Le calumet de la paix a désormais été fumé entre les syndicalistes et le directoire de la Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog). Sans doute jusqu’en janvier 2026, date de la tenue des élections professionnelles, on ne devrait plus avoir de débrayage au sein de cette entreprise. C’est du moins ce qu’il y a à retenir au terme de l’audience qu’a accordé, le 12 mars, le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, à toutes les parties. Ce qui a conduit à la levée de la grève et à la reprise totale des activités interrompue depuis les 6 mars dernier. 

Le président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema, devisant avec les syndicalistes et les représentants de Comilog et d’Eramet. © Com. présidentielle

 

Pourtant en négociations depuis le 30 décembre 2024, à la suite de la signature du protocole de médiation sous l’égide du ministre du Travail et de la Lutte contre le Chômage, les six syndicats de la Comilog avaient de nouveau rompu le dialogue social, le 6 mars 2025. Ils souhaitaient l’intervention du chef de l’État. Ce qui a été fait, le 12 mars dernier. À l’issue de l’audience avec Brice Clotaire Oligui Nguema, plusieurs mesures ont été adoptées, mettant officiellement fin au conflit. «La grève est levée avec effet immédiat et une trêve sociale est instaurée jusqu’à la tenue des élections professionnelles, prévues au plus tôt en janvier 2026», annonce la direction générale de l’entreprise qui, du reste, prend acte de la fin de cette crise.

La filiale gabonaise du groupe Eramet est secouée depuis plusieurs mois par des revendications syndicales qui, pour l’essentiel, contribuent à paralyser le fonctionnement de l’entreprise. Du fait de ce débrayage, des pertes de plus de 2 milliards de francs CFA sont enregistrées par jour, annonçait l’entreprise. Un gros manque à gagner pour l’économie nationale. C’est fort de cela que ce terrain d’entente a été trouvé afin de pérenniser et de consolider les acquis de cette entreprise reconnue comme «un employeur de référence dans le secteur minier».

«Les mesures disciplinaires et juridiques en cours sont suspendues»

Soulignant que la Comilog «respecte les standards nationaux et internationaux en matière de respect des droits humains, de conditions de travail et de performance opérationnelle», l’administration de l’entreprise regrette néanmoins ce «mouvement de grève illimité, sans service minimum, en violation avec les dispositions réglementaires en vigueur et en contradiction avec les engagements pris dans le cadre de la médiation».

Qu’à cela ne tienne, elle indique que «le principe de négociations triennales est abrogé et au titre de l’année 2025, les salaires sont revalorisés pour l’ensemble des catégories socio-professionnelles, avec effet au 1er janvier 2025». Par ailleurs, «le président de la Transition a souligné l’importance du respect de la loi pour garantir un climat social apaisé et conforme aux règles en vigueur, tout en veillant à préserver l’image de l’entreprise».

Souhaitant un environnement professionnel apaisé, la Comilog annonce de même que «les mesures disciplinaires et juridiques en cours sont suspendues». Elle assure par la même occasion mettre «un point d’honneur à proposer à ses salariés des conditions de rémunération et de travail de qualité et en constante amélioration». Ceci, non sans préciser que fidèle à ses engagements, elle a toujours respecté et favorisé le dialogue social et la représentation du personnel. «Les efforts déployés pour garantir un environnement propice au bien-être et à la productivité sont continus et seront maintenus», rassure la Comilog.

Avec plus de 2 000 emplois directs, la Comilog est le premier employeur de la province du Haut-Ogooué et compte parmi les plus grands employeurs du secteur privé du pays. Elle est la première entreprise gabonaise tous secteurs confondus, avec près de 600 milliards de francs CFA de contribution annuelle à l’économie nationale et en accompagnement social.

 
GR
 

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