Incompris à la suite de sa volteface lors de la dernière présidentielle, le vice-président de l’Union nationale a saisi l’opportunité offerte par la journée de dialogue public organisée par son parti, le 6 juin dernier, pour livrer sa part de vérité.

Casimir Oyé Mba durant la campagne électorale de la présidentielle 2009. © lemonde.fr

Casimir Oyé Mba durant la campagne électorale de la présidentielle 2009. © lemonde.fr


 
La pilule administrée par Casimir Oyé Mba, pourtant présenté comme l’un des favoris de l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009, à sa base électorale semble être restée difficile à avaler. Six ans plus tard, certains de ses soutiens éprouvent encore tout le mal du monde à tirer un trait sur ce rocambolesque épisode. Pour panser cette blessure et apaiser la douleur de siens, l’ancien Premier ministre a profité de la clôture du forum citoyen organisé par l’Union nationale. Présentant ses plus plates excuses et ses regrets à tous ceux qui ont pu se sentir lâchés, il a ouvert son cœur, livrant sa version des faits : «J’imagine et je peux comprendre que la profondeur de la déception éprouvée par les Gabonais qui croyaient en moi les a rendus quasi sourds à mes explications. Quand on est fâché, on entend plus les explications des autres. J’en profite à nouveau (…) pour présenter mes excuses aux Gabonais pour la déception que je leur ai causée», a-t-il lancé dans la salle du Noé palace le 6 juin dernier.
Oyé Mba en campagne électorale en 2009. © courrierinternational.com

Oyé Mba en campagne électorale en 2009. © courrierinternational.com


Mais que s’était réellement passé ? Telle est la question à plus de cinq milliards de francs, somme minimale pour prétendre conduire une campagne présidentielle, selon le vice-président de l’Union nationale, qui n’aurait pas pu s’offrir ce luxe sans de précieux soutiens, malgré les acquis de sa riche carrière internationale et politique. «Je me suis librement présenté à l’élection d’aout 2009», a-t-il lancé d’entrée de jeu. «Après la mort du président Omar Bongo, je me suis dit, il ne faut pas suivre ce que les gens te disent, de rester chez toi et de jouir de la vie tout simplement. Le Gabon t’a beaucoup donné, il faut que tu essayes de lui rendre quelque chose. C’est la raison pour laquelle j’ai décidé de me présenter», a-t-il fait savoir, poursuivant : «J’ai réellement pensé que je pouvais proposer ma petite expérience à mes compatriotes pour prendre en charge leur destinée. Et je continue de penser que sur une liste de 10 Gabonais qui peuvent gérer ce pays, (…) le nom d’Oyé Mba (peut figurer)».
Un rêve qui, au bout de deux semaines de campagne électorale, a tourné au cauchemar. A en croire les confessions de l’ancien Premier ministre, il aurait été l’objet de pressions de ses différents soutiens, lui demandant de se retirer de la course. «Une élection présidentielle coûte de l’argent. Contrairement à ce que vous pouvez penser, tout ancien gouverneur de la BEAC que j’étais, tout ancien Premier ministre que j’étais, je ne l’avais pas. Il a fallu que je le demande à des gens. Lorsque deux chefs d’États africains, l’un de la sous-région Afrique centrale et l’autre d’ailleurs, m’ont appelé au téléphone le 29 août 2009 pour me dire : nous vous aimons bien, nous vous avons appuyé, mais, nous sommes des chefs d’État, nous avons beaucoup d’informations, nous pensons devoir vous dire qu’il faut laisser, j’ai dû, la mort dans l’âme, me résoudre à quitter la course», a-t-il révélé. Mais pourquoi lui ? À cette question le public présent ce jour, n’a reçu aucune explication. «Donc je me suis retiré. En faisant cela j’étais parfaitement conscient que je venais de causer à de très nombreux Gabonais qui croyaient en moi, une très grande déception. C’est à ces Gabonais que je me suis adressé en publiant une déclaration le soir même à la RTG 1».
Casimir Oyé Mba n’a pas manqué de souligner le rôle joué par l’ancienne puissance coloniale dans cette élection. «Au milieu de la campagne électorale qui a duré 15 jours, j’ai dû me rendre à Paris, pour rencontrer des gens, m’avait-on dit, que l’Elysée me demandait de rencontrer. J’ai beaucoup hésité à aller parce que ça me prenait trois jours de campagne sur 15», a-t-il affirmé, relevant que «personne d’entre nous n’ignore le rôle que joue la France dans ce pays». Jouant sur le registre de l’émotion et de la sincérité, le vice-président de l’Union nationale s’est livré à une sorte de récit de sa vie, soulignant qu’il comprend et partage les problèmes et préoccupations des petites gens pour les avoir vécues lui-même. «J’ai fait toutes mes études primaires et secondaires à la lampe tempête. La première fois que j’ai dormi dans une maison où il y avait un toit en tôles et de l’électricité c’était en France durant mes études supérieures», a-t-il glissé, comme pour briser la glace. Y est-il parvenu ? L’avenir nous le dira…
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. jean-jacques dit :

    Mais ce Monsieur est entarin de preparer un mauvais coup à ses amis il les mettra dans la farine.Oyé sait très bien que si le grand pierre quand il parlait on sentait la connaissance que l’homme avait, n’a pas pu gagner Ali c’est un Ping qui peut battre Ali qui est entouré par les vrais sages, comme le Dr Paulin OMAME Nguema, Jacky 1000 Diplômes , NGARI, Leon Mebiame, le grand Pindy malgré le casting qu’il a subi au gros bouquet mais il est encore efficace sur le terrain. Mais ping on dirait un begue raté. il ne sait pas parler en publique.

