Makokou & Oyem : Le constat accablant de Paulette Akolly après sa mission d’inspection

Nouveau secrétaire permanent de la magistrature, Paulette Akolly a achevé la semaine dernière sa mission d’inspection des juridictions sous tutelle par un appel aux autorités en vue de l’amélioration des conditions de travail des compatriotes chargés de rendre la justice dans l’Ogooué-Ivindo et le Woleu-Ntem. La fréquentation des bâtiments abritant leurs services devient risquée.

Le tribunal de première instance de Makokou, «un vieux bâtiment (…) exigu, mal entretenu». © D.R.
Le constat est amer. À Oyem comme à Makokou, fréquenter quotidiennement les bâtiments abritant les services de justice constitue désormais un risque pour de nombreux compatriotes. C’est, en tout cas, la principale conclusion de la mission d’inspection effectuée il y a quelques jours par Paulette Akolly. Une mission qui, selon le secrétaire permanent de la magistrature, a été initiée dans le but de «voir comment fonctionnent ces juridictions pendant l’année, comment se trouvent les locaux dans lesquels servent les magistrats afin de pouvoir juger efficacement le travail de ceux-ci».
Et pour la magistrate, il est urgent de lancer une véritable opération de réfection des bâtiments abritant ces juridictions en vue de l’amélioration des conditions de travail des compatriotes chargés de rendre la justice dans les provinces de l’Ogooué-Ivindo et du Woleu-Ntem. La Chambre provinciale des comptes d’Oyem est un exemple des mauvaises conditions de travail auxquelles sont soumis plusieurs magistrats au Gabon. «C’est un bâtiment qui va tomber d’un moment à un autre. Il est entièrement fissuré», déplore-t-elle.
Le tribunal de première instance de Makokou n’en mène pas large non plus. «C’est un vieux bâtiment. Je pense qu’il date de 1977 ou 78. Il est exigu, mal entretenu […] Dès qu’il pleut, c’est l’inondation. Les circuits électriques n’existent plus».
Des détenus mis en liberté d’office

Paulette Akolly, secrétaire permanent de la magistrature. © D.R.
Lors de sa mission d’inspection, le secrétaire permanent de la magistrature a également souhaité «voir le problème qui se pose chaque année de la détention préventive dans les prisons des deux localités». Paulette Akolly a en effet tenu à visiter les différents quartiers où séjournent les détenus à Oyem et à Makokou. Au terme de ces visites, elle est parvenu à obtenir la libération de plusieurs dizaines de prisonniers.
«Nous avons trouvé à la prison centrale d’Oyem 226 détenus préventifs. Nous avons pu obtenir la mise en liberté d’office de 46 détenus. Il y a également des dossiers qui sont déjà clôturés au niveau des cabinets d’instruction qui se trouvent cependant devant la Cour d’appel judiciaire d’Oyem en attendant des jugements criminels. À Makokou, nous avons trouvé 39 détenus préventifs. Nous en avons d’office mis en liberté 8 et nous en avons laissé 31», a-t-elle informé.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.