ITIE et transparence au Gabon : un progrès insuffisant face aux exigences internationales

Le Gabon vient d’achever sa première évaluation de mise en œuvre de la Norme ITIE 2019 depuis sa réintégration en 2021. Avec un score global de 73,5 points, le pays affiche des résultats contrastés. Si son impact et ses résultats sont salués avec un score élevé de 91 points, des lacunes importantes persistent en matière de transparence (54,5 points). Le Conseil d’administration de l’ITIE a ainsi formulé 17 mesures correctives que le Gabon devra mettre en œuvre d’ici juillet 2027 sous peine de sanctions.

Le Gabon vient d’achever sa première évaluation de mise en œuvre de la Norme ITIE 2019 depuis sa réintégration en 2021. Avec un score global de 73,5 points, le pays affiche des résultats contrastés. © D.R.
Le Conseil d’administration de l’Initiative pour la Transparence dans les Industries Extractives (ITIE) a rendu son verdict, le 13 mars 2025 : le Gabon affiche un score global de 73,5 points pour la mise en œuvre de la Norme ITIE 2019. Si ce résultat traduit des progrès tangibles, notamment en matière de transparence des coûts pétroliers et de diffusion d’informations, il révèle aussi des lacunes persistantes en matière de divulgation des contrats et d’engagement du gouvernement.
En effet, le rapport de l’ITIE met en avant les efforts du Gabon pour améliorer la diffusion des informations sur son secteur extractif. En obtenant 91 points dans la catégorie «Résultats et impact», le pays est félicité pour sa transparence sur les coûts des projets pétroliers et la diffusion proactive des données auprès des acteurs économiques et de la société civile. La publication d’informations dans les langues locales et sous des formats accessibles constitue un progrès notable.
Par ailleurs, l’engagement des parties prenantes est jugé modéré mais satisfaisant avec un score de 75 points. Malgré le changement politique intervenu après le coup d’État d’août 2023, le Groupe multipartite (GMP) continue d’être un espace de dialogue constructif entre le gouvernement, les entreprises et la société civile. Toutefois, le Conseil d’administration de l’ITIE estime que l’État doit jouer un rôle plus actif pour garantir une meilleure mise en œuvre des recommandations. Il souligne notamment la nécessité pour les hauts fonctionnaires de s’impliquer davantage dans les réunions et les processus de décision.
… mais une transparence encore insuffisante
Le principal point faible du Gabon reste la transparence des données, évaluée à seulement 54,5 points. Malgré quelques avancées, comme la publication récente de déclarations financières non auditées de la société pétrolière nationale, le manque d’accès à certaines informations critiques nuit encore à la crédibilité du processus.
Le Conseil d’administration pointe plusieurs insuffisances :
L’absence de divulgation complète des contrats et licences minières et pétrolières, alors que la Norme ITIE exige leur publication intégrale depuis 2021 ; Le manque de transparence sur la propriété effective des entreprises extractives, limitant ainsi la lutte contre la corruption et l’enrichissement illicite ; Des lacunes dans les informations relatives aux recettes publiques, aux transferts infranationaux et aux dépenses sociales et environnementales du secteur extractif.
Pour remédier à ces faiblesses, le Conseil d’administration recommande au Gabon de publier un inventaire détaillé des contrats et licences, d’améliorer la qualité des données sur la production et les recettes, et d’assurer un suivi plus rigoureux des transactions des entreprises d’État.
Une mise en garde claire avant 2027
L’ITIE donne au Gabon jusqu’à juillet 2027 pour mettre en œuvre ces 17 mesures correctives. Si aucune amélioration significative n’est constatée d’ici là, le pays s’expose à une suspension temporaire de l’ITIE. Le Conseil d’administration rappelle que « les pays de mise en œuvre doivent démontrer une progression d’une Validation à l’autre » et que « l’absence d’amélioration ou un recul dans l’une des trois composantes pourrait entraîner des sanctions».
Le gouvernement gabonais a donc trois ans pour renforcer sa gouvernance extractive et aligner ses pratiques sur les standards internationaux, à travers 17 mesures correctives. À défaut, son engagement en matière de transparence pourrait être remis en cause, avec des conséquences sur sa crédibilité et son attractivité auprès des investisseurs internationaux.

1 Commentaire
N’oubliez ce pays, où les menteurs corrompus, voleurs, passent leur temps à voler,corrompre,detournements l’argent, financier les associations, les conneries des fondations. Bafoue la charte de l’Union Africaine, qui est,Bafoue les conventions de Vienne. Un ambassadeur est traité comme s’il était bandit,l’auteur de ça un faux gendarme abrutis, qui ne connaît rien en diplomatique