L’association MB Support, Honneur aux Enfants a organisé le 10 avril une journée festive pour les enfants du bâtiment Ciciba, en marge de la campagne présidentielle. Entre barbecue, moments de partage et plaidoyer pour de meilleures conditions de vie, l’opération a mis en lumière la détresse de ces familles souvent ignorées.

Lueur de joie pour les enfants du bâtiment Ciciba, le 10 avril 2025. © GabonReview

 

Afin d’apporter un peu de réconfort aux enfants du Ciciba, souvent laissés pour compte, l’association MB Support, Honneur aux Enfants a organisé le 10 avril 2025 une journée festive avec des jeux, ponctuée d’un repas autour d’un barbecue. Cette initiative, entièrement financée par l’association, a été menée en partenariat avec l’Association des squatteurs du Ciciba.

Martine Bongo, présidente de MB Support et Mixel Apollon Mekodji, président de l’association des squatteurs. © GabonReview

Pour Martine Bongo, présidente de MB Support, il était urgent d’agir pour ces enfants oubliés au cœur de la campagne électorale. «Nous sommes en pleine campagne et nous voyons un peu des activités un peu partout dans l’intérieur du pays. Nous voyons que personne n’a été oublié, mais ici au Ciciba, nous n’avons pas eu vraiment d’activités, nous n’avons rien eu de tel. Alors, notre association s’est dit que nous allions peut-être essayer de faire quelque chose pour ces enfants-là et emmener un peu de joie», a-t-elle déclaré.

L’événement a permis non seulement d’offrir un moment de bonheur aux enfants, mais aussi d’attirer l’attention sur les conditions de vie dégradées dans le bâtiment Ciciba, notamment les problèmes d’électricité, le manque d’eau potable et l’état de délabrement des lieux. «MB Support voit les enfants du Gabon d’un tout autre œil, c’est l’avenir, et on se dit qu’il faut apporter notre soutien à ces enfants-là, ces enfants qui sont démunis, qui sont défavorisés. MB Support est là pour venir auprès de ces enfants-là, comprendre un peu, parce que dans ces enfants-là, il y a des perles rares, il y a des enfants très intelligents», a ajouté Martine Bongo, avant de préciser : «la mission de MB Support est de pouvoir montrer à ces enfants qu’ils sont importants, qu’ils ne sont pas oubliés. L’État, tout le monde pense à eux, et on est là pour les soutenir».

Près de 500 familles oubliées par l’État

Présent à cette journée, Mixel Apollon Mekodji, président de l’association des squatteurs, a salué ce geste de solidarité : «ça fait déjà près de 12 ans que nous sommes ici, aujourd’hui, nous nous sentons un peu lésés, parce que c’est un temps un peu crucial de la présidentielle. Et nous interpellons encore, car on se disait que le président devait arriver ici, comme il l’a fait dans tous les quartiers, mais malheureusement, on est toujours oubliés, malgré notre cri d’alarme».

Il a également profité de l’occasion pour lancer un appel au relogement des quelque 500 familles vivant dans des conditions précaires : «Le bâtiment est vieillissant. Il a eu trois sous-sols, et les premiers sous-sols sont déjà presque inondés, et aujourd’hui nous sommes au dernier sous-sol, donc nous squattons, mais ce que nous souhaitons ici, c’est le relogement, nous trouver un site et nous reloger, parce que c’est vraiment indescriptible, même de l’eau il n’y a pas ainsi que  le courant».

Créée il y a deux ans, l’association MB Support poursuit son engagement auprès des enfants défavorisés, avec pour objectif de leur offrir une vie meilleure et de sortir ceux du Ciciba de la précarité.

L’éléphant blanc du Ciciba

Le bâtiment abandonné du CICIBA (Centre International des Civilisations Bantu) à Libreville est un projet inachevé et devenu un symbole de gaspillage et de démesure. Conçu en 1983 sous l’initiative du président Omar Bongo Ondimba, ce centre devait être un carrefour culturel pour promouvoir les civilisations bantu et rassembler des recherches sur leur patrimoine culturel commun. Cependant, malgré des investissements considérables, estimés à environ 10 milliards de francs CFA, le projet n’a jamais été achevé en raison de problèmes financiers et managériaux.

Depuis les années 2010, le site est squatté par des centaines de familles gabonaises et étrangères vivant dans des conditions précaires. Les bâtiments inachevés sont devenus une zone d’habitation informelle où les habitants construisent des maisons de fortune sans accès adéquat à l’eau potable ni à l’électricité. Cette occupation a transformé le site en un lieu insalubre, exposant les résidents à des risques sanitaires tels que la fièvre typhoïde et le paludisme.

 
GR
 

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