La grève déclenchée par l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) au sein de la société Baker, le 8 juillet dernier, suite à l’expiration d’un préavis déposé une semaine avant, va, à en croire le bureau national, prendre un autre tournant dans les tout prochains jours.

Les gendarmes au sein de la société Baker pour déguerpir les manifestants. © Gabonreview/Louis Mbourou

Les gendarmes au sein de la société Baker pour déguerpir les manifestants. © Gabonreview/Louis Mbourou

 

A l’origine de ce durcissement programmé, une descente de la brigade anti-émeute de la gendarmerie, le 11 juillet dernier, au sein de la base de la société située au Nouveau port, pour déguerpir les grévistes qui empêchaient la sortie d’un outil de forage.

En haut : Le SG de l'Onep, Paul Aimé Bagafou, malmené par un gendarme pendant l'opération. En bas : Même les femmes enceintes n'ont pas été épargnées. © Gabonreview/Louis Mbourou

En haut : Le SG de l’Onep, Paul Aimé Bagafou, malmené par un gendarme pendant l’opération. En bas : Même les femmes enceintes n’ont pas été épargnées. © Gabonreview/Louis Mbourou

Informés de ce qu’un engin important devrait quitter la base, les salariés qui fustigent l’indifférence de la direction générale depuis le lancement de la grève, ont décidé d’organiser un sit-in sur les lieux pour empêcher ledit engin d’en sortir. «La direction générale est silencieuse depuis le dépôt du préavis et le déclenchement de la grève. Le seul moyen pour nous de la contraindre à ouvrir le dialogue était d’empêcher que cet outil, attendu par un grand client, quitte la base. Nous n’avons usé d’aucune violence», a déclaré un délégué du personnel. Les salariés grévistes ont ainsi passé la nuit du 10 au 11 juillet au siège de la société pour éviter que l’outil en question ne soit sorti à leur insu. Mais dans la matinée du 11 juillet, la direction de la société a sollicité et obtenu des autorités locales l’intervention des gendarmes pour déguerpir les manifestants. «Ils sont arrivés avec un dispositif de répression impressionnant et nous ont, avec brutalité, mis hors de la base. Nous avons été surpris par la violence de l’intervention face aux travailleurs désarmés manifestant pacifiquement. Le commandant de l’unité nous a dit qu’il avait reçu des instructions du Gouverneur pour faire libérer les lieux», a rapporté un autre délégué du personnel.

Le secrétaire général de l’Onep et son adjoint qui sont arrivés très tôt sur les lieux ont également essuyé des coups dans la bousculade qui s’en est suivie. Paul Aimé Bagafou et Sylvain Mayabi Binet ont laissé exploser leur colère après cette intervention musclée. «Il y a 15 Gabonais qui viennent d’être licenciés pour motif économique, dit-on, alors que nous avons repéré une dizaine d’étrangers en situation régulière qui continuent de travailler. Nous avons écrit au gouverneur, à l’inspecteur spécial, au président du tribunal, au procureur, au commandant du Cedoc et leur avons transmis la liste des employés concernés mais personne n’a réagi. Tout ce qu’on trouve de mieux à faire c’est envoyer des sbires brutaliser des travailleurs parmi lesquels des femmes enceintes, qui manifestent pour revendiquer leurs droits», s’est insurgé le SG de l’Onep.

Après cet épisode, le syndicat a tenu une réunion de crise avec les délégués du personnel de la société Baker. Une assemblée générale avec les salariés grévistes est prévue ce 14 juillet au piquet de grève avant que le bureau national ne donne le 16 juillet prochain «un point de presse de la plus haute importance», probablement pour durcir le mouvement.

La direction générale de la société a quant à elle déposé une plainte devant le tribunal contre les salariés ayant observé un mouvement d’humeur les 24 et 29 juin derniers et contre l’Onep pour préavis illicite. L’audience est prévue pour le 17 juillet prochain.

 

 
GR
 

11 Commentaires

  1. Le Rapporteur du Palais dit :

    Qu’est-ce qu’une femme enceinte, supposément en congé de maternité , va faire dans cette galère ?

  2. Bineta dit :

    Les personnes licenciées font partie des grands mafieux qui ont contribués aux licenciements de leurs collègues il y a 5 ans. A chacun son tour chez le coiffeur. Libérez le planché

    • Panthera dit :

      Pffffff renseignez vous avant de raconter n’importe quoi ! Parmi ces 15 personnes il y avait des gens qui n’étaient là que depuis 1 ou 2 ans . Et sans connaître ces personnes vous dites juste qu’ils le méritent ? Les valeurs se perdent dans ce pays…..

  3. Tare Nzam dit :

    Nous sommes gouverne par des inaptes et incompetents qui ne pensent qu’a eux. Comment peux t’on comprendre que dans un pays comme le notre, les autorites laissent les gabonais se faire licenciers sans vergogne et les etrangers sans papiers continues a travailler.Dans quel pays sommes nous. A port-Gentil actuellement, les emplois sont menaces, les societes sont axphisies, d’autres les dirigeants ont fuit et laissent des dettes derrieres eux, Le gouverneur, l’inspection du travail n’arrivent pas a gerer les problemes auxquels ils font face.
    Ce qu’ils oublient, a force d’ignorer les problemes, ils vont les exploser a la face. Le gouvernement n’a pas de solution face a la crise actuelle. Quoi de plus suprenant la famille bongo est actionnaire dans cette societe, tout pour eux rien pour les autres gabonais.

  4. CANTON LEYOU dit :

    Les bas gouverneurs, inspecteurs spécial (en quoi est il spécial) et autres sbires, sont tous des amateurs car aucun professionnalisme en eux.
    Cordialement.

  5. OGOLI dit :

    Comment pour un sujet aussi sérieux certaines personnes peuvent émettre des avis en meconnaissant le code du travail. Je te renvoie à l’article 171 du code de travail.

  6. exception dit :

    La femme enceinte n’a t’elle pas le droit de revendiquer ses droits? Ce genre de propos discriminatoire du genre sont juste malheureux venant d’ un rapporteur du palaid

  7. Ap dit :

    Bonjour mon frère du palais je t’invite à lire l’article 171 du code de travail. Pour répondre à ton commentaire.

  8. Victor Maroundou dit :

    Et en plus il n ya pas eu de procès verbal de conciliation approuvé par les différentes parties selon le code du travail.c est une violation de la loi Gabonaise.

  9. Blemz dit :

    Pour une République comme la nôtre, c’est quand même regrettable qu »on puisse en arriver là.

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