Libéré, Jean-Marc Koumba évoque «un kidnapping»
Après avoir séjourné deux mois durant dans une prison malgache, le germano-gabonais, champion de kick-boxing et ancien garde du corps de Marc Ravalomanana, dit avoir simplement été enlevé.
Placé en détention préventive le temps de l’avancement de l’enquête diligentée contre lui et quatre de ses co-accusés, Jean-Marc Koumba, qui a recouvré sa liberté provisoire le 18 décembre courant, s’est officiellement exprimé devant les médias le 20 décembre 2014, dans le but de livrer sa version des faits. Ancien garde du corps de l’ex-président Marc Ravalomanana, le germano-gabonais avait été arrêté avec quatre employés de l’Aviation civile de Madagascar (ACM) à Antsirabe, le 24 octobre 2014, par des éléments de la force spéciale de la gendarmerie nationale et de la police nationale, sans qu’aucune raison n’ait été apportée par les autorités malgaches. Aujourd’hui, l’ancien champion du monde et d’Europe de kick-boxing dont l’avocat a récemment déposé «une demande de non tenue» auprès du doyen des juges dans le but de classer l’affaire, a le mot dur à l’encontre des «persécuteurs». «Pour moi, c’était un kidnapping», a-t-il lancé d’entrée de jeu, avant de se justifier : «On est venu sans actes, sans convocation, sans mandat d’arrêt. Ils sont venus chez moi, ils m’ont pris, je dirais de force.»
Interrogé sur les conditions de sa détention, Jean-Marc Koumba a répondu sans détour : «C’était dur». Détenu pendant 56 jours «alors qu’on sait qu’on est innocent», la mésaventure aurait pu tourner court, estime l’ancien sportif de haut niveau, qui est apparu plutôt en bonne forme physique et mentale. «J’aurais fait la chose, j’aurais assumé. (Mais) je n’ai rien fait», a-t-il regretté, avant de fustiger le traitement de cette affaire par la justice malgache que d’aucuns disent «instrumentalisée».
A cet effet, s’est-il interrogé : «Comment pouvait-on ignorer sciemment mes témoins ? Comment pouvait-on ignorer sciemment les descriptifs faits par les agents de la personne venue à l’aéroport ? Comment pouvait-on forcer par la violence et les menaces de mort les agents de l’ACM à donner mon nom ? Donc, de faire une fausse déclaration. Voulait-on vraiment arrêter le vrai coupable ou voulait-on faire de moi le coupable ? Etais-je pour eux le coupable idéal ?» Des questions qui resteront encore longtemps sans réponse, alors que l’on indique que Jean-Marc Koumba et ses anciens co-accusés ne sont pas sortis de l’auberge, puisque l’enquête se poursuit.
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