Fidèle Mengué M’Engoua, ministre des PME, de l’Artisanat et du Commerce dans le gouvernement Ndong Sima, n’a toujours pas pris ses fonctions. Si le gouvernement ne s’est toujours pas prononcé à ce sujet, la rumeur enfle selon laquelle il refuserait de rentrer au gouvernement.

Déclaré en mission par la télévision locale, qui a remarqué son absence au conseil des ministres du 29 février, et figurant en photo d’archive dans la présentation du nouveau gouvernement par le quotidien L’union, Fidèle Mengué M’Engoua, 64 ans, récemment nommé ministre des Petites et moyennes entreprises, de l’Artisanat et du Commerce dans le gouvernement Ndong Sima, répond aux abonnés absents.
Un ouï-dire récurrent, certifié ça et là par des sources concordantes, fait état de ce que le nouveau ministre des PME refuserait de faire son entrée dans le gouvernement Ndong Sima. La rumeur a tellement enflé qu’elle a atteint le département des Hauts de seine (France) où le blogueur, consultant, analyste politique et stratégique, Petit-Lambert Ovono, a fini par en faire un billet intitulé « Le Professeur Fidèle Mengue M’Engouang bouderait-il le Gouvernement d’Ali Bongo ? », publié le 7 mars sur le blog Gabonoscope.
Professeur de droit public, Fidèle Mengué M’Engoua se trouve actuellement au Bénin où il dispense des enseignements en qualité de professeurs associé à la chaire UNESCO des Droits de la personne humaine et de la Démocratie de Cotonou. Il n’aurait été consulté que le 28 février 2012, jour de la formation du gouvernement. Les tractations téléphoniques n’avaient pas été conclues lorsqu’il a appris qu’il venait d’être nommé au gouvernement, assure une bonne source. Mengué M’Engoua n’aurait pas apprécié cette logique du fait accompli et refuserait de ce fait d’entrer au gouvernement. Pour Petit-Lambert Ovono, cependant, les déterminismes de ce refus, à prendre au conditionnel jusqu’à son officialisation, se trouvent dans les traditions culturelles et politiques de la localité de Minvoul dont est originaire le présumé « ministre récalcitrant ».
Selon des sources de l’Université Omar Bongo, le nouveau ministre des PME aurait fermé ou changé toutes ses lignes téléphoniques. Les mêmes sources assurent que par le passé, sous Omar Bongo, il avait déjà rejeté des offres d’entrer au gouvernement.
Sur la base du principe selon lequel personne n’est indispensable, Mengué M’Engoua aurait pu suspendre ses enseignements et rallier Libreville, ne fut-ce que pour discuter. Son mutisme pourrait donc, logiquement, traduire un refus catégorique. Proche de la retraite, sans doute ne considère-t-il pas l’entrée au gouvernement comme l’aboutissement d’une carrière. Et peut-être voudrait-il ne consacrer le restant de sa vie professionnelle qu’à sa carrière universitaire. Personne n’est indispensable et il faut bien des Gabonais pour briller aussi dans les sphères de l’intelligentsia internationale.
Coauteur de l’Encyclopédie juridique de l’Afrique et de trois autres ouvrages portant sur l’enseignement supérieur en Afrique, le droit public économique et les droits de l’Homme, le Professeur Fidèle Mengué M’Engoua a en effet occupé plusieurs fonctions et exercé de multiples responsabilités à l’intérieur et à l’extérieur du Gabon : Doyen de la Faculté de droit et des sciences Economiques de Libreville ; membre du Comité scientifique de l’Université catholique d’Afrique centrale de Yaoundé ; président du Réseau africain de pédagogie universitaire ; coordonateur du Comité scientifique du Réseau droits fondamentaux  de l’Agence universitaire de la Francophonie (AUF). Il est, depuis 2003, membre du Comité directeur de l’Institut de Droit d’Expression et d’Inspiration Française (IDEF). Il est surtout un spécialiste émérite des finances publiques (droit budgétaire, droit de la comptabilité publique et droit fiscal).
Raymond Ndong Sima va-t-il donc être contraint à une opération rapide de casting ?

