Le dernier classement de l’Indice de liberté économique 2025 n’a rien de réjouissant pour le Gabon. Avec un score de 56,3, soit une baisse de -0,6 point par rapport à l’année précédente, le pays stagne dans la catégorie des économies majoritairement non libres. Il occupe la 110e place mondiale et la 15e en Afrique, derrière des pays comme le Sénégal, l’Eswatini ou encore la Gambie. Ce classement interroge sur la trajectoire économique du pays et remet en question l’efficacité des réformes entreprises ces dernières années.

Si la liberté économique est un indicateur clé du développement et du bien-être des populations, alors le Gabon semble s’éloigner progressivement de la prospérité. © GabonReview

 

Si la liberté économique est un indicateur clé du développement et du bien-être des populations, alors le Gabon semble s’éloigner progressivement de la prospérité. Cette contre-performance soulève plusieurs interrogations quant à ses causes profondes et aux conséquences qu’elle pourrait engendrer pour l’avenir économique du pays.

En effet, selon le dernier Indice de liberté économique 2025, le Gabon enregistre un score de 56,3, soit une baisse de -0,6 point par rapport à l’année précédente. Le pays stagne dans la catégorie des économies majoritairement non libres. Avec une place de 110e place mondiale et la 15e en Afrique subsaharienne, le diagnostic est sans appel : le Gabon souffre d’un environnement économique peu propice à l’initiative privée et aux investissements. L’analyse des critères évalués par l’Indice met en lumière des faiblesses structurelles préoccupantes.

L’un des principaux freins à la liberté économique du Gabon réside dans la faiblesse de son État de droit. Les droits de propriété sont insuffisamment protégés, avec un score alarmant de 25,4. L’efficacité judiciaire, quant à elle, se situe à 19,8, ce qui traduit une lenteur excessive dans le règlement des contentieux économiques et une justice souvent perçue comme peu indépendante. De plus, l’intégrité du gouvernement est évaluée à 21,7, confirmant ainsi la persistance de la corruption et des pratiques opaques dans la gestion des affaires publiques.

Par ailleurs, le Gabon continue de souffrir d’une dépendance excessive à l’État. Certes, les chiffres relatifs à la charge fiscale (77,7), aux dépenses publiques (88,4) et à la santé fiscale (85,7) paraissent élevés, mais ils traduisent surtout un interventionnisme marqué du gouvernement dans l’économie. La prédominance des entreprises publiques limite l’espace du secteur privé et freine la compétitivité.

L’environnement réglementaire constitue également un frein important au développement économique. La liberté d’entreprise est évaluée à 64,9, ce qui témoigne de certaines marges de manœuvre pour les entrepreneurs. Toutefois, la rigidité du marché du travail, avec un score de 55,7, complique la création d’emplois formels et favorise l’essor du secteur informel.

Enfin, la faiblesse des marchés ouverts empêche le Gabon de tirer pleinement parti des opportunités économiques mondiales. La liberté commerciale est évaluée à 58,0, ce qui reflète encore des barrières aux échanges internationaux. La liberté d’investissement, notée à 60,0, indique des restrictions persistantes pour les capitaux étrangers. Quant à la liberté financière, son score de 40,0 souligne une réglementation bancaire contraignante et des contrôles monétaires rigides, qui freinent les initiatives privées et limitent l’accès aux financements.

Un classement symptomatique d’une économie sous perfusion

Ce classement peu reluisant n’est pas une surprise, mais il soulève des questions fondamentales. Alors que d’autres économies africaines tentent de diversifier leurs revenus et d’assainir leur gouvernance, le Gabon continue de patauger dans des réformes insuffisantes ou mal appliquées.

Le pays, largement dépendant des ressources naturelles, n’a pas encore réussi à transformer ses richesses en un véritable moteur de croissance durable. La rente pétrolière, longtemps un amortisseur économique, ne suffit plus à masquer les dysfonctionnements d’un système où l’initiative privée est freinée et où l’État demeure omniprésent.

Le tableau est d’autant plus sombre que la concurrence régionale s’intensifie. Des pays comme le Maroc (86e), la Côte d’Ivoire (101e) ou encore la Tanzanie (92e) progressent lentement mais sûrement, grâce à des politiques d’ouverture et d’incitation aux investissements. Pendant ce temps, le Gabon semble hésiter entre immobilisme et demi-mesures, incapable de se positionner comme un acteur économique compétitif.

L’Indice de liberté économique 2025 est un baromètre révélateur : il ne s’agit pas seulement d’un classement, mais d’un signal d’alarme pour un pays qui a longtemps vécu sur ses acquis. Ignorer ces chiffres, c’est condamner l’économie gabonaise à un avenir incertain.

 
GR
 

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