Trois ans après son élargissement : Ntumpa Lebani, entre «repentance et pardon»
Accusé d’une tentative de putsch, incarcéré puis libéré en 2012, l’officier-général, ancien secrétaire général du Conseil national de sécurité, invite les Gabonais à cultiver les valeurs chrétiennes, à travers un texte publié par nos confrères d’Echos du Nord.
Jean-Philippe Ntumpa Lebani fut soupçonné d’atteinte à la sûreté de l’État, arrêté et détenu pendant plusieurs mois avant d’être jugé, puis libéré en 2012. Trois ans après, il le rappelle dans une lettre parue dans le journal Echos du Nord du 19 octobre 2015. Se présentant sous un jour nouveau, il dit se «porter bien malgré le fait que sa situation n’a pas changé depuis 2009», affirmant ne pas «oublier» ses «amis qui sont restés à la prison centrale de Libreville». «Bon nombre d’entre eux, à l’exemple de mon ami et frère Oscar Moulomba Mekalo, attendent désespérément depuis plusieurs années que leur jugement soit prononcé, quand bien même ils ne se souviennent pas avoir commis un quelconque délit», écrit-il.
A en croire ses écrits, il y a «beaucoup de gens frustrés qui vivent avec la rancune et la colère. Des gens hostiles qui cherchent à trouver un moyen pour décharger leur colère». De son point de vue, cet état de fait, coûtera absolument cher au Gabon, pays en voie de développement. «La rancune de l’homme pour l’homme est une grande pandémie que les hautes autorités de la République doivent prévenir et guérir tout comme la pauvreté, le Sida, le cancer etc. », affirme-t-il, citant le psychiatre Léon Saul. Voilà pourquoi, il exhorte à cultiver «la repentance et le pardon», qui «conduiront nécessairement à la réconciliation». «Que chaque Gabonais puisse mettre cette recommandation que l’on retrouve dans Ephésien 4 : 31 à 32 : que toute amertume et tout courroux, et toute colère, et toute crierie, et toute injure soient ôtées du milieu de vous, de même que toute malice, mais soyez bons les uns envers les autres, compatissants, vous pardonnant les uns aux autres comme Dieu aussi en Christ vous a pardonnés», lance-t-il, reprenant la Bible. «Il est plus que nécessaire qu’aujourd’hui, le peuple de Dieu qui habite la nation gabonaise prenne conscience et décrète comme dans Joël 2 : 5 à 17 un temps de prière véritable», ajoute-t-il.
Pour rappel, le général Ntumpa Lebani, avait été condamné à cinq ans de prison. Il avait bénéficié de la grâce présidentielle le 19 octobre 2012 en même temps que 370 autres détenus. On se souviendra qu’à sa sortie de prison, il déclarait, à propos de la tentative de coup d’État dont il fut accusé : «Le commun des mortels a découvert que pour faire un coup d’État il faut être armé, avoir de l’argent, être épaulé, avoir les hommes, les femmes, un plan politique, un plan B. Bref une armada. Vraiment tout. Mais une petite mouche dans un coin faire un coup d’État ? C’est l’aventure humaine !».
4 Commentaires
Facile à dire, le pardon n’est plus de ce monde, enfin… je pense. Amen! Quand même!
C’est dure à accepter, pardonner après une injustice, un meurtre…
courage mon général moral à toute épreuve
Voici un individu qui a bénéficié d’une grace préseidentielle à cause de ses accointances avec les hommes du pouvoir, alors que des jeunes officiers à la carrière prometteuse se trouvent encore en prison.Il était l’acteur principal de cette prétendue tentative de coup d’état. Il est dehors et ses sulbaternes croupissent encore en geoles. Quelle injustice!!!!!
Ntumpa lébany Jean Philips..Respect j’admire votre.courage et la sagésse un grade se mérite et vous n’avez pas ramasser le vôtre..le peuple gabonais est avec vous…