 
GR
 

0 Commentaires

  1. moinemoupounla dit :

    C’est bien fait pour ce pouvoir.
    son amateurisme n’est que plus prononcé. les président traite les ministres comme des moins que rien et au grès de ses humeurs les jette comme des vielles chaussettes. pour un an ou six mois venir faire semblant d’etre ministre et perdre sa place dans hautes sphères de l’intelligencia, franchement ça ne vaut pas le coup. de plus on parle trop de BITAM, MINVOUL, OYEM et autres. le Gabon n’est pas seulement constitué de ces localités. c’est vrai que pour les saut d’humeur et faire trembler Ali Bongo ils sont fort Mais…

  2. louise dit :

    moi je ne comprends rien. la logique voudrait que avant de nommer quelqu’un à un poste de résponsabilité, l’on ait la décence de lui en parler à l’avance. Ensuite de décision finale lui revient. A quoi servent tous les « conseilleurs » autour des hautes autorités???

    • bikondom dit :

      Ca c’est bien vrai! c’est pas une maniere de « traiter les gens ».
      Et c’est de cette meme maniere qu’on fait sortir les gens du gouvernement, sans preavis! C’est pour ca que certains sont surpris et et pousser par un exces de colere « ramasse tout » dans leur ministere avant de partir!
      Il n’y a aucune gestion des ressources humaines dans le gouvernement!
      Les ministres sont des marionnettes qu’on place sur la scene politique quand on a besoin d’eux, dont tire les ficelles dans la maniere de gerer leurs ministeres et qu’on remerci sans preavis quand on estime qu’on n’a plus besoin d’eux, et tout ca sans avoir vraiment exploiter leur potentiel et leur donner la chance de montrer de quoi ils sont capable… ca c’est la vraie nauture de la politique…a qui la faute…

  3. Christelle dit :

    On parle de l’émergence!!! il faut qu’on change de mentalité et de comportement, moi, j’approuve l’attitude de ce monsieur face à cette situation, au moins, il est libre de faire ce qu’il veut et ne fera pas un tour au gouvernement pour remplir son portefeuille,pour 3 ou 4 mois et pour regretter après au sortir de là.Il est mieux pour lui de consacrer sa vie dans sa carrière universitaire d’où il fait bien son travail d’ailleurs, et à chacun son métier.
    et les problèmes du pays ne se traitent pas au téléphone tchouooooooo!!! un peu de respect pour au moins.

  4. Mozoum dit :

    Que devient Jean-félix Moulougnui? aura-t-il une proposition? reviendra-t-il au gouvernement?

  5. Vinga romaric dit :

    moi je comprend ,mais c’est pas la seul tête
    qui a des facultés que les autres le Gabon à des Hommes capable donc le PM dois chercher la perle rare ou faire appel à ya felix M.

    • Mounguengui dit :

      Ton « ya Félix » a quelle compétence? à part vociférer. même un département comme les PME il n’a pas pu le gérer, malgré ses lieutenants dont la plupart sont des étudiants. ne croyez pas que la situation actuelle va servir votre « ya félix ». s’il était fait pour ce poste, on ne l’aurait pas limoger

  6. arcade ndong dit :

    la réaction du prof Fidèle Mengue est logique; il a été formé instruire ses compatriotes; c’est plutôt une leçons pour ceux qui pense qu’être Ministre est une fin en soi

