Présidentielle 2025 : Jean Rémy Yama entre en lice pour la rupture et la lumière

Dans un contexte électoral marqué par les incertitudes de la transition, Jean Rémy Yama a annoncé le vendredi 28 février 2025 sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril prochain. À travers cette déclaration, il se positionne comme le porte-flambeau du Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), un mouvement récent mais déterminé à incarner un véritable changement pour le Gabon. Face à une transition qu’il qualifie d’« imposture » et à une scène politique toujours dominée par les figures du passé, Jean Rémy Yama entend rompre avec le système en place et proposer une alternative fondée sur l’intégrité et la justice sociale.

L’ancien président de la confédération syndicale, Dynamique unitaire, Jean Rémy Yama a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Porté par le Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), il se positionne en opposant résolu au système politique en place. © D.R.
L’ancien président de la confédération syndicale, Dynamique unitaire, Jean Rémy Yama a officialisé sa candidature à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Porté par le Parti national pour le travail et le progrès (PNTP), il se positionne en opposant résolu au système politique en place.
Depuis le coup d’État du 30 août 2023, l’espoir d’un renouveau politique avait animé une grande partie de la population gabonaise. Mais pour Jean Rémy Yama, cette transition n’a fait que perpétuer les mêmes travers du régime précédent. La transition initiée après la chute d’Ali Bongo a trahi les espoirs du peuple en maintenant «le chômage, les inégalités, la misère sociale et morale, les détournements des fonds publics et les crimes rituels».
Dans cette logique, il considère que la transition est une « imposture », estimant que le pouvoir militaire reproduit les erreurs du passé en confiant des responsabilités clés aux anciens dignitaires du régime Bongo. La fracture sociale, selon lui, s’est aggravée, alimentée par « un vent de tribalisme » qui met en péril l’unité nationale. «La transition a ainsi sapé l’unité nationale qui avait pourtant pu être bâtie par la contestation au régime d’Ali Bongo Ondimba».
Une candidature portée par l’histoire et la foi
L’annonce de Jean Rémy Yama ne se veut pas une réaction impulsive, mais l’aboutissement d’un long parcours marqué par la lutte syndicale et les épreuves personnelles. Il se remémore ses emprisonnements successifs, notamment celui de 2022-2023, qui l’a transformé en un homme « né de nouveau ». Ces épreuves, loin de l’affaiblir, ont renforcé sa détermination à œuvrer pour un changement profond : «À chaque fois que je sors de prison, je suis donc un homme né de nouveau, guidé par la volonté du Très-Haut pour poursuivre mon combat pour le changement profond de mon pays».
Sa candidature, il l’inscrit dans une logique de rupture totale avec le passé. «Le peuple gabonais a besoin d’un homme propre pour un Gabon propre, un homme de lumière pour chasser les ténèbres», martèle-t-il, dénonçant les pratiques d’un système qu’il considère sclérosé et corrompu. Il rejette catégoriquement l’idée d’une transition militaire cherchant à prolonger son pouvoir sous couvert d’élections contrôlées : «Josué, personnage de la Bible auquel certains identifient le président de la Transition, n’a jamais pactisé avec le Diable pour mener le peuple d’Israël vers la Terre promise».
Face au pouvoir, un appel au respect de la parole donnée
Jean Rémy Yama s’appuie sur une référence biblique pour dénoncer ce qu’il perçoit comme une manœuvre du président de la transition pour s’accrocher au pouvoir. Il rappelle les propos tenus par ce dernier lors de son investiture, le 4 septembre 2023 : «Nous, militaires, entendons remettre le pouvoir aux civils en organisant de nouvelles élections libres, transparentes et crédibles».
À ses yeux, ne pas respecter cette promesse reviendrait à «plomber le Gabon dans les ténèbres ». Il insiste sur le caractère sacré de la parole donnée, qu’il considère comme un lien entre le divin et les hommes, une valeur fondamentale aussi bien dans la tradition biblique que dans la culture gabonaise. Dans cet esprit, il appelle à un «large rassemblement des forces de la lumière», exhortant les Gabonais «épris de vrai changement» à le rejoindre pour tourner définitivement la page du pédégisme.
«Le temps du vrai changement est arrivé», conclut-il, convaincu que l’élection présidentielle du 12 avril 2025 sera une opportunité unique pour le Gabon de sortir d’un cycle politique qu’il juge néfaste. Reste à voir si son discours trouvera un écho auprès des électeurs.

1 Commentaire
Voilà les vrais citoyens, bien différent des cancres affamés, qui se cachaient derrière la fameuse société civile, or ils avaient FAIM. Aujourd’hui ont des milliards dans comptes avec leur famille, ils ont le courage de faire les appels à la candidature, en vouloir violer la charte de l’Union Africaine. Demain vius serez capable de modifier votre fameuse Constitution.
Il faut choisir un seul candidat enfin de dégager les putschistes.