À la veille du scrutin présidentiel du 12 avril 2025, un climat de tension sociale pèse sur La Poste S.A. Le personnel, réuni sous la bannière du Syndicat national de la Poste (Synaposte), menace de déclencher une grève illimitée. En cause : des dysfonctionnements persistants dans la gestion de l’entreprise, des conditions de travail dégradées, et une direction décriée. Le préavis, déposé le 10 avril, marque un tournant potentiellement lourd de conséquences pour ce service public stratégique.

dysfonctionnements persistants dans la gestion de l’entreprise, des conditions de travail dégradées, et une direction décriée. © D.R.

 

La grogne sociale à La Poste S.A. ne date pas d’hier, mais elle atteint aujourd’hui un point critique. Le 9 avril 2025, au terme d’une assemblée générale extraordinaire, les employés ont voté majoritairement pour un arrêt de travail illimité. Dans un contexte national déjà chargé à l’approche de l’élection présidentielle, cette mobilisation révèle une perte de confiance profonde entre le personnel et la direction générale.

« Au sortir d’une assemblée générale extraordinaire tenue ce mercredi 9 avril, la majorité du personnel a exprimé sa volonté de cesser le travail », a déclaré un représentant du Synaposte, soulignant la gravité de la situation.

Parmi les griefs évoqués, le non-respect récurrent des dates de paiement des salaires constitue l’un des principaux points de crispation. Les employés dénoncent également « la situation préoccupante de la mutuelle de santé », ainsi que « le manque de clarté concernant la masse salariale et les régimes de sécurité sociale », en référence à la CNSS, la CNAMGS et le CPPF.

À cela s’ajoute une revendication plus politique : le départ pur et simple de la Direction générale, jugée « incompétente » et responsable de la dégradation du climat social et de la mauvaise gestion des ressources humaines et financières.

Une direction sous pression, un gouvernement interpellé

Déposé le 10 avril auprès de la Direction, le préavis de grève envoie un signal fort. Il traduit la lassitude et l’exaspération d’un personnel qui se sent abandonné et peu considéré par sa hiérarchie. Les syndicalistes se veulent clairs : si rien n’est fait, le mouvement pourrait paralyser durablement les activités postales sur l’ensemble du territoire.

Ce bras de fer intervient à un moment politique sensible. Une grève prolongée pourrait impacter significativement les échanges, les paiements, et l’acheminement de documents officiels. Les regards se tournent désormais vers les autorités compétentes, qui devront arbitrer entre la nécessité de rétablir la paix sociale et celle d’assurer la continuité du service public.

Alors que le pays se prépare à élire son futur président, la crise à La Poste S.A. révèle des failles structurelles dans la gouvernance d’une entreprise publique essentielle. Le mot d’ordre du Synaposte est clair : « La grève illimitée est notre ultime recours face à l’indifférence et à l’incompétence ». Reste à savoir si l’appel sera entendu.

 
GR
 

0 commentaire

Soyez le premier à commenter.

Poster un commentaire