  2. Syd dit :

    Jean Jacques, Ali n’a pas d’acte de naissance. Parles nous des vrais trucs, Pas d’un biaffrai qu’on a adopté. Ali ne peut pas gagner une élection au Gabon même devant un singe.

  3. Mandela dit :

    Le mal du Gabon c’est l’impunité, la violation des règles et surtout le partage inéquitable des ressources.
    Les Gabonais dans leur débats manquent parfois de lucidité et de sérieux et souvent on passe à côté de l’essentiel.
    Le Pays est à terre, il a été pillé. L’alternance ne sert à rien si le pays n’a plus de ressources pour financer le développent.
    Le Gabon est n’a pas besoin d’un homme fort mais d’institutions fortes.
    Le Gabon a besoin d’un Homme réformateur et respectueux de la bonne gouvernance.
    CAM est réformateur et vous le connaissez tous la Rigueur et l’expérience de CAM même sous le règne Bongo. Il est resté réformateur et intègre de la BEAC pendant 20 ans jusqu’à de la Primature et dans tous les ministères où il est passé.
    CAM n’est pas bon politicien, c’est un banquier de carrière. A la banque, il n‘y a pas de mensonge set de coups bas comme en politique, c’est l’intégrité, l’éthique et les règles qui priment.
    Si on doit juger les uns et les autres sur leurs bilans, allez regarder les états de service. CAM est meilleur Premier Ministres du Gabon et s’il faut le comparer à un autre en terme de rigueur et d ‘éthique c’est NDONG SIMA.
    Il nous construit les seules vraies écoles que le Gabon a pu avoir sous les 50 des Bongos . c’était le programme BAD ; ce sont écoles aux mêmes plan dans tous le pays, de Martine Oulabou, à la Sorbonne, ENS, SIBANG…. J’en passe.
    2009 est passé et cette élection était déjà joué d’avance, il faut maintenant travailler pour mettre à plat ce système électoral avant 2016.

  4. luc4 dit :

    jean-jacques, je crois que vous ne connaissez pas le Gabon.
    En effet, monsieur casimir Oyé Mba s’était retiré à la veille du vote de l’élection présidentiel ‘aout 2099, pour des raisons qu’il tente ou avais déjà donner des justificatifs. Aujourd’hui il demande pardon au peuple et c’est au peuple d’en juger.
    Toutefois, s’agissant de monsieur Ping, c’est pas Ping qui va battre Ali, c’est le peuple qui battra Ali, quelque soit le candit de l’opposition il gagnera l’élection présidentiel de 2016. L’alternance est en marche et plus personne ne viendra la stoppé.
    Ainsi, je vous direz que, même dans le camps adverse, il y a des sages de haut rang que le candidat de l’opposition pourra consulté et bénéficié des conseils.

  5. missu bala dit :

    Oyé Mba, ton mea culpa arrive trop tard. La pilule que tu as administrée à ta base électorale n’a pas encore été digérée. Il est inutile de te présenter en 2016 au risque qu’à la dernière minute tes soutiens financiers étrangers te demandent encore de te retirer et de décevoir à nouveau tes électeurs.
    Arrêtez de duper le peuple avec vos arrangements des coulisses. Les cartes sont déjà grillées pour toi, on ne peut plus te faire confiance, ta cote de popularité est trop basse. D’ailleurs, tu n’as même pas le charisme d’un rassembleur.

  6. Lajosé dit :

    Oye,tu peux encore!Moi en 2009,j’avais soutenu AMO,ce n’est pas parce que tu n’étais un candidat fort,je dirais même très fort,un de ceux dont le pays avait vraiment besoin pour se redresser!mais quand je te regardais je ne te sentais pas prêt,je te voyais comme quelqu’un qu’on avait forcé a se présenter,c’est ce qui avait fait la différence entre amo et toi,d’autres trouveront leurs raisons propre,mais pour moi c’est la principale!Donc,inscrit toi au primaire,commence déjà a faire ta campagne comme le fait ping,mike jocktane,montre aux gabonais que tu veux vraiment de un te racheter,de deux les libérés!tu es un homme intelligent,tu as un carnet d’adresse,impose toi,montre aux autres que a part être un très bon technocrate,tu peux aussi être un bon homme politique!tu as fini ta vie,tes enfants ont réussi ils peuvent se débrouiller sans toi,mise,prend toi des gens pour te former dans la gestuelle,le parlé,et les autres atouts qu’il faut a un bon homme politique!pour conseil,évite le tribalisme,tu es trop grand pour te rabaisser a ce niveau,les tiens te suivront s’ils sentent que tu es l’homme de la situation!a contrario accepte le résultat des urnes si tu perd aux primaires,car ta personnalité restera dans les deux cas inscrite dans la mémoire de tous les gabonais,et ils sauront te le rendre le moment venu.

