Réunis en assemblée générale le 11 juillet dernier, les anciens employés de la Compagnie forestière du Gabon qui observent un sit-in devant le gouvernorat depuis le 14 avril 2015, à Port-Gentil, ont décidé d’observer une grève de la faim.

Cette banderole a suscité une vive émotion à Port-Gentil. © Gabonreview/Louis Mbourou

Cette banderole a suscité une vive émotion à Port-Gentil. © Gabonreview/Louis Mbourou

 

Cette décision qui est entrée en application le 14 juillet est, à en croire le président du collectif, la conséquence de l’indifférence et de l’apathie du Comité de privatisation devant les cris de détresse des manifestants. «Nous avons dû attendre 12 ans pour recevoir dix mois de salaires sur les dix-huit qui étaient prévus. En juin 2014 lors du paiement, le Comité de privatisation nous a rassuré que le reliquat devait nous être versé au mois d’août. Mais ça fait aujourd’hui un an que nous attendons toujours», déclare un membre du bureau du collectif.

Depuis le début de la grève de la faim, nombreux sont les membres du collectif qui n'ont plus de force pour rejoindre le lieu du sit-in. © Gabonreview/Louis Mbourou

Depuis le début de la grève de la faim, nombreux sont les membres du collectif qui n’ont plus de force pour rejoindre le lieu du sit-in. © Gabonreview/Louis Mbourou

L’attente se faisant longue et devant l’apparent manque de volonté des gouvernants, les déflatés de la CFG ont donc décidé, le 14 avril 2015, d’observer un sit-in devant le gouvernorat, à Port-Gentil, pour réclamer le paiement du reliquat. «Depuis trois mois que nous passons nos journées ici, poursuit-il, mendiant le pain aux passants, personne ne se préoccupe de notre sort. Aucune autorité ne s’intéresse à nous. Nous avons eu un bref entretien avec le directeur général du Budget venu rencontrer les responsables des PME/PMI dans la capitale économique. Jusqu’ici nous n’avons aucune suite.»

Face au silence étrange des pouvoirs publics devant le drame qu’ils vivent au quotidien, les ex-agents de la CFG ont donc décidé de «se sacrifier» pour leurs droits, en observant une grève de la faim. Une décision fort inquiétante lorsque l’on sait qu’ils font presque tous aujourd’hui partie du 3e âge. «Constatant la légèreté avec laquelle l’État gère les problèmes des citoyens et pour faciliter ses intentions de nous voir tous mourir un à un (…) nous, déflatés de la CFG/COTRAB, constitués en majorité des personnes du 3e âge affaiblies par toutes sortes de maladies, donc prêtes à mourir, décidons d’observer un mouvement de grève de la faim illimitée, a compter du mardi 14 juillet 2015. Car nous ne trouvons malheureusement aucun élément qui pourrait justifier la grosse injustice dont nous sommes victimes», peut-on lire dans le compte rendu de leur assemblée générale du 11juillet.

«Une semaine après le déclenchement de cette grève de la faim, plusieurs membres du collectifs n’arrivent plus à rejoindre le lieu du sit-in car affaiblis et bien mal en point», a confié un membre du bureau trouvé sur les lieux, couché sur des cartons. «Ils sont nombreux qui sont morts dans des conditions misérables, alors qu’ils attendaient leur argent. Depuis le sit-in du 14 avril, d’autres sont allés les rejoindre sans pour autant que cela n’émeuve nos autorités. Qu’on nous laisse alors tous mourir à cause de notre argent !» a-t-il lancé la gorge nouée par le chagrin.

Pour rappel, c’est en 2002 que la CFG/COTRAB a été privatisée. Un plan social avait alors été mis en place pour accompagner les salariés licenciés de cette société devenue Cora Wood. Treize ans après, ces derniers n’ont toujours pas perçus la totalité des droits négociés.

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Le Rapporteur du Palais dit :

    Avec eux je suis d’accord, Je vote La Mort !

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