Présidentielle 2025 : Quand la «Robe Noire» flirte avec la bannière politique !

À l’approche de la présidentielle du 12 avril, le Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag), sonne l’alarme : certains juges, censés incarner l’impartialité, s’offrent une virée électorale en soutenant publiquement des candidats. Une entorse grave à leur devoir de réserve, que le syndicat dénonce avec vigueur, rappelant que la neutralité judiciaire n’est pas une option, mais une exigence légale.

« L’obligation de neutralité s’accommode mal du militantisme politique ou de toute autre attitude folklorique », fulmine le syndicat dans un communiqué qui fait l’effet d’une gifle bien sentie. © Freepick (image à titre purement illustratif)
La justice a-t-elle pris des vacances ? On serait tenté de le croire, à en juger par les récentes observations du Syndicat national des magistrats du Gabon (Synamag). Depuis le début de la campagne présidentielle, plusieurs magistrats – oui, ces mêmes figures censées incarner la droiture et la neutralité s’affichent sans scrupule dans les états-majors de campagne des candidats. Un comportement qui frôle l’indécence républicaine, et que le Synamag dénonce sans prendre de gants. « L’obligation de neutralité s’accommode mal du militantisme politique ou de toute autre attitude folklorique », fulmine le syndicat dans un communiqué qui fait l’effet d’une gifle bien sentie.
Et pour ceux qui feindraient de ne pas comprendre, le président du Synamag, Landry Abaga Essono insiste : « Toute démonstration de nature politique, incompatible avec la réserve imposée par nos fonctions, est strictement interdite. » Petit rappel de la loi pour ceux qui auraient confondu leur Code de déontologie avec une brochure de campagne : l’article 17 du statut des magistrats est clair comme de l’eau de roche. Toute participation à une réunion ou manifestation politique leur est strictement interdite. Quant au magistrat en mal de tribune, une seule échappatoire lui est offerte : se déclarer candidat et obtenir la dérogation. Mais entre le « magistrat candidat » et le « magistrat militant », il y a un monde. Et c’est justement ce glissement que le Synamag entend stopper net.
Dans un ton ferme, presque pédagogique, le syndicat rappelle que la justice ne saurait être un trampoline pour ambitions partisanes. La neutralité des magistrats n’est pas un vœu pieux, mais une condition sine qua non à la crédibilité de l’institution. Or, à vouloir jouer les VRP politiques, certains magistrats mettent en péril l’image même de la magistrature. La robe n’est pas un tee-shirt de campagne. Et encore moins un déguisement pour meetings électoraux.
Mais faut-il vraiment rappeler à des professionnels du droit que la loi ne s’interprète pas à la carte ? Que l’indépendance de la justice ne tolère aucune collusion, fût-elle teintée de promesses électorales ? Visiblement, oui.
Le Synamag, dans son rôle de vigie éthique, se dresse donc contre ces dérives, y compris lorsqu’elles viennent de l’intérieur de la maison. Une mise en garde salutaire, à l’heure où le pays tout entier est suspendu à l’intégrité de ses institutions. « En tant que défenseur des intérêts moraux de la magistrature, nous avons le devoir de dénoncer les atteintes venant aussi bien de l’extérieur que de l’intérieur».
Autrement dit : les brebis galeuses ne sont pas toujours là où on les croit. Et quand la justice elle-même commence à boiter, il devient urgent de lui rappeler que la robe noire ne va avec aucune couleur politique.

1 Commentaire
Bjr. Morceau au choix: « L’obligation de neutralité s’accommode mal du militantisme politique ou de toute autre attitude folklorique ». Et encore » s brebis galeuses ne sont pas toujours là où on les croit. Et quand la justice elle-même commence à boiter, il devient urgent de lui rappeler que la robe noire ne va avec aucune couleur politique ».
A partir de là comment voulez vous que les mouvements de grève de cette corporation soit pris au sérieux, alors que le ver est de le fruit ?
Arrêtons de toujours penser que ce sont les autres qui nous font du mal. Dans le cas d’espèce certes ce n’est pat tous qui vont à la « mangeoire » mais même deux c’est trop pour le pouvoir judiciaire.
Un appel au ressaisissement s’impose. Amen.