À quoi sert l’aide française à la décentralisation et à la gouvernance locale ? Telle est la question à laquelle les autorités africaines devront répondre au regard du bilan amer que dresse le Centre international pour le développement local (Ciedel) sur la mise en œuvre du processus de transfert des compétences en Afrique.

© lap-publishing.com
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Pourtant présentée à la fin des années 80 comme une priorité politique, le processus de décentralisation marque toujours le pas. En dépit des discours officiels, ce concept demeure mal compris. C’est le triste constat que dresse le rapport provisoire réalisé par leCentre international pour le développement local (Ciedel), sur «l’évaluation thématique de l’appui de la France à la décentralisation et la gouvernance locale».

La version finale de ce travail, qui a nécessité un an et demi de recherches et enquêtes dans les pays du sud de la Méditerranée et de l’Afrique de l’ouest francophone, sera remise courant octobre au ministre français des Affaires étrangères, Laurent Fabius. «La plupart des pays où se concentre l’aide de la France [les pays du sud de la méditerranée et d’Afrique subsaharienne francophone, ndlr] ont connu une période d’enchantement en matière de décentralisation à la fin des années 1980 et au début des années 1990. Elle s’est traduite par la mise en place d’un cadre de décentralisation et de collectivités territoriales», souligne Christophe Mestre, qui pilote le rapport, relayé par le site internet acteurspublics.com. «Deux décennies plus tard, le contexte a radicalement changé. Selon les pays, on constate un arrêt, un recul ou une pause de la décentralisation, à l’exception de la Tunisie», déplore l’expert du Ciedel.

Pendant toutes ces années la priorité a été portée sur tout autre chose que la décentralisation, laissant place à une sorte d’asymétrie dans certains pays qui se sont essayé à ce modèle d’aménagement de l’État unitaire qui consiste à transférer des compétences administratives du niveau central aux entités (ou des collectivités) locales distinctes de lui. Pour le vice-président du Conseil des collectivités territoriales de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (CCT-Uemoa), président de l’association des municipalités du Mali et maire de la commune 5 de Bamako, Boubacar Bah, «la décentralisation est un processus long et complexe. Et surtout, elle met en place de nouveaux canaux qui remettent en cause le contrôle de l’État et des politiques et engendre une perte sur la rente que constitue l’aide». «Le recul de la décentralisation, la restriction du peu d’autonomie locale concédée aux autorités locales et la diminution ou la stagnation des transferts de ressources sont autant de facteurs qui vont dans le sens de la rupture du contrat social entre les acteurs locaux et l’État. Ils portent en eux le germe d’un éloignement des citoyens de la chose publique, d’une montée des mouvements sociaux, voire de l’adhésion de certaines personnes ou groupes à des idéologies extrémistes ou à des mouvements terroristes», alerte le rapport. Et d’aviser les décideurs sur la nécessité de réussir ces processus. «Il n’est plus temps de se poser des questions du bien-fondé de la décentralisation… On est condamné à réussir ces processus dans la perspective d’une contribution à la paix et à la sécurité». Voilà qui est dit…

 

 
GR
 

1 Commentaire

  1. l'observateur dit :

    Nos gouvernants ont seulement pensés à crées » LES SÉNATS » pour bouffer des gros budgets et assurer une bonne retraite aux vieux hommes politiques?
    Voilà ce qu’ils ont faits de la décentralisation.
    Et le plus important c’est à dire les ressources pour accélérer le développement de nos cités , trainent pauvre africains

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