Craignant une nouvelle interruption dès samedi prochain comme cela a été le cas lors des deux dernières présidentielles, la coalition #KeepItOn, un réseau mondial de plus de 345 organisations issues de 106 pays, invite le président de la transition, lui-même candidat à élection présidentielle, à garantir qu’Internet ne sera coupé ni le 12 avril ni après le vote.

Comme en 2023, l’accès à Internet sera-t-il coupé après le vote au Gabon ? © GabonReview

 

Internet sera-t-il à nouveau coupé au Gabon comme cela semble désormais être la règle imposée par le pouvoir lors des élections présidentielles ? À moins d’une semaine du vote, la coalition #KeepItOn s’interroge, voire s’inquiète. Elle ne connaît que trop bien «l’histoire des coupures d’Internet au Gabon», dont la dernière date des élections générales de 2023. Le réseau mondial, qui revendique plus de 345 organisations membres issues de 106 pays, appelle les militaires au pouvoir à s’engager à ne pas interrompre Internet, ni le jour du vote ni après, y compris lors de la publication des premiers résultats, sachant que le président de la transition est lui-même candidat au scrutin.

C’est d’ailleurs à Brice Clotaire Oligui Nguema que la coalition d’organisations a principalement adressé, ce mardi 8 avril 2025, une lettre dans laquelle elle lui demande de «veiller à ce qu’Internet, les plateformes de réseaux sociaux et tous les autres canaux de communication soient ouverts, sécurisés et accessibles à tous avant, pendant, et après les prochaines élections». Si #KeepItOn rappelle qu’«à travers le monde, les gouvernements utilisent les coupures d’Internet pour influencer les résultats des élections et nuire à la démocratie participative», elle assure que «cette pratique porte atteinte aux droits humains» et contrevient à plusieurs lois, aussi bien sur plan national qu’international. «Nous ne pouvons pas la laisser se banaliser», prévient-elle.

Au Gabon, depuis 2016, Internet a été restreint par le pouvoir en place trois fois au moins. Avant la coupure intervenue 26 août 2023 peu après la fermeture des bureaux de vote, le pouvoir déchu avait volontairement ralenti l’accès à Internet lors des manifestations liées aux mesures gouvernementales contre la Covid-19. En 2019, les mêmes autorités avaient coupé l’accès à Internet et aux services de radiodiffusion à la suite de la tentative de putsch du commando conduit par Kelly Ondo Obiang. En 2016, la vive contestation de la réélection d’Ali Bongo avait conduit le gouvernement à couper Internet. La lettre de la coalition #KeepItOn, qui s’adresse aussi à des membres du gouvernement (Intérieur, Communication et Économie numérique), des présidents d’institutions et les patrons des deux maisons de téléphonie mobile, a pour but d’éviter de faire subir le même désagrément aux usagers.

 
GR
 

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