Mutuelle de l’UOB : Nicolas Ondo s’en remet à Pacôme Moubelet-Boubeya et Dominique Renaux
Résolu à obtenir la réhabilitation de la mutuelle des étudiants de l’Université Omar Bongo, dissoute sur décision rectorale, son président vient d’adresser au ministre de l’Enseignement supérieur et à l’ambassadeur de France au Gabon deux lettres portant respectivement recours administratif hiérarchique et demande de soutien.
Expédiées le 26 mai courant depuis son lieu de retranchement, les missives du président de la défunte mutuelle de l’Université Omar Bongo (UOB) visent à susciter l’intérêt de leurs destinataires. Il s’agit de les amener à mieux cerner la situation en espérant qu’ils puissent intervenir face à ce que de nombreux étudiants considèrent comme une injustice et une violation de la liberté d’association, pourtant garantie par la Constitution et l’arrêté n°0296.14/OUB/R fixant les modalités de la représentation des étudiants à l’UOB.
Si, dans le courrier adressé au ministre de l’Enseignement supérieur, l’annulation de la décision du conseil rectoral de l’UOB du 19 décembre 2014 portant dissolution du bureau directeur de la mutuelle est requise, en application de l’article 42 du Code des juridictions administratives, c’est un tout autre aspect qui est mentionné dans la lettre au plénipotentiaire français. Affirmant faire face à ce qu’il présente comme «pléiade d’injustice» et une «dictature», orchestrées par le recteur de l’UOB et dont les principales victimes sont les membres de la mutuelle, l’auteur demande à Dominique Renaux «de quel côté du fusil» se situe-t-il. «Dans l’exercice de nos fonctions, nous sommes quotidiennement persécutés par les autorités, arbitrairement kidnappés par les forces de l’ordre aux ordres, enfermés et torturés dans des prisons et cellules inhumaines de Libreville foulant ainsi aux pieds les principes constitutionnels et portant atteinte aux droits de l’homme sous votre regard impuissant son excellence», estime Nicolas Ondo Obame.
Les griefs portés contre Marc Louis Ropivia, le recteur, sont, notamment, la dissolution du bureau directeur de la mutuelle, le déguerpissement sans préavis des étudiants de la cité universitaire, la fermeture du campus et de la maison de l’étudiant affectée aux membres du bureau directeur de la mutuelle, la violation du choix libre et démocratique des étudiants. «Jusqu’à quand allez-vous observer cet état de choses sans rien dire son excellence ? L’étudiant gabonais est en captivité sous vos yeux et vous chantez liberté», accuse-t-il, rappelant : «l’évêque sud-africain Desmond Tutu ne dit-il pas qu’en situation d’injustice, si tu es neutre c’est que tu as choisi le camp de l’oppresseur».
Pour Nicolas Ondo Obame, dans la mesure où la mutuelle qu’il présidait a été mise en place pour défendre les intérêts des étudiants, il est nécessaire de lui garantir une protection qui le mettrait à l’abri de toute persécution. Un principe en totale contradiction avec l’immixtion du recteur dans la gestion de cette structure représentative des étudiants, ainsi que la dissolution de son bureau directeur. «Comment peut-on attendre de cette mutuelle qu’elle puisse mener à bien sa mission et valablement défendre les intérêts des étudiants ?», lance-t-il à l’endroit de Pacôme Moubelet-Boubeya.
Après ces deux sollicitations, qui font suite à celle initiée en direction du Conseil national de la jeunesse, Nicolas Ondo Obame attend de voir la suite qui sera donnée à cette affaire…
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