  7. La Fille de la Veuve dit :

    N’y allez pas ! Mengue M’Engoua. Résistez !
    Vous devez certainement être confronté à une difficulté bien singulière. Contre votre avis, vous avez été nommé dans un Gouvernement dont vous n’avez jamais manifesté la moindre proximité politique. Pas non plus une hostilité particulière, il faut en convenir.
    En refusant d’aller au Gouvernement, il pourrait vous être reproché de ne pas vouloir « servir votre pays », d’être opposé à « la politique de l’Émergence » et pourquoi pas de vous révéler être un opposant allié de M’ba Obame. Vous courrez également le risque de ne plus pouvoir continuer à exercer normalement votre métier. Ce métier dont toute l’histoire de votre vie montre que vous semblez particulièrement attaché. L’exemple de vos plus jeunes collègues en témoigne : John Nambo, Raphael Bandega Lendoye, Fabien Mbeng et tous ces autres enseignants de l’Université Omar Bongo de Libreville qui ont manifesté leur appartenance à l’opposition Gabonaise sont aujourd’hui privé de salaire et ce depuis février 2011.
    En acceptant de rentrer dans ce Gouvernement, alors qu’il semble établi que vous n’étiez pas demandeur, dans un département qui parait fort éloigné de vos préoccupations intellectuelles vous obligera, quoi qu’on en dise, à faire allégeance à un pouvoir dont vous ne semblez pas proche jusqu’à ce jour. La solidarité Gouvernmentale vous obligera à une solidarité de fait avec le PDG et Ali Bongo Ondimba.
    Professeur, le propre de l’Universitaire est la Liberté. Vous êtes donc libre d’aller ou non dans ce Gouvernement.
    Mais, au moment de prendre votre décision, songez à vos enfants, à leur regard et à ce que jusqu’à maintenant ils ont retenu de votre éducation. Ce seront vos premiers et vos meilleurs juges. Pensez ensuite à vos étudiants. Les Gabonais d’abord, mais aussi les centaines de milliers de jeunes africains pour qui vous êtes un exemple, un modèle.
    Vous serez Ministre 1 an, peut-être 5ans. Mais dès l’instant que vous entrerez dans ce Gouvernement, il est une chose que vous perdrez à jamais : la considération des vôtres. Qui sont-ils ? Vos collègues et vos assistants des différentes universités où vous faites autorité. Ils ne vous diront rien, mais parlerons dans votre dos. Vos amis respecteront votre décision, ils ne vous féliciteront certainement pas. Et s’ils le font, ils ne seront pas sincères.
    Professeur, regardez Albert Ondo Ossa, Anaclet Bissielo, Fabien Méré pour savoir ce que vous ne pouvez vous permettre de faire. De vous faire à vous-même et de faire au peuple Gabonais.
    En refusant d’y aller, peut-être participerez-vous de cette manière à rendre un peu de dignité à l’Université Gabonaise et à réconcilier le peuple Gabonais avec ses élites. A votre manière vous servirez aussi la démocratie.
    N’y allez pas ! Professeur. Résistez !

    • Galère dit :

      Belle analyse! Mais cette situation n’implique pas le retour de JF Mouloungui.

    • Pirate 241 dit :

      N’y allez pas ! Résistez !
      Bien inspirée, La Fille de la Veuve.
      Voilà qui est bien argumenté. Le Pr est devant un sérieux dilemme.
      Si seulement il pouvait lire ces conseils de La Fille de la Veuve. A ceux qui connaissent le Prof, indiquez lui donc cette discussion. Cela pourra vraiment l’aider.
      Bravo à vous, La Fille de la Veuve

    • Bien joué, La Fille de la Veuve. Votre post est digne d’un commentaire journalistique. Il place cependant Mengué M’Engoua dans la position de l’âne de Buridan. Quel choix opérer ? Être socialement et politiquement mis au ban pour accointances supposée avec l’opposition, ou être intellectuellement mis au ban pour commerce avec le pouvoir ?
      Dans le dilemme de Buridan, un âne se trouve à égale distance d’une ration d’avoine et d’une bassine d’eau. Il attribue la même valeur à l’une et à l’autre et ne sait vers quel choix se diriger en premier. Et, ainsi perdu dans les méandres d’une alternative insoluble, il finit par mourir entre les deux, n’ayant pas plus de raisn de préférer l’avoine que l’eau, et inversement. C’est la thèse du libr arbitre.
      L’homme se distingue de l’âne de Buridan en ceci qu’il est capable d’effectuer un choix, au hasard entre l’avoine et l’eau, ce qui va lui permettre au final de goûter aux deux et donc de ne pas mourir. Mengué M’Engoua peut donc goûter aux deux ou faire un choix unique. A postériori, il pourra toujours justifier son choix. Les intellectuels ont ceci qu’ils savent construire les arguments pour justfier l’injustifiable.

  8. Citoyen libre dit :

    Service ALI ou le Gabon, le choix etait simple pour Monsieur Mengue M’Engoua le mieux est de servir ALI et laisser les etudiants. Le message est claire pourquoi faire des etudes quand les nuls vous gouvernent..!
    Bientot son train de vie va changer, grosse voiture, belle villa, nouveau salaire, plus de considerations, toutes les portes vont s’ouvrirent.
    Wait and see

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