L’organisation Reporters sans frontières (RSF) et la section gabonaise de l’Union internationale de la presse francophone (UPF) s’indignent de «la détention arbitraire» du directeur de l’hebdomadaire Ezombolo et exigent sa relaxe pure et simple.

© constricts.rssing.com

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À la suite des critiques, blâmes, émises par les hommes de média contre l’arrestation de Jean de Dieu Ndoutoum Eyi, au lendemain de la célébration de la Journée mondiale de la liberté de la presse, la cellule locale de l’Union internationale de la presse francophone (UPF), par la voix de son président, Jean Pascal Ndong Obiang, a marqué son exaspération face à cet acte dont les raisons restent encore à déterminer et laissent perplexes bon nombre de personnes. Dans son communiqué, l’UPF condamne avec «la plus grande fermé, ces pratiques dignes d’une époque, qui n’honorent pas le Gabon sur le plan international». Elle «exige la relaxe immédiate de notre confrère Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi au nom de la liberté de la presse, consacrée par la loi fondamentale gabonaise».

Pour sa part, Cléa Kahn-Sriber, responsable du Bureau Afrique de Reporters sans frontières (RSF) dénonce «cette arrestation illégale». Rappelant que Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi, «a été enlevé à son domicile le 5 mai au matin par des hommes en civil, sans mandat d’arrêt», RSF estime que «si le gouvernement gabonais a quelque chose à reprocher à ce journaliste, il doit le faire en respectant les lois du pays et non en l’enlevant, sans mandat, et en le détenant au secret. Nous demandons que le journaliste soit immédiatement remis en liberté

Même son de cloche donc, au sujet des circonstances de l’interpellation, avec l’UPF qui avait déjà noté et regretté un net recul de la liberté de presse dans notre pays. «L’exil forcé de nos deux confrères Désiré Ename et Jonas Moulenda, respectivement directeur de publication de l’hebdomadaire Echos du nord et directeur de rédaction de l’hebdomadaire Faits divers, en témoigne», a fait remarquer en effet l’UPF.

De sources autorisées, Jean de Dieu Ndoutoum-Eyi se trouve dans les locaux de la direction générale de la contre ingérence et de la sécurité militaire, communément appelée B2. Il aurait été interpellé suite à la publication d’un article portant sur une probable dispute entre le président de la République gabonaise et le ministre de la Défense nationale. Selon un autre journaliste de ses proches, une seule condition est apposée à sa libération : livrer sa source au palais présidentiel. Cette exigence intervient alors que, le 3 mai dernier, l’Unesco organisait à Libreville et dans le cadre de la journée mondiale de la liberté de la presse, un séminaire dont l’un des thèmes était : «Sécurité du journaliste et protection des sources».

Comme quoi aujourd’hui, exercer le métier de journaliste indépendant au Gabon relève d’un exceptionnel courage et d’une témérité à la limite du suicide. Le Gabon se situe à la 95è place sur 180 pays dans le Classement 2015 de la liberté de la presse établi par Reporters sans frontières.

 

 
GR
 

8 Commentaires

  1. ya kiakia dit :

    « Sécurité du journaliste et protection des sources».
    C’est encore un rêve à l limite de l’utopie chez nous. Pourquoi dans ce cas organiser de tels séminaires dans le pays ? Le journalisme authentique est vraiment un métier suicidaire.

    • Ozavinoga77 dit :

      J’ai peur pour ce journaliste. Là où il est détenu, il ne partira pas tant qu’il n’aura pas livré sa source à la Présidence.

      Tortures morale et physique lui seront infligées. L’humiliation suprême pour un homme étant la sodomie, ils n’hésiteront pas à le menacer de passer à l’acte sachant qu’il n’avouera peut-être pas l’avoir subie, quand il sera libéré. J’ai vraiment peur pour lui.

  2. Kombila dit :

    Pourquoi détenir illégalement un journaliste et en menacer d’autres de mort ? Assis sur le même fauteuil quand ABO portait des couches calines, OBO avait déclaré que « le Gabon est une maison de verre… » Il y a sans doute mille et une façons de lire ce qui se fait à la présidence là-bas. Libérez notre compatriote car votre zèle vous trahit : plus vous chercherez à cacher des choses, plus nous les saurons. Il y a déjà cette hypocrisie et ce cynisme… qui vous caractérisent, qui vous emporteront plus sûrement que ceux que vous emprisonnez. Sur tous les plans Ali Bongo gagnerait à se montrer désormais plus humble, moins autoritaire et à prendre en mains les commandes du train Gabon.

  3. Mone Afirikara dit :

    Et dire que ce type est allé marcher pour Charlie Hebdo en France en scandant « JE SUIS CHARLIE ». Quelle contradiction M. Ali9!

  4. Miss T dit :

    Cet Alain Bongo, un vrai CHARLOT…

  5. Martin Luther NZOUBA dit :

    La dictature émergente, comme se plaisait à le dire feu Le Président AMO après le passage en force du régime actuel en 2009. C’est ce que nous vivons au quotidien depuis des années déjà. Pourrait-il en être autrement, quand on a pour ami intime Paul Kagame du Rwanda? Il faut une prise de conscience du Peuple pour mettre fin à ces injustices. On se lamente derrière nos claviers. Et après? Est-ce l’éternel « on va encore fait comment »? Comme on le dit au village, si l’on ne tente pas d’échapper à la noyade pendant l’eau se trouve au niveau des genoux, on se laissera emporter par le torrent quand celle-ci atteindra la taille ou le cou.
    A méditer!

  6. Véracité dit :

    Force doit rester à la loi !

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