Présidentielle 2025 : Au Gabon, gouverneurs et délégués spéciaux rappelés à leur obligation de neutralité

Tous nommés par le président de la transition désormais candidat à la prochaine présidentielle, les gouverneurs, préfets, délégués spéciaux des communes et départements ayant brillé par leur partialité politique tout au long des 17 derniers mois, sont invités par le ministre de l’Intérieur à se rappeler de leur obligation de neutralité dans le cadre du processus électoral actuel.

Les gouverneurs, préfets et délégués spéciaux des communes et départements sauront-ils faire preuve de neutralité durant la période électorale ? © GabonReview
C’est une équation plutôt difficile à laquelle Hermann Immongault soumet les gouverneurs, préfets, délégués spéciaux des communes et de départements à quelques semaines de l’ouverture de la campagne électorale comptant pour la présidentielle du 12 avril prochain. Ces responsables administratifs locaux ayant brillé par leur partialité politique tout au long de la période de transition qui s’achève sont invités à faire autrement que ce qu’ils ont souvent fait ces 17 derniers mois : montrer ostensiblement leur gratitude à celui qui les a nommés à leurs postes respectifs.
Bras séculiers du ministère de l’Intérieur chargé de l’organisation du scrutin à venir, tous ces responsables provinciaux et locaux ont été rappelés à leur «obligation stricte du respect de la neutralité durant la période électorale». Contrairement aux observations faites par le passé, y compris lors du référendum constitutionnel de novembre dernier, ils n’ont pas le droit d’exposer leur choix ou leur opinion politique, surtout pas en faveur de leur “bienfaiteur” Brice Clotaire Oligui Nguema, désormais en course pour l’élection présidentielle. Les maires sont particulièrement visés par le rappel fait par Hermann Immongault, par l’entremise du secrétaire général du département ministériel dont il a la charge, Malcolm Emery Djenno Ngomanda, dont le message radio circule depuis le week-end écoulé sur les réseaux sociaux et les plateformes de communication numérique.
«La non-observation dudit principe exposerait tout contrevenant à toutes formes de sanctions prévues par les textes législatifs et réglementaires en vigueur en République gabonaise», prévient le patron de l’administration du ministère de l’Intérieur et de la Sécurité. Les concernés vont-ils s’y plier ou certains, convaincus de la protection du général-président à leur profit, passeront-ils outre ? À moins que le rappel des autorités ne soit en réalité qu’une façon de sauver les apparences, sachant que ces différents responsables mèneront ouvertement campagne pour Oligui Nguema.

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