PDG : «Héritage et Modernité», des idées, des propositions et une détermination certaine
Soixante-douze heures après le lancement officiel de ce mouvement au sein du PDG, on note une volonté certaine de ses membres d’aller au bout de leur action. Après leur appel à la tenue d’un congrès extraordinaire, les députés, anciens ministres et cadres membres de ce groupe sont déterminés à «faire bouger les lignes». Sinon, ils en «tireront les conséquences».
Ils sont une vingtaine de parlementaires autour d’Alexandre Barro Chambrier, chef de file de ce mouvement – Michel Menga, Alexis Boutamba Mbina, Christian Clotaire Ivala, Sylvain Momoadjambo, Jean-Pierre Boudianza, Guy François Mounguengui Koumba, Jean-Marie Ntoutoume Essone, Jonathan Ignoumba, Vincent Gondjout, Vincent Ella Menié, Michel Mboumi, Edgard Anicet Mboumbou Miyakou, François Ango Ndoutoume, Jean-Claude Simepoungou, Lucie Ndékayéno, Martin Mambenda, Jean-Jacques Kangué et de hauts cadres tels que Serge Maurice Mabiala et Simplice Mouango – et ils veulent que le malaise qui ronge leur parti prenne fin.
Pour eux, la convocation, dans les meilleurs délais, d’un congrès extraordinaire participerait de la fin de ce malaise. De même, ils estiment que le chef de l’Etat et du parti doit être à l’écoute de tous, et ne doit pas apparaître comme un chef de clan. Ils veulent revenir aux fondamentaux, à savoir entre autres l’expression des sensibilités plurielles pour faire de leur parti un lieu de débats et d’échanges, réclamant ainsi une rupture avec les dogmes du parti unique trop axés sur la discipline et l’absence de débats internes et sincères, au détriment de l’initiative et de la force des idées. Les partisans de la «Déclaration du 27 juin» veulent aussi refaire du Secrétariat exécutif le principal centre de décision du parti. Leurs membres viennent de tous les organes du parti – Comité permanent du Bureau politique, Bureau politique, Conseil national, Comité central… et de toutes les provinces. L’Ogivin Momoadjambo y côtoie le Nynois Edgard Mboumbou Miyakou ; l’Altogovéen Simepoungou y côtoie le Woleuntémois Ella Menié et l’Estusien Vincent Gondjout y côtoie le Logovéen Boudianza d’Iboundji… Ils ont décidé de sonner la «révolte» pour ramener le parti à la base, et, pour consolider et renforcer la présence de leur formation politique sur le terrain, ils suggèrent que ceux qui détiennent un mandat d’élu national ou local soient associés de manière plus significative. Ils veulent asseoir une véritable démocratie au sein du parti. Le PDG va-t-il enfin devenir le parti démocratique qu’il n’a jamais été, s’étant trop dédié à un seul homme, s’étant trop dévoué pour son principal responsable ?
A la question d’un journaliste qui lui demandait «et si vos propositions ne reçoivent aucune réaction de la présidence du parti, que ferez-vous ?», Michel Menga m’Essone, ancien ministre, ancien SGA du PDG, et éminent membre du groupe, a répondu : «nous en prendrons acte et en tirerons les conséquences !». Cette réponse montre que «Héritage et Modernité» s’attend à tout, et même à une fin de non-recevoir de la part du «Distingué Camarade». Mais le «nous en tirerons toutes les conséquences» venant de l’ancien SGA chargé des Elections dévoile une détermination certaine. Celle-ci se lit aussi à travers les propos empreints de fermeté prononcés samedi dernier par Alexandre Barro Chambrier. «La Déclaration du 27 juin», sans être une déclaration de guerre, a dû tout de même faire siffler les oreilles des membres de l’entourage du président Ali Bongo que l’ancien ministre du Pétrole a tour à tour qualifiés de «forbans», de «prétendus proches», de personnes «à la légitimité politique douteuse et à la compétence technocratique attendue», «d’habiles profito-situationnistes aux chaussures enfoncées dans la boue des chemins tortueux de l’enrichissement astronomique», et de «ceux qui lient finalement le sort des Gabonais à la sinusoïde du prix du baril de pétrole et du dollar américain, et les condamnent inexorablement à la misère absolue».
