qu il ya un probleme au sein de l etat majore de forces de police nationale et je salue le courrage de ce monsieur qui s est immoler et penetrer dans led locaux de la police nationale que dieu te protege car tu as montrer ton ral-bol a ses voyou qui ont ete recruter juste pour la mandiciter et le pillage ou est la justice mon dieu ou est le gabon d avant aujourd hui c est la maltraitence d un regime en tete de liste mr ali bongo qui encourage ce desordre et ne puni pas des bandi mais mr le president si vous aviez reelement ete elu par ce peuple gabonais tu n allais pas rester debout en regardant ce type de scenario je dis ici que tu seras sanctionner par ce peuple gabonais poser des pieres pour ton programme graine ne voudrait pas dire satisfaire les revendications des gabonais tu as menti et je remerci la redaction de ce media gabonreview merci

  5. MOABI LUNG dit :

    Monsieur le Ministre de l’intérieur et autres

    Vous voulez que ce pays soit émergeant dans 10 ans? avec vos méthodes je ne crois pas. comment voulez comprendre, il y a quelques mois je me rendais au sud du pays pour un rendez vous urgent et important avec une société de la place, un contrôle de la gendarmerie m’a immobilisé plusieurs heures pour une baladeuse tout en sachant que même mon téléphone peut me servir de lampe torche au cas ou, la meilleurs je dois payer 24 000f pour faute de baladeuse on me garde mes papiers parce que mes finances étaient juste avec mon déplacement, je les avais récupéré 3 semaines après parce que le Mr n’était pas toujours là et moi je vis à libreville.
    Comment comprendre qu’un pays qui se veut emmargeant doit avoir de contraintes comme vos contrôles qui laissent passer les braqueurs, les enlèvements, les crimes rituels etc… mais bloque un paisible citoyen qui va prendre son vol pour une affaire urgente parce que il faut chercher la cale ou de baladeuse sinon 24 000f x2 ou plus; vous même les policiers vous n’avez pas d’extincteur approprié dans vos locaux pour éteindre le feu sur la victime en flamme dans la préfecture de police

  6. ALIGATOR dit :

    Voilà le pays de Bongo où les policiers peuvent raquetter les commerçants sans être inquiétés. Pays de merde. J’espère de tout mon cœur que Bongo sera battu à la prochaine présidentielle.

    Policier de merde. Police de merde qui crève la dalle. Décidément on engage maintenant tous les bandits de grand chemin du Gabon partout n’importe où, n’importe comment. Soyez maudits jusqu’à la nuit des temps.

  7. au total dit :

    à force de jouer avec le feu, le couple police-justice risque de se brûler, imconpétence, racket, coruption voilà le triptique du tandem ! va t on enfin, voir une réaction salutaire de la part de se qui subissent ! ni a t il que les étrangers qui ont le droit de commercer au Gabon !

  8. Le fils de l'homme dit :

    les policiers sont fort à donner des amandes lorsque vous n’avez d’extincteur dans votre voiture mais à leur brigade même pas capable de faire sortir un extincteur, vraiment désolant, à toi Jean-Jacques tu ne connais rien du désespoir, lorsque qu’on n’a plus aucun n’espoir dan la vie le seul choix qui reste c’est la mort si toit et moi sommes la c’est parce que nous avons encore espoir en quelque chose.

  9. IPANDY dit :

    Je suis en parti d’accords avec le blogueur le plus idiot de gabonreview: Jean jacque. En effet, un compatriote de plus vient de perdre la vie quand hier ce sont nos soeurs, des mamans qui ont marché nus dans libreville. Qu’est ce qu’on fait? On poste des commentaires, on écris au ministre de l’intérieur etc. Ces actions trop passifs ne nous aidera pas à attiré l’attention de la communauté internationale. Le peuple n’a plus de pouvoir au Gabon depuis bel lurette. Je pense également que Mboulou Beka, AMO, MAMBOUDOU, PCZ, ce jeune compatriote et bien d’autres comme l’a dit notre idiot bien aimer, sont morts en vain.

    • Lefilsdupauvre dit :

      Cher « IPANDY »,

      Je ne pense qu’ils (Mboulou Beka, AMO, etc etc) soient morts en vain. Dieu est un DIEU de justice, tôt ou tard nous subirons sa justice riche ou pauvre, émergent ou non.

      C’est l’anarchie dans ce pays, aucune loi n’est respectée (constitution, etc), des bavures policières et des injustices à répétitions sont légion.

      Prions pour que la vie de notre compatriote soit sauvée maintenant qu’il se trouve à l’hôpital. Prions également pour notre pays le Gabon qui s’enfonce un peu plus dans le mal.

      • petitpap dit :

        je n’y crois plus DIEU est parti du Gabon ! comment on laisse l’orphelin en larme, on tue les enfants pour des crimes dites rituels….on pille l’argent de l’état pour laisser mourir la population pour un simple mal de dent? Non j’ai perdu espoir au gabon c’est la lois du plus fort et surtout du DIABLE !

  10. gabonaise dit :

    Vraiment où va le pays, quand ceux qui doivent nous proteger se transforme en bourreau,braqueur et j’en passe! Chaque jour nous vivons des tragédies

  11. le puant dit :

    Jean – Jacques , dans ses réactions pousse les gens à s’extérioriser d’avantage . En somme j-j est un polémiste . C’est un élément dangeureux pour les émergents .

  12. au total dit :

    Dans tout les cas les Gabonais vont retourner pleurnicher dans les églises que l’on a inventée pour eux,d’autres vont allés boire, certains comble de la revendications, vont pousser le courage et l’énergie:ils vont écrire sur le net !

  13. ras le bol dit :

    Suite à une énième bavure policière, notre frère, Béranger OBAME NTOUTOUME, s’est, par désespoir, immolé par le feu. Interné à l’hôpital militaire, son pronostic vital est fortement engagé. Je propose à tous les compatriotes épris de justice, de se rendre à son chevet. Toute aide,, quelle qu’elle soit, sera la bienvenue. Je suis outrée que 3 jours après ce triste évènement, aucun de nos politiques ne soit encore monté au créneau pour fustiger les pratiques mafieuses de ceux qui sont censés assurer l’ordre et la sécurité dans ce pays. Ne restons cependant pas indifférents au sort de notre compatriote. Merci de faire passer le message.

  14. Petit Yannick dit :

    Un fait si grave dans la rubrique faits-divers !?!? Ça n’a l’aire de rien mais ça montre a quel point tout le monde s’en fout même les journalistes.

    • Le Crieur dit :

      Je suis aussi étonné que toi Petit Yannick… J’avais espéré que Les représentants de la société civile porteraient plaînte à la Police pour demander des explications. c’est aussi de cette façon qu’ils peuvent faire pression….

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