Réformes et rigueur financière à la Marine Marchande : Jean Cruz Lessagui trace la voie

Face aux défis structurels de la Marine Marchande, le Directeur général, Jean Cruz Lessagui, a dévoilé ce 26 mars 2025, un plan ambitieux de réformes axé sur l’amélioration des conditions des agents, la modernisation des infrastructures et le renforcement de l’autonomie financière. Il réaffirme son engagement à respecter strictement la loi et à maintenir une gestion rigoureuse, malgré les pressions et les polémiques.

Depuis sa nomination en août 2024, Jean Cruz Lessagui, s’est fixé pour mission de redresser la Marine Marchande, une administration qu’il qualifie de « quasi à l’abandon ». © D.R.

Depuis sa nomination en août 2024, Jean Cruz Lessagui, s’est fixé pour mission de redresser la Marine Marchande, une administration qu’il qualifie de « quasi à l’abandon ». Son approche repose sur une restructuration en profondeur des conditions de travail, des infrastructures et de la gestion financière. «Le travail, et rien que le travail, paye», affirme-t-il avec conviction.

L’un des volets majeurs de cette réforme concerne le bien-être des agents. Jean Cruz Lessagui, annonce la mise en place d’une mutuelle de santé, d’un fonds de prévoyance sociale, ainsi qu’une grille d’aide aux agents, visant à soutenir les employés face aux imprévus. Des activités sociales, telles que le « samedi sportif » et l’ »arbre de Noël », sont également instaurées pour renforcer le sentiment d’appartenance au sein de l’institution.

Sur le plan des infrastructures, la Direction générale de la Marine Marchande (DGM) a franchi une étape historique avec l’acquisition de son propre siège social, mettant fin à des années d’instabilité géographique. Cette acquisition, réalisée sans endettement, a permis une économie de plus de 2,5 milliards de francs CFA. Par ailleurs, un plan de modernisation prévoit la réfection des bureaux régionaux et la dotation d’équipements nautiques et automobiles, incluant l’achat de trois vedettes de haute mer et de trois bus pour le transport des agents.

Une gestion financière rigoureuse pour garantir l’autonomie

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Conscient du décalage entre les ressources disponibles et les besoins opérationnels, Jean Cruz Lessagui, a instauré un fonds de fonctionnement alimenté par 30 % des frais perçus par la DGM. Cette mesure vise à pallier le retard budgétaire de l’État et à offrir une plus grande autonomie financière à l’administration.

L’impact de cette stratégie est déjà visible. Grâce à une revalorisation des concessions et un contrôle strict de la facturation, la Marine Marchande a pu procéder au paiement des frais de visite en retard depuis 2020 et initier une programmation garantissant la continuité des paiements à l’avenir. «Nous n’avons pas attendu le budget pour agir», souligne le Directeur général, mettant en avant l’achat récent d’un véhicule dédié à la logistique et à la sécurité.

Intégrité et fermeté face aux pressions

Loin de céder aux revendications syndicales qu’il juge parfois illégitimes, Jean Cruz Lessagui réaffirme son engagement à respecter strictement la loi. La question de la prime de rendement illustre cette posture. Selon lui, son paiement nécessite une décision ministérielle claire et ne peut être engagé sans cadre juridique précis. «Encouragez-moi à respecter la loi et rien que la loi», insiste-t-il, refusant toute forme de compromission.

Face aux critiques et tentatives de déstabilisation, il reste inflexible : «Aucun membre de ma famille n’a fait de la prison, je ne serai pas le premier» Une déclaration forte qui traduit sa volonté de maintenir une gestion rigoureuse et transparente.

En dépit des résistances, Jean Cruz Lessagui se projette vers l’avenir avec des ambitions claires. Un protocole d’accord est en préparation avec Abidjan pour la formation des agents, tandis que des négociations avec le Brésil devraient renforcer les capacités techniques de la Marine Marchande gabonaise. «Nous devons faire différemment les choses», martèle le Directeur général. Cette vision, fondée sur la rigueur financière, la modernisation des infrastructures et la valorisation du personnel, trace une nouvelle trajectoire pour la Marine Marchande.