Affaire Sylvia et Noureddin Bongo : l’ex-ambassadeur de France au Gabon visé par une plainte

Accusés d’avoir refusé de dénoncer les rudes conditions de détention auxquelles sont soumis l’épouse et le fils aîné d’Ali Bongo depuis fin août 2023 à Libreville, les diplomates français au Gabon, notamment Alexis Lamek, ex-ambassadeur, font l’objet d’une plainte déposée à Paris pour «non-dénonciation de crime», a annoncé mardi Pierre-Olivier Sur, avocat de la famille de l’ancien chef de l’État.

Les diplomates français au Gabon et le Quai d’Orsay accusés de «non-dénonciation de crime» par un des avocats de la famille Bongo. © GabonReview
Pour Pierre-Olivier Sur, ni l’ex-ambassadeur de la France au Gabon, Alexis Lamek, qui «avait le devoir de saisir la justice», ni le Quai d’Orsay, qui s’est vautré dans le silence jusqu’à lors, n’ignore les «conditions indignes» auxquelles sont soumis Sylvia et Noureddin Bongo Valentin depuis 18 mois. Tous, assure-t-il, avaient connaissance des «arrestations arbitraires et hors la loi qui ont frappé (leurs) trois clients et les tortures à leur encontre». Aussi, l’avocat de la famille Bongo a-t-il décidé d’engager des poursuites pénales contre des diplomates français pour «non-dénonciation de crime», invoquant notamment la nationalité française de l’épouse et du fils aîné d’Ali Bongo.
«Il m’incombe de mettre en cause les autorités de notre pays, à Paris et à Libreville, qui par leur silence complice, ne sont pas intervenues au soutien des citoyens français que sont mes clients», a-t-il déclaré au Figaro mardi 11 mars. L’ancien bâtonnier du barreau de Paris, Pierre-Olivier Sur affirme avoir sollicité à plusieurs reprises le ministère français des Affaires étrangères, jusqu’au ministre lui-même. Des sollicitations qui sont restées vaines à ce jour.
En mai 2024, les avocats des Bongo avaient déjà déposé plainte auprès de la justice française pour «séquestration aggravée par des actes de torture et de barbarie». Ils avaient obtenu la désignation d’une juge d’instruction au sein du pôle antiterroriste de Paris et donc l’ouverture d’une enquête. Mais à travers son initiative, Pierre-Olivier Sur sollicite de la magistrate qu’elle étende cette saisine au délit de non-dénonciation de crimes, ciblant l’ambassadeur de France à Libreville et plusieurs membres de la représentation diplomatique.
Interpellés dans la foulée du coup d’État du 30 août 2023, l’ancienne première dame, Sylvia Bongo, 61 ans, et Noureddin, son fils de 32 ans, sont accusés de «blanchiment de capitaux, recel, faux et usage de faux», «corruption» et «détournements de fonds publics». Aucune date de procès n’a été communiquée par les autorités judiciaires du Gabon.

1 Commentaire
Les gabonais que ces gens ont torturé, n’ont pas eu ce privilège d’etre protégé et défendu par une puissance étrangère et un ambassadeur qui n’a pas vocation a s’immiscer sans raison suffisante dans les affaires intérieur d’un pays qui doit se relever apres des années sombres. C’est ridicule de demander a la France d’intervenir pour des gens puissants qui ne sont pas innocent a leur sort alors que des innocents meurent d’injustice tous les jours. Quand on parle de droit, la morale on la laisse au chiens?