Nzondo, Wada et le peuple de la Baie-des-cochons
Les habitants de ce quartier de Libreville réputé pour son insalubrité seront bientôt déguerpis. Raison pour laquelle, le coordinateur de l’Unité de coordination de l’étude et des travaux et un élu municipal de cette zonese sont entretenus avec les populations.
L’assainissement urbain est une exigence du développement et de la lutte contre la pauvreté. Voilà pourquoi, les habitants de la zone dite Baie-des-cochons feront bientôt l’objet d’un déguerpissement. En prélude à ces opérations, le coordinateur de l’Unité de coordination de l’étude et des travaux (Ucet) et un élu municipal de cette zonese sont entretenus, le week-end dernier, avec les populations. Il a été question de les informer, notamment du sort qui leur sera réservé.«Vous-même vous voyez dans quelles conditions les gens vivent. Cela ne ressemble pas à une zone de centre-ville. Théoriquement, je trouve le projet louable. Enfin, ils ont pensé à nous parce que c’est depuis belle lurette que ce projet existe», a déclaré l’un des habitants de la zone. Des propos soutenus par une dame qui a relevé le fait que cette zone est régulièrement confrontée aux inondations, éboulements et surtout au ruissellement des eaux usées.
Concerné par le projet d’aménagement des bassins versants, ce quartier sous-intégré de Libreville va donc subir la destruction de ses habitations précaires. «Le gouvernement a décidé d’améliorer vos conditions de vie. Dans cette amélioration des conditions de vie, il est prévu la construction d’une zone de relogement assainie où il y a toutes les commodités, du côté de Bikélé. Vous allez y habitez parce que c’est la nouvelle ville. C’est Libreville II. Les équipes du ministère des Infrastructures vont venir chez vous. Elles seront accompagnées des jeunes de votre quartier qui vous connaissent tous, pour qu’on n’ait pas de problème à gérer par ailleurs», a expliqué Blaise Wada, avant qu’Eloi Nzondo n’invite la population à accepter cette décision tout en indiquant qu’il n’y aura pas de discrimination.
A noter que la topographie de Libreville est très contraignante et la ville est étalée sur une chaîne de petites collines formant 21 bassins versants qui collectent des eaux de ruissellement sur un mode de drainage et d’écoulement naturel et à ciel ouvert. Les eaux recueillies sont ainsi rejetées pour certaines dans l’océan. Lors des grandes précipitations, l’eau stagne dans les bas-fonds, inondant les zones habitées, à l’instar de cette Baie-des-cochons. Les tentatives de protection des habitations par des murets et remblais, ainsi que la présence d’installations anarchiques dans les bas-fonds, aggravent la situation. Enfin, les caniveaux des voies nouvellement construites ne trouvent pas d’exutoires aménagés.
2 Commentaires
Comment on s’assure que l’argent du contribuable gabonais ne sert pas a reloger les expatriés Ouest africains pendant que les gabonais attendent toujours de meilleurs conditions de vie ici et là dans la capitale. Car je sais que cette zone est peuplée de ressortissant du Mali, Ghana, Nigéria, etc. car c’est proche du marché. C’est pas que je sois xénophobe mais a tout seigneur tout honneur….
Quand allez vous aussi assainir Likouala-Moussaka, la zone derrière l’immeuble de la SNI. Cette cité en plein centre-ville ressemble déjà à une baie de cochons.