On le voit bien, leur réquisitoire ne s’arrête pas à la seule gestion collatérale du PDG, ils parlent aussi du sort des Gabonais, de la justice, de l’éducation et de la santé, ainsi que de la situation politique et sociale du pays. Sur ce point, ils ont rappelé qu’ils ont déjà appelé à un dialogue politique inclusif.
Dans l’opinion, la démarche du groupe «Héritage et Démocratie» est plutôt bien reçue. Peut-être parce que, à l’exception de la sortie du livre de Raymond Ndong Sima – «Quel Renouveau pour le Gabon ?» – qui dénonce les travers de la gouvernance Ali Bongo, c’est la première fois que des hiérarques du PDG font une déclaration rude à la fois sur la gestion du parti et sur la gouvernance actuelle du Gabon, sans avoir eu à démissionner de cette formation politique. L’opinion salue ce courage et se dit convaincue que d’autres initiatives allant dans le même sens seront prises. Un responsable du RPG estime que «le 27 juin, des compatriotes ont en fait voulu exprimer un ras-le-bol sur le régime d’Ali Bongo ; toutes les commodités de langage utilisées par eux ne trompent personne, et ce ras-le-bol est général, et il est bien que le PDG devienne ainsi le premier parti d’opposition au PDG». Raymond Ndong Sima, Idriss Ngari, Faustin Boukoubi et Alexandre Barro Chambrier ont effectivement donné, chacun à son tour, le sentiment d’une expression d’exaspération sur la conduite des affaires partisanes et publiques. Exaspération ! Ras-le-bol ! Exaspération et ras-le-bol ! Cela va-t-il valoir à ces «ennemis de l’intérieur», à ces «opposants de l’intérieur», des procès pour «trahison», tant nombre de leurs propos rejoignent ceux des leaders de l’opposition et de la société civile ? Et on entend déjà des membres du Mogabo promettre de les «broyer».
Selon certaines indiscrétions, Ali Bongo devrait recevoir, incessamment, le groupe PDG de l’Assemblée nationale, mais certains députés se disent déjà convaincus que peu de problèmes trouveront une solution à cette occasion, car ce type de rencontre est très encadré, et seul le président de la République a droit à la parole.
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« Prétendu proche », ça va bien au porte parole de la Présidence.
bien, je croix qu’enfin le Gabon peut se prévaloir d’être sur les marches de la démocratie. en principes seuls les imbéciles ne comprenne pas, je crois pour ma part que le PDG doit enfin s’assoir et discuter sérieusement afin d’établir de nouveaux modes de gouvernances qui soient profitables par tous!
Pourquoi Ali fait autant peur?
Pourquoi Ali est-il en phase de réussir son pari?
Pourquoi Ali doit-il être réélu?
Comment Ali a-t-il réussi a laminer tout le Gabon?
Quels sont les 9 Chefs coutumiers provinciaux qui soutiennent le pouvoir d’Ali?
Pourquoi Ali aura-t-il droit a un troisième mandat?
Pourquoi l’opposition va-t-elle encore perdre toutes les élections des 5 prochaines années?
Toutes ces réponses le 31 décembre 2015 lors du discours de fin d’année et nouvel an d’Ali Bongo, discours déjà intitulé mon pari gagné.
Il va d’abord falloir à ton champion une bonne dose de sagesse pour éteindre l’incendie qui consume la maison pdg
L’incendie s’est déclaré dans la maison PDG, les pompiers n’ont pas de matériel adéquat pour circoncire le feu,aussi les voies d’accès sont désuètes. Deux possibilités sont envisagées, soit le feu prend de l’ampleur et consume toute la maison,soit Dieu fait tombé une grande pluie afin d’éteindre le feu mais cette dernière hypothèse semble irréalisable.
Je vous renvoie à mon article transcription du blog AMDB.
publié chez Gabonlibre le 25 mars 2015 intitulé :
« Le PSGE, c’est notre Okoume commun »
Bien cordialement,
Thérèse N*