Gabon : Thierry Yvon Michel N’Goma veut rompre définitivement avec la Françafrique

Candidat à la présidentielle du 12 avril, Thierry Yvon Michel N’Goma se présente comme le porte-étendard d’un Gabon affranchi de toute domination étrangère, en particulier de l’influence française. Son ambition : bâtir un Gabon libre et souverain, débarrassé de l’héritage pesant de la Françafrique.

Thierry Yvon Michel N’Goma s’exprimant, le 8 avril 2025. © GabonReview
Fervent défenseur d’un retour à la pleine indépendance politique et économique du Gabon, Thierry Yvon Michel N’Goma assume un discours sans ambiguïté : il est temps, selon lui, que le pays rompe définitivement avec les accords et les symboles hérités de la colonisation et des indépendances sous tutelle. «Gabon souverain n’est pas un slogan. C’est une pensée profonde pour le bien du Gabon», affirme-t-il, appelant à une réappropriation pleine et entière du destin national. Il dénonce une transition politique qui a «stigmatisé les pensées» et plongé le pays dans une incertitude durable.
Face à cela, il propose une rupture claire avec les systèmes anciens, notamment à travers la fin des accords militaires et économiques passés avec la France. «Les 11 accords signés avant les indépendances sont devenus caducs. Ils sont inexistants à ce jour», tranche-t-il. Au cœur de ses revendications, la fermeture de la base militaire française au Gabon, qu’il considère comme une relique coloniale. «Aujourd’hui, nous avons une armée, des commandos, une élite militaire capable de défendre le pays. Cette base n’a plus sa place ici. Même par la force, elle doit partir», martèle-t-il.
Bâtir une force politique durable
Dans cette dynamique, Thierry Yvon Michel N’Goma veut également dissoudre le «Sylab», structure logée à la présidence qu’il considère comme un outil d’ingérence de la DGSE et des services extérieurs français. Son discours se veut radical, mais assumé. «Je suis anti-impérialisme, je suis panafricain. Le Gabon est souverain et doit le redevenir pleinement», a-t-il lâché. Pour lui, cette vision d’un État maître de ses choix et de ses ressources est non négociable. Il regrette que les régimes successifs aient manqué le rendez-vous de l’indépendance réelle.
À ses yeux, la rupture avec la Françafrique est un passage obligé pour rendre enfin au peuple gabonais la jouissance de ses richesses et de sa liberté. «Arrêtons de mentir à la maison», lance-t-il comme un cri du cœur et un appel au sursaut patriotique. Dans une campagne où les mots auront du poids, Thierry Yvon Michel N’Goma entend imposer le sien : souveraineté. Il ambitionne d’ailleurs de transformer «Gabon souverain» en une véritable force politique, en l’érigeant en parti structuré et influent sur l’échiquier national. Pour lui, cette formation incarnera durablement la lutte pour l’indépendance réelle du pays et la défense des intérêts du peuple gabonais.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.