La dénutrition constitue un facteur aggravant dans le traitement des cancers pédiatriques. Une récente étude publiée en février 2025 dans la revue Médecine d’Afrique Francophone révèle l’ampleur de ce problème à l’Institut de Cancérologie d’Akanda, au Gabon. Réalisée par une équipe de chercheurs, cette étude démontre que la dénutrition est une complication fréquente chez les enfants atteints de cancer, impactant directement leur pronostic vital.

Une étude récente, publiée en février 2025 dans la revue Médecine d’Afrique Francophone, révèle que plus de 70 % des enfants atteints de cancer à l’Institut de Cancérologie d’Akanda sont déjà en état de dénutrition au moment du diagnostic. © plus.unsplash.com

 

La dénutrition est un facteur aggravant du cancer chez l’enfant, réduisant l’efficacité des traitements et augmentant la mortalité. Une étude récente, publiée en février 2025 dans la revue Médecine d’Afrique Francophone, révèle que plus de 70 % des enfants atteints de cancer à l’Institut de Cancérologie d’Akanda sont déjà en état de dénutrition au moment du diagnostic. L’étude a été réalisée par un pool de chercheurs composé d’A.C. Filankembo Kava, B. Ndakissa Maganga, C. Nziengui Tirogo, P.L. Nzamba Bissielou, C. Igabouyi Moussadji et E. Belembaogo.

Les troubles nutritionnels chez l’enfant atteint de cancer sont multifactoriels : type de cancer, troubles de l’appétit, douleurs, effets secondaires des traitements, fréquence de l’alimentation et troubles psycho-sociaux. L’objectif de cette étude était d’évaluer la fréquence de la dénutrition chez les enfants malades et d’en déterminer les facteurs prédictifs.

L’étude, menée de janvier 2018 à décembre 2021, repose sur une analyse rétrospective descriptive et analytique des dossiers médicaux de 53 patients âgés de moins de 18 ans, diagnostiqués avec un cancer. L’évaluation de l’état nutritionnel s’est appuyée sur l’indice de masse corporelle (IMC) ajusté en fonction de l’âge et du sexe. L’analyse statistique a permis d’identifier les facteurs de risque de la dénutrition, avec un seuil de significativité fixé à 0,05.

Les résultats sont alarmants : 71,7 % des enfants étaient déjà en état de dénutrition au moment du diagnostic. L’étude révèle également que l’âge joue un rôle déterminant, les enfants de plus de 5 ans ayant 4,4 fois plus de risque d’être dénutris que les plus jeunes (p < 0,001). La majorité des patients étaient des garçons (30 sur 53), et près d’un quart (23,1 %) présentaient un cancer à un stade avancé.

Ces chiffres témoignent de l’importance d’un dépistage précoce de la dénutrition dans la prise en charge des cancers pédiatriques. En l’absence d’une prise en charge nutritionnelle adaptée, ces enfants risquent de voir leur état de santé se dégrader encore plus rapidement. La dénutrition, en affaiblissant l’organisme, réduit l’efficacité des traitements et augmente la mortalité.

Les chercheurs recommandent la mise en place de programmes de dépistage nutritionnel précoce et de protocoles de renutrition adaptés dès l’annonce du diagnostic. Une meilleure coordination entre oncologues, diététiciens et psychologues pourrait améliorer la qualité de vie et les perspectives de guérison des enfants atteints de cancer.

Cette étude met ainsi en lumière une problématique encore sous-estimée dans la prise en charge oncologique pédiatrique en Afrique, et ouvre la voie à des actions concrètes pour améliorer les soins dispensés aux jeunes patients.

 
GR
 

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