Plus rien ne va dans la zone Ouest africaine, à moins d’un mois du coup d’ État militaire au Mali, le tour est venu à la Guinée Bissau de faire les frais du même acte le 12 avril dernier : se voir géré par un Conseil national de transition dont la durée du mandat et les modalités de gestion restent à définir.

Guinnée Bissau Coup d'état

Les militaires qui ont pris les rênes du pouvoir en Guinée-Bissau et l’ex-opposition ont annoncé le 15 avril dernier la dissolution des institutions et la création d’un «Conseil national de transition» (CNT), à la veille de l’arrivée d’une délégation ouest-africaine. Ces différentes décisions ont été prises lors d’une longue réunion entre les putschistes et les dirigeants de 22 partis, sur les 35 du pays.

Dans l’attente de la mise en place effective du CNT, deux commissions ont été créées, l’une chargée des «affaires diplomatiques» et l’autre des «affaires sociales» qui gérera les «affaires courantes».

Hormis la dissolution des institutions de  l’État, la junte a d’autre part annoncé la fermeture de ses frontières maritimes et aériennes, après que le Portugal, ex-puissance coloniale, a décidé d’envoyer deux navires et un avion militaire pour une éventuelle évacuation de ses ressortissants.

«La composition du CNT, le nombre de personnes qui y siégeront et la durée de son mandat n’ont pas encore été déterminés. Les réponses à ces éléments devront être arrêtées au courant de cette soirée après la réunion des partis politiques qui présenteront ensuite leurs propositions aux putschistes», a déclaré Fernando Vaz, porte-parole de la junte.

Les putschistes, conduits par le vice-chef d’état-major, le général Mamadu Turé Kuruma, et les patrons de l’armée de Terre, de l’Air et de la Marine, ont justifié leur action en dénonçant «un accord secret» conclu selon eux entre l’exécutif et l’Angola pour «faire éliminer» l’armée par les soldats angolais présents en Guinée-Bissau.

La junte a annoncé qu’elle allait faciliter le départ de ces quelque 200 soldats, décidé par Luanda juste avant le putsch. Mais de source angolaise à Bissau, on précisait le 15 avril qu’aucun moyen de transport n’avait encore été envoyé de Luanda pour leur retour et que la Cédéao souhaiterait que leur mission soit prolongée.

Un second tour de la présidentielle entre le premier ministre Carlos Gomes Junior et son principal opposant Kumba Yala était prévu le 29 avril prochain. M. Yala, soutenu par des candidats éliminés au premier tour du 18 mars dernier, avait décidé de ne pas y participer après avoir dénoncé des «fraudes» au premier tour M. Carlos Gomes et le président de la République par intérim, Raimundo Pereira, membres de l’ex-parti au pouvoir, ont été arrêtés lors du coup d’État. Depuis lors on ne sait rien de leur sort. Le chef d’état-major de l’armée, le général Antonio Indjai, a également été mis aux arrêts, selon la junte, mais un ministre et des observateurs à Bissau estiment qu’il est à l’origine du putsch.

La Communauté des pays de langue portugaise (CPLP) a défendu la création d’une «force d’interposition» en Guinée-Bissau, sous l’égide des Nations unies.

L’Union africaine (UA), la Communauté économique des États, d’Afrique de l’Ouest (Cédéao) dont fait partie la Guinée-Bissau, ainsi que le reste de la communauté internationale ont dénoncé le coup d’État, et réclamé le retour à l’ordre constitutionnel. Ce coup d’État, est le second en moins d’un moins en Afrique de l’Ouest.

 
GR
 

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