Marie-Annick Owanga Biyé et Didier Manika, respectivement Chef de la Délégation provinciale de l’Estuaire et Chef de service communication et relations publiques de la Caisse nationale d’assurance maladie et de garantie sociale (CNAMGS),  ont entretenu les agents de l’Etat, le 3 mars dernier, sur les cas d’irrégularités observés lors de l’immatriculation des enfants des agents publics, à l’origine du non paiement des allocations familiales par les services de la Solde.

Explications par Marie-Annick Owanga Biye et Didier Manika. © Gabonreview

Explications par Marie-Annick Owanga Biye et Didier Manika. © Gabonreview

 

Le mécontentement de certains agents publics qui n’ont pas pu percevoir les allocations familiales ce mois de février 2015 a amené la direction générale de la CNAMGS à organiser une rencontre explicative avec les agents de l’Etat. Il a donc été question de conscientiser les usagers sur les dangers de la fraude sur le système de protection sociale, tout en les édifiant sur les processus d’immatriculation. De nombreuses incompréhensions persistent, en effet, sur les missions dévolues à la CNAMGS. Des agents de l’Etat en sont même arrivés à conclure que cette entité paie les salaires. «Faux», ont rétorqué les deux représentants de la CNAMGS, qui ont expliqué que les allocations familiales au profit des enfants des agents publics sont toujours payées par la Direction de la Solde et non par la CNAMGS . Cependant ce paiement s’effectue désormais sur la base du fichier fourni à la Direction de la Solde par la CNAMGS suite aux immatriculations des agents publics et de leurs enfants, conformément aux décisions prise par le Chef de l’Etat lors des assises sociales d’avril 2014. En clair, en fait de paiement des salaires, l’organisme de prévoyance sociale ne fait que produire des documents permettant de réduire le taux de fraude ainsi que les marges d’erreurs. Du coup, les agents publics ont été invités à se rapprocher des services de la Solde s’ils constatent des anomalies dans leurs salaires.

Les fonctionnaires à l’écoute. © Gabonreview

Les fonctionnaires à l’écoute. © Gabonreview

Cette rencontre a aussi été l’occasion de revenir sur les irrégularités détectées dans les dossiers de certains agents publics lors de l’enrôlement de leurs progénitures. La CNAMGS a donc débusqué des enfants immatriculés aussi bien à la Solde que dans le fichier des Gabonais économiquement faible. Pour ces cas dont les allocations ont été suspendues, il a été demandé aux parents de se présenter physiquement à la CNAMGS pour régulariser la situation. De cet échange pédagogique, il ressort que certains agents publics ont fait immatriculer plusieurs enfants fictifs. «Parfois, l’on a plusieurs enfants d’un même parent nés en l’espace d’un an», faisait remarquer Annick Owanga Biye, Chef de la Délégation provinciale CNAMGS de l’Estuaire. Joignant l’acte à la parole,  elle a brandi de nombreux faux actes de naissance, dénonçant au passage une «gangrène» qui peut «compromettre, à très court terme, tous les efforts consentis par la collectivité nationale pour mettre en place ce système d’assurance maladie». «Pendant l’opération d’immatriculation des enfants ayant-droits des agents de l’Etat, il est constaté une recrudescence de la fraude se matérialisant par la présentation des actes de naissance irréguliers et/ou l’enrôlement des enfants d’autrui appelés pour les besoins de la cause, alors même que les postulants n’en assurent ni la charge effective et permanente, ni la garde juridique et encore moins l’adoption, a-t-elle dénoncé.

Cette propension à la tricherie a entraîné une multiplication des contrôles à toute période de l’année pour «vérifier la régularité des actes présentés». Des contrôles qui pourraient s’étendre aux écoles pour s’assurer que les parents n’ont pas menti au moment de l’immatriculation de leur progéniture.

 

 
GR
 

3 Commentaires

  1. Pas Possible dit :

    MON œil ….. ce sont eux même les fraudeurs

  2. bona dit :

    Vraiment notre pays est malade. je suis agent de l’Etat et je confirme que cette fraude existe et c’est regrettable. Mais il s’agit néanmoins de s’interroger sur l’origine de cette fraude ou encore de ce genre de comportement répréhensible par la loi. A mon humble avis, depuis plus de quarante ans la corruption est la chose la mieux partagée par tous les gabonais, corruption en politique, corruption dans l’enseignement, corruption dans les ministères, corruption dans les sociétés, corruption dans les familles, corruption même amour enfin corruption partout partout partout… comme un réseau de téléphonie mobile que chantait la MAMA. Pis, quand on a formaté la mentalité collective par des dictons tels que « le mouton broute là ou il attaché » comment alors s’étonner de voir, pauvreté aidant, des serviteurs de l’Etat brouter là ou ils sont effectivement attachés. Pauvre Gabon là, Seigneur sauve nous

  3. Sashandong dit :

    Pour une meilleure avancée du pays luttant contre la fraude ça commuée par l’équipe du pré
    Professeur Mboussou

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