Assurances: Pourquoi la carte de rose de la Cemac coince-t-elle ?
Appelé de leurs vœux par quelques chefs d’Etat d’Afrique centrale, boudé par d’autres, le mécanisme permettant à tout conducteur se rendant dans un ou plusieurs pays de la sous-région d’être assuré contre les risques de responsabilité civile qu’il encourt est à nouveau en débat à Libreville.
Décidément, l’intégration sous-régionale est encore loin de son aboutissement en Afrique centrale. Une réalité qui témoigne du peu d’intérêt accordé par certains Etats au sujet, qui semble susciter quelques craintes de la part de certains dirigeants. Comme pour tenter de rassurer les plus sceptiques, notamment sur la question liée aux accidents de la circulation et les assurances qui les couvrent, une commission se réunit depuis le début de la semaine en cours à Libreville. N’empêche, les gouvernants actuels sont jugées peu réceptifs à l’idée de mise en circulation d’une assurance commune aux Etats membres de la Cemac, baptisée «Carte rose Cemac». Conçue «dans le souci de faire atténuer la souffrance des victimes d’accidents de circulation» dans la sous-région, la carte internationale d’assurance de responsabilité civile automobile est considérée par certains comme un des outils facilitateurs de l’intégration sous-régionale. Pour le bureau chargé de son application, elle a pour but de «permettre à tout conducteur se rendant dans un ou plusieurs autres pays membres, d’être convenablement assuré contre les risques de responsabilité civile qu’il encourt, du fait des dommages qu’il peut causer aux tiers, en raison des accidents de circulation susceptibles de survenir dans le ou les pays de destination». Sauf qu’au Gabon, cet outil demeure peu ou pas connu.
Pourtant, la «carte rose Cemac», créée sur la base d’un protocole d’accord signé par les ministres des Finances de la Cemac à Libreville le 1er juillet 1996, est bel et bien reconnue sur le territoire gabonais. Or, «on déplore encore, et ce 19 ans après, de bien nombreuses arrestations de véhicules et incarcération des chauffeurs dans nos différents Etats». Du moins, selon un des responsables de la commission s’exprimant à la faveur de la cérémonie d’ouverture des travaux du conseil qui se tiennent à Libreville depuis le 15 juin dernier. Un brin touchés par ce constat aux relents d’accusation, les pouvoirs publics ont promis de tout mettre en œuvre pour une prise en compte réelle de la carte rose, comme pour donner une chance au projet d’intégration de la sous-région. Tout réside donc dans l’application des recommandations au terme de la rencontre du conseil des bureaux de la «carte rose Cemac».
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