Sous prétexte qu’il n’existerait pas de texte autorisant leur rémunération, depuis près d’une année après leur nomination, les délégués provinciaux et extérieurs de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) attendent leurs salaires, au point que certains ont dû quitter leurs lieux d’affectation.

Depuis leur nomination en mars 2024, la plupart des délégués de l’ANBG ne perçoivent pas leurs salaires. © GabonReview

 

Le «bâtisseur» Brice Clotaire Oligui Nguema n’aurait-il pas oublié un de ses chantiers présenté peu après son arrivée au pouvoir comme faisant partie des plus urgents : la réforme de l’Agence nationale des bourses du Gabon (ANBG) et partant de tout le système y relatif ? Si l’on peut se réjouir du retour de la bourse au Secondaire, au Supérieur, les choses sont encore loin d’être satisfaisantes, aussi bien au niveau national qu’à l’international. Trop de retard persiste dans le processus de paiement et d’attribution des bourses aux étudiants. Pourtant, sur le sujet, il ne s’agit pas de la seule difficulté rencontrée.

Au sein même de la structure chargée d’exécuter la politique du gouvernement dans la gestion des étudiants boursiers gabonais, des plaintes, voire des cris d’appel à l’aide, se font entendre depuis de longs mois sans que cela semble émouvoir les autorités. Plusieurs compatriotes nommés en qualité de délégués provinciaux et délégués extérieurs (pour les représentations à l’étranger) de l’ANBG ne touchent pas leurs salaires. Une situation qui dure depuis bientôt un an, selon les intéressés, dont l’un a dû se résoudre à exprimer son désarroi sur les réseaux sociaux.

La charrue avant les bœufs ?

«En période pré-électorale, précisément à la veille de l’élection présidentielle, soit un an (le 20 mars 2024) après notre nomination en qualité de délégués provinciaux et extérieurs, zéro rémunération versée à quasiment l’ensemble des promus. Qu’en penser ?» s’interroge Japhet Aloïse Eyeang qui n’est pas,loin de penser qu’on a «fait signer au président de la République un projet où la charrue aurait été mise avant les bœufs, mettant à nu un management suspect et aventurier et des luttes intestines de leadership qui n’ont cure de la carrière d’autrui».

Comme lui, au regard de la situation vécue depuis leur nomination, plusieurs de ses collègues pensent désormais que le projet de réforme de l’ANBG n’a pas été pris par le bon bout. On aurait trompé le général-président sur le sujet, précarisant par la même occasion plusieurs Gabonais sous prétexte que le texte autorisant leur rémunération n’existe pas, quand bien même ces compatriotes sont à leurs postes.

«Voilà la situation dans laquelle on met des pères et mères de famille, moi y compris. Il est temps que le chef de l’État soit mis au courant de ce drame. L’ANBG, bel outil de gestion du suivi de la scolarité des élèves et étudiants de notre cher pays, notamment dans le contrôle du paiement effectif des bourses d’études au Gabon et à l’étranger, est dans un marasme accablant. Des responsabilités doivent être établies», réclame l’ex-président du Syndicat national de la Direction générale des transports terrestres (SYNADGTT).

 
GR
 

1 Commentaire

  1. Gayo dit :

    Il semble évident qu’Oligui a gardé les mêmes conseiller qu’Ali Bongo. Est-il influencé par leur rhétorique et leur diplômes au point ou il ne voit pas leur incompétence et leur inconséquence. Certains sont même dépassés car ils ne connaissent les outils modernes de management.

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