Quand le directeur de cabinet du président du PDG, parti au pouvoir, devient le coordonnateur général d’un mouvement, il y a sans doute un problème : le «Distingué Camarade» semble être en révolte ou en rupture avec sa formation politique.

Une causerie du Mogabo à Owendo. © D.R.

Une causerie du Mogabo à Owendo. © D.R.


 
Le Parti démocratique gabonais (PDG) est-il aujourd’hui déconsidéré par son propre chef pour que tous les proches de celui-ci, à commencer par son propre directeur de cabinet, Pacôme Moubelet Boubéya, et ses collaborateurs et autres confidents – Alain Claude Billie By Nzé, Ali Akbar Onanga Y’Obégué, Blaise Louembet, Denise Mekam’ne, Désiré Guédon,… en viennent à se fondre dans une structure parallèle au parti, dite Mouvement gabonais pour Ali Bongo Ondimba (Mogabo) ?
Où est donc passé l’attachement au PDG ?
Fini le PDG ? Exit le PDG ? Depuis le 9 mai dernier, le Mogabo est dans une stratégie de reconquête de Libreville et du Gabon. Après Bikélé dans la commune de Ntoum, et après la commune d’Owendo, le 30 mai dernier, c’est le 1er arrondissement, au lieu dit Bas de Gué-Gué, qui a accueilli les responsables de ce mouvement porté sur les fonts baptismaux par Ali Bongo lui-même qui, après avoir tenté l’expérience (malheureuse ?) Eloi Nzondo-Ngoua Ngou dans les certains quartiers de la capitale gabonaise, a décidé de la création de ce mouvement. Durant ses opérations sur le terrain, «on n’entend pas parler du PDG, mais des actions du chef de l’Etat ; pourtant, ce sont des PDGistes qui sont dans ce mouvement, mais on a l’impression que le chef de l’Etat s’éloigne du parti créé par son père», fait remarquer un habitant d’Owendo ayant assisté à la «causerie républicaine» organisée dans cette banlieue du Sud de Libreville. Et de se demander : «où est passé l’attachement au PDG de tous ces responsables, surtout Pacôme Moubelet qui est le directeur de cabinet du président du parti». Avec lui comme coordonnateur général du Mogabo, le PDG est manifestement désavoué, visiblement martyrisé, ostensiblement ostracisé.
Après les obsèques d’AMO, vite la reconquête
Les obsèques du secrétaire exécutif de l’Union nationale (UN), André Mba Obame, intervenues après la marche pour la paix du 11 avril qui avait gonflé le moral des Emergents, semblent avoir donné le sentiment aux PDGistes que, si rien n’était fait, Libreville resterait fidèle aux idéaux incarnés par l’opposition. C’est donc par le Mogabo, et non avec le PDG, qu’Ali Bongo compte reconquérir le pays. «Nous nous sommes demandé : Comment ramener notamment ceux des nôtres qui se seraient «égarés» pendant ces «moments de recueillement» ? Comment convaincre les indécis de soutenir l’action du président de la République ? Comment convaincre ceux du camp d’en face ? Réponse : seul le Mogabo peut y arriver parce que le PDG, reconnaissons-le, ne fait plus rêver. Le Mogabo peut permettre l’arrivée autour du président Ali Bongo de personnes qui ne sont pas au PDG, mais qui veulent soutenir son action», affirme un membre fondateur du mouvement en question. Et de fait, le Parti démocratique gabonais apparaît aujourd’hui comme un parti mis en réserve de la République, une formation politique mise en réserve de la politique du chef de l’État.
«Erreur de stratégie ou volonté manifeste de marginaliser le PDG ?»
«Si, pour rallier un maximum de monde autour d’Ali Bongo, il a fallu créer le Mogabo, mais pourquoi tant de PDGistes se mettent en avant ? N’ont-ils pas peur de susciter un rejet immédiat de la part des populations, puisque ce sont les mêmes qu’on voit partout autour d’Ali ? Ne pouvaient-ils pas mettre en avant d’autres personnes moins marquées ?», s’interroge Laurent Nkoghé, un habitant des Bas de Gué-Gué. Pour celui-ci, il y a manifestement une erreur de stratégie ou une volonté réelle de marginaliser le PDG.
Il est vrai que voir autant de hiérarques du PDG – les Moubélet, Biyoghé Mba, Onanga Y’Obéghé, Billie-by-Nzé et d’autres- au sein de cette structure peut paraître surprenant pour l’opinion, surtout lorsqu’on veut attirer du monde pour soutenir la politique de l’Émergence.
 

 
GR
 

0 Commentaires

  1. Manzo sinandong dit :

    Ils se fatiguent pour rien. Même avec le mogabo et le PDG les carottes sont cuites,c’est blanc bonnet-bonnet blanc. Que ceux qui vous suivent encore comprennent que vous défendez vos intérêts et non ceux du Gabon et des gabonais. Avancez et laissez nous tranquille. Vous ne croyez même plus à votre parti,le PDG,voilà pourquoi vous créer ce fameux mouvement.

  2. Ari dit :

    Mogabo-PDG, tout ca sonne simplement faux. La messe est deja entendue.

  3. Véracité dit :

    C’est complètement stupide de lire ces réflexions. Avez-vous déjà vu un parti politique qui porte le nom du président de ce parti ? Il ne s’agit pas d’un culte de la personnalité ! Le Mogabo a décliné ses objectifs. Où est la contradiction avec le PDG ?

  4. Mon Gabao dit :

    Donc Bilie By Nze est maintenant un hiérarques du PDG ? Gabonreview, soyez un peu professionnel dans vos choix terminologiques. Ne nous prenez pas pour des demeurés !

    • Jean-Marcel Boulingui dit :

      Billie-by-Nzé est membre du Bureau Politique du PDG. Il est donc un hiérarque du parti. Que veut dire « hiérarque » ? C’est être membre de la hiérarchie du parti, tout simplement ! Oui, Billie-by-Nzé est un hiérarque du PDG.

    • YOVE dit :

      @ Mon Gabao
      Est-ce en inconnu ou en qualité de sans-grade que Bilié By Nzé avait été à la manoeuvre, pour organiser le congrès du PDG au terme duquel la mise à l’écart d’un hiérarque de la trempe de Boukoubi avait été prévue? Le mot hiérarque, qui désigne un haut dignitaire de l’église orthodoxe, ne peut-il pas être transposé en politique sans que vous ne vous sentiez permis de faire des leçons de professionnalisme et de sémantique à une publication aussi sérieuse que GR? Surtout lorsqu’on sait que le continuum PDG-BONGO ONDIMBA relève plus de la secte magico-mafieuse que du parti politique classique? Ne nous prenez pas pour des demeurés!

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