En dépit des instructions du chef de l’Etat, certains membres du gouvernement – notamment ceux ayant des entreprises publiques sous leur tutelle – n’hésitent pas à solliciter ou à continuer de percevoir, comme le faisaient leurs prédécesseurs, des fonds mensuels pour «le fonctionnement de leur cabinet». L’enrichissement illicite a encore de beaux jours devant lui !

© Gabonreview/Shutterstock

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C’est sous la belle appellation de «fonctionnement du cabinet du ministre» que les agences, fonds et offices publics continuent de procéder à des versements de fonds à leur «ministre de tutelle». Récemment, notre confrère La Doc’ révélait, dans sa parution du jeudi 9 avril, que l’Agence gabonaise de sécurité alimentaire (Agasa) et l’Office national de développement rural (Onader) reversaient mensuellement la somme de 10 millions de francs CFA au ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de la Sécurité alimentaire. S’il était avéré, ce cas constituerait une sorte d’enrichissement illicite. Et l’on comprendrait mieux pourquoi les membres du gouvernement aiment à «placer» leur parentèle ou leurs amis à la tête des entreprises publiques ou à des fonctions de directeur financier.

Au ministère de la Forêt, le Fonds forestier national, par exemple, reverse chaque mois 2,5 millions de francs CFA au chef de ce département ministériel. Quid des autres agences placées sous la tutelle de ce ministère ? Au ministère des Transports, le Conseil gabonais des chargeurs (CGC) et la Sogatra versent chacun 3,5 millions mensuels au chef du département ministériel. Il n’a pas être vérifié si l’Oprag et la CNNII  finançaient également le «fonctionnement du cabinet du ministre». Au ministère de l’Economie et de la Poste, l’entreprise La Poste S.A ne se prive pas de verser 2 millions de francs mensuels au ministre de tutelle, tout en lui finançant certaines missions à l’étranger, lorsque le budget n’est pas encore mis en place. On ne peut pas imaginer ce que reversent des services comme la Douane ou les Impôts au ministre de l’Economie, de la Promotion des Investissements et de la Prospective, ou ce que peut reverser le Trésor Public au ministre du Budget et des Comptes publics. Des sommes résolument inimaginables !

La pratique aurait repris depuis que le chef de l’Etat a décidé de supprimer la PIP aux membres du gouvernement. Ainsi que l’avait déjà révélé Gabonreview, les montants alloués aux ministres au titre de cette prime allaient de 24 à 90 millions de francs. Parce que, au Gabon, il y a toujours un moyen de contourner les instructions du chef de l’Etat qui, du reste, est si peu regardant lorsqu’il a donné des instructions. Tout porte donc à croire que ces pratiques qui sont revenues, après leur disparition momentanée, ont de beaux jours devant elles.

 

 
GR
 

10 Commentaires

  1. rtg1 dit :

    Y -a-t-il 1 ou plusieurs capitaines a bord de ce navire (gabon) ? Qui est le big boss?

    • Gioto dit :

      Réponse: il y a un « big boss », c’est le parrain. Ensuite viennent ses lieutenants nommés par lui pour infiltrer toute la société. Les seconds rackettent au profit du premier en se servant au passage sur la bête bien sur. Chaque lieutenant joue sa partition, dans son domaine de compétence (justice expéditive, enlèvements, intimidations, extorsion de fonds, meurtres, etc.) Bref, le parfait fonctionnement d’une mafia!

  2. Pas Possible dit :

    Pays anarchique!!!

  3. Miss T dit :

    Rien, absolument rien à changé à l’horizon…

  4. RAPONTCHOMBO IBRAHIM dit :

    Donc la PIP est -elle supprimée pour les ministres émergents ? mais pourquoi tarde -t -elle à être versée aux ayants droit? Ah quel pays!!!!

    au fait GABONREVIEWW n’avait qu’à exploiter un nouveau livre sorti en France aux éditions « Edilivre » vendu à la FNAC à Paris. le titre est: « La République Monarchique » DE ANDY MOSES. Mettez- nous cela sur le Web pour une lecture de tout le monde. MERCI

  5. Le Miroir de la petite émergence dit :

    Ali ne fera rien…
    Tout pour eux et rien pour les autres…
    Pour que cela change, ils doivent tous dégager… je dis bien tous sans exception!

  6. Kombila dit :

    Un villageois qui n’a jamais vu plus de cinquante mille fcfa en une fois, ne comprendra jamais de quoi il est question ici. Combien de fois ces millions dont vous parlez, a fortiori les milliards des Bongos ? Les émergents semblent convaincus d’avoir commis trop de bévues et avoir atteint le point de non retour. Car le travail de récupération de la confiance des investisseurs sera plus difficile désormais.

  7. ROSE dit :

    s’agissant des sommes que l’agence gabonaise de sécurité alimentaire l’AGASA et l’ONADER verseraient au ministre de l’Agriculture, de l’élevage, de la Pêche et de la sécurité alimentaire vous affirmez que l’agasa et l’onader versaient mensuellement une somme de 10 millions au Ministre de tutelle? alors que l’article qui vous sert de référence LA DOC’ du jeudi 09 avril 2015 parlait au conditionnel.
    vous confirmez une nouvelle fois qu’une partie de la presse privée gabonaise est corrompue et n’hésite pas à publier des mensonges pour peu qu’un politicien ou toute personne de mauvaise foi paie pour l’article.
    concernant l’AGASA et l’ONADER, il convient de rappeler que l’AGASA est une structure récente qui ne dispose pas de texte l’autorisant à verser de l’argent au ministre et donc l’AGASA ne verse rien au ministre de tutelle.
    concernant l’onader, un texte datant de l’époque du père Paul MBA ABESSOLO ministre de l’agriculture, autorise l’ONADER à verser une somme qui dépasse les 10 millions au ministre de tutelle. Mais il convient de noter que l’actuel Ministre de l’Agriculture, de l’Elevage, de la Pêche et de la sécurité alimentaire n’a jamais prit ces sommes.
    Arrêter donc de mentir contre sa personne dans le but de le salir.

  8. ya kiakia dit :

    « Le mouton broute là où il est attaché  » disait petit Papy.

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