  7. Da Truth dit :

    ….Comme le chante Stromae;je dirai tout simplement »TOUS LES MÊMES »…CAM tu t’es retiré de la course a la présidentielle;c’est ton droit et cela n’engage que toi.Cependant ne nous raconte pas des salades car cela ne tiens pas la route…tes soutiens t’ont lâché on veut bien le croire mais tu avais déjà terminé la campagne pourquoi c’est la veille de l’élection que tu te retires…comme bcp le pense ;tu as reçu de l’argent en contre partie de ton geste c’est tout….donc si tu avait encore un peu de dignité tu devrai tout simplement te retirer de la vie politique et jouir de la vie avec ta famille.
    En plus de cela nombre d’agents des mines te garderont dent jusqu’à leur mort après l’arrogance et le refus catégorique que tu avais affiché à leur égard par rapport a la poursuite du plan de logement des agents a la cité des Mines de Bikélé. Aunouviet est pédégiste mais lors de son passage aux mines il a eu la bonne idée de proposer a ses agents de leur couper les fonds communs pendant un certain temps au profit d’un plan-logement clé en main….ceux qui ont accepté vivent aujourd’hui dans leurs villas à Bikélé;les plus sceptiques ont refusé croyant a une arnaque…Mais comme un malheur n’arrive jamais seul….Aunouviet est appelé à d’autres fonctions et toi CAM la classe;tu débarques avec tes états de service comme certains aiment à le rappeler…Grand banquier de la BEAC;ancien premier ministre(le meilleur que le Gabon ait connu comme certains aiment à le dire);super ministre du plan…..
    Cam la classe ;tu es arrivé avec tes états de services aussi longs que le tapis rouge du président…les plus sceptiques voyant les autres dans leurs maisons ont cru que toi CAM tu allais poursuivre ce super projet afin de doter tous les agents de ton ministère de logements dignes en continuant le projet de ton prédécesseur…comme en 90 avec les enseignants à qui tu avais dit qu’ils étaient déjà bien payé pour augmenter leur salaire quand tu avait été nommé PM;tu as rétorqué le meme NIET a ces derniers…arguant que l’on ne t’avait pas nommé pour construire les maisons aux agents des mines…et c’est certainement Richard Aunouviet qui avait été nommer aux Mines pour construire des logements aux agents des mines !!!!! Et c’est toi qui ose dire que tu veux apporter des solutions aux gabonais Vous êtes tous les mêmes ….si certains gabonais ont oublié ou ne sont pas au courant il y a certains qui ne l’oublieront jamais et éprouvent du dégout a ton égard.

  8. TCHIBOUELE dit :

    Malgré mes efforts de me contenir de vos commentaires, je ne peux supporter certains propos dont ceux de Jean-Jacques.
    Ce bonhomme doit certainement souffrir d’une infirmité intellectuelle ou d’une paralysie cérébrale, ce qui revient a la même chose.
    Comment peut-il mettre OYE MBA (célébrité intellectuelle)connu de tous au même niveau qu’Ali ou Leon MEBIAME dont la seule définition du tourbillon lui donne le tournis.
    Revenant sur les propos de M. OYE MBA sur son retrait, quoi qu’il dise aujourd’hui, le peuple n’est plus dupe. Nous avons tous compris que lorsque des grosses valises d’argent sont attachées aux pieds avec des chaines, on arrête d’avancer. mieux on s’en fout de la misère des autres. Parler de la misère des gabonais par ce monsieur est une injure de plus envers le peuple, les petits gens comme il le dit lui-même. N’a-t-il pas suspendu le projet de construction des logements aux agents du ministère des mines a son époque? projet pourtant mis en place par M. ONOUVIET pour aider et accompagner l’État a loger les petits gens?
    M. OYE MBA, la campagne coute cher, tout comme nos actes ont un prix. Les gabonais ne feront jamais de vous un président de la République.

  9. Bassomba dit :

    Je vais vous faire une révélation: en 2009 après le décès d’OBO, il y a eu plusieurs candidats à la candidature du PDG, dont Casimir. Un groupe de Pédégistes, dont les vice-présidents du parti a été formé pour choisir le candidat de ce parti. Boukoubi, en tant que SG du parti, dans son rendu de la concertation, a répété à 2 reprises cette phrase: »en dehors d’un membre qui s’est retenu pour des questions d’éthique, tous les autres ont choisi le camarade ABO »; toute l’assistance s’est tournée vers Paulette Missambo qui était dans le groupe en question et dont le mari(casimir, parce qu’il l’avait déjà dotée à Lastoursville) était parmi les candidats. Mais quand Adiahenot s’est prononcé pour dire que c’est lui qui n’avait pas voté pour Ali, Casimir a compris que même sa femme avait voté contre lui: politique, politique…

Poster un commentaire