Mer Méditerranée : un cimetière marin

Selon les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au cours des neuf derniers mois de l’année 2014, 3 072 migrants sont morts en essayant de rejoindre les côtes européennes.

Considérée comme un périple mortel pour les migrants clandestins, la traversée de la Méditerranée ne décourage pour autant pas les candidats à l’exil. Certains s’y essaient toujours au péril de leur vie. Ces 10 dernières années, cette traversée a fait 15% des décès enregistrés en haute mer. Mais les chiffres réels pourraient être bien plus élevés car, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) ne comptabilise que les décès qui lui sont signalés. Surtout que certains décès ont lieu dans des zones isolées ou ne sont pas remarqués par les autorités.

D’ores et déjà, 2014 est l’année la plus meurtrière, loin devant le pic de 2011 lié au Printemps arabe et qui avait vu 1.500 personnes perdre leurs vies en mer durant les 3 premiers trimestres de l’année. «À la fin de l’année près de 200.000 migrants pourraient avoir traversé la mer», prédit le porte-parole de l’OIM, Leonard Doyle, qui explique : «Le véritable objectif aujourd’hui est d’attirer l’attention sur cette immense inhumanité et nous devons mobiliser l’opinion internationale autour de cette question et nous efforcer de rendre plus audible la voix de ceux qui ont perdu leurs proches, pour que d’autres ne franchissent pas ce pas et ne s’en remettent pas aux passeurs qui sont des êtres cyniques».

Originaires d’Afrique et du Moyen-Orient, selon les statistiques publiées par l’OIM, la majorité des migrants qui décèdent aux portes de l’Europe par noyade, asphyxie, faim ou froid fuient l’instabilité politique, sécuritaire et économique de leurs pays respectifs. Selon le Haut-commissariat des Nations-unies pour les réfugiés, 130.000 personnes sont arrivées en Europe par la mer depuis le 1er janvier, soit déjà plus de 2 fois plus que pendant toute l’année 2013. Plus de 112.000 migrants en situation irrégulière ont été détectés par les autorités italiennes au cours des 8 premiers mois de 2014, près de 3 fois plus que dans l’ensemble de l’année 2013.

Après la Méditerranée, les zones où les décès liés aux migrations sont les plus nombreux sont l’Afrique de l’est, la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis, le Golfe du Bengale et la corne de l’Afrique.