Présidentielle 2025 : Jacques Okoué en croisade contre la candidature d’Oligui Nguema
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Jacques Okoué, citoyen engagé, a officiellement saisi ce mardi 25 février 2025 la Commission de l’Union africaine et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour demander l’invalidation de la candidature plus que probable du président de la transition gabonaise, Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. Cette initiative, explique le président de la Fondation Jacques Okoué pour la bonne gouvernance en Afrique, s’inscrit dans une démarche de contestation juridique et politique visant à faire respecter les principes de gouvernance démocratique au Gabon et à alerter l’opinion sur ce qu’il qualifie de «forfaiture».
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Jacques Okoué, citoyen engagé et président de la Fondation Jacques Okoué pour la bonne gouvernance en Afrique, a saisi la Commission de l’UA et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples pour demander l’invalidation de la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema, à l’élection présidentielle du 12 avril 2025. © D.R.
Face à ce qu’il qualifie de «tentative de légitimation d’un coup d’État par les urnes», Jacques Okoué, président de la Fondation pour la bonne gouvernance en Afrique, a officiellement saisi, ce 25 février 2025, la Commission de l’Union africaine et la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. À travers cette démarche, il demande l’invalidation de la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema à l’élection présidentielle du 12 avril 2025, qu’il estime illégale en raison de multiples violations des textes juridiques nationaux et internationaux. Pour lui, cette initiative vise à empêcher une confiscation du pouvoir par le Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI) et à mobiliser les Gabonais contre ce qu’il considère comme une «forfaiture en préparation».
Dans ses explications, Jacques Okoué met en avant plusieurs contradictions et violations de normes juridiques liées à la candidature de Brice Clotaire Oligui Nguema. Il affirme que le chef de la transition ne peut légalement concourir à cette élection, notamment au regard de l’article 25 alinéa 4 de la Charte de l’Union africaine, qui interdit aux dirigeants issus de coups d’État de se porter candidats aux élections organisées sous leur transition. Il évoque également le statut particulier des militaires, qui interdit aux officiers en service de se présenter à une élection présidentielle sans avoir préalablement démissionné. Il souligne aussi une infraction au Code électoral gabonais, qui impose des critères stricts de candidature, ainsi qu’à la Charte de la transition, censée encadrer le retour à l’ordre constitutionnel.
Face à ces contradictions, Jacques Okoué interpelle directement l’Union africaine, estimant qu’elle ne peut rester passive face à une telle situation. Il considère qu’il est inconcevable qu’un candidat puisse violer simultanément plusieurs normes nationales et internationales, tout en prétendant organiser une élection démocratique. Pour lui, l’UA doit assumer ses responsabilités et ne pas se contenter du rôle d’observatrice dans un processus où l’un des candidats foule aux pieds ses propres engagements. «L’Union africaine ne peut être simple observatrice d’une élection dont un des candidats viole sa propre Charte. Ça n’a pas de bon sens !» s’insurge Jacques Okoué, dénonçant une tentative de légitimation d’un pouvoir acquis par la force.
L’incohérence des partis politiques et l’illusion d’un consensus
Si certaines formations politiques gabonaises encouragent Brice Clotaire Oligui Nguema à se porter candidat, Jacques Okoué estime que ces appels sont en totale contradiction avec les engagements internationaux du Gabon et les principes démocratiques défendus par ces mêmes partis.
Il fustige ainsi l’attitude de ces acteurs politiques qui, selon lui, «sortent de l’opposition dès qu’ils trouvent un intérêt à soutenir un régime de transition en violation des textes». Pour lui, il est urgent que le peuple gabonais prenne conscience de cette situation et s’oppose à ce qu’il considère comme un détournement du processus démocratique. «Je demande aux Gabonais de sortir de leur torpeur ! Nous n’avons qu’un seul pays, nous devons nous battre ! Moi, je fais ma part en tant que citoyen engagé», martèle-t-il.
Une stratégie d’offensive à l’international
Déterminé à empêcher ce qu’il considère comme une mascarade électorale, Jacques Okoué ne compte pas s’arrêter là. Outre sa requête auprès de l’Union africaine, il annonce une offensive juridique, financière et politique contre le CTRI et Brice Clotaire Oligui Nguema. Il a déjà déposé une plainte devant la Cour africaine des droits de l’homme à Arusha, en Tanzanie, notamment pour violations des droits fondamentaux et recours à la torture. Il prévoit également d’engager des actions auprès du Fonds monétaire international et de la Banque mondiale afin de mettre en lumière les implications financières de la transition actuelle. En parallèle, il envisage une saisine de la Cour pénale internationale pour enquêter sur certaines pratiques du régime en place. «Nous allons attaquer le CTRI et Oligui Nguema au niveau juridique, financier et politique. Notre combat ne sera pas militaire, mais nous aurons la force du droit avec nous. Ce n’est que le début !» prévient-il.
À travers cette initiative, Jacques Okoué veut incarner une opposition de principe face à ce qu’il considère comme une tentative de confiscation du pouvoir par le CTRI. Il appelle ainsi les leaders politiques et la société civile à se mobiliser pour empêcher «un coup d’État électoral déguisé en transition démocratique». «Le Gabon nous appartient à nous tous. Nous devons nous battre pour en faire un pays émergent sur les plans politique, économique, social et culturel. Mais cela ne sera possible qu’à travers une véritable démocratisation», conclut-il.
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3 Commentaires
Je me suis toujours demandé comment O.Bongo, A. Bongo les plus nuls parmi nous ont fait pour gouverner le Gabon. Des hommes et des femmes largement plus compétents étaient pourtant là. Cette malédiction ne peut perdurer. Merci à vous Mr J. Okoue de déclarer les hostilités pour torpiller cette nouvelle forfaiture. Si ce tortionnaire inculte prend le pouvoir comme il l’a prévu, le Gabon sera à jamais perdu. En avant ! Jusqu’à la victoire.
L’Union Africaine en interdisant la candidature des militaires qui font tomber des dictateurs comme Ali Bongo se place t’elle au dessus de la souveraineté des peuples. Les icônes Rawlings et Sankara sont sont des putschistes. Un coup d’état peut être légitime. Celui du Gabon l’est.
Article 25
Charte de l`UA
Les langues de travail de l’Union et de toutes ses institutions sont, si
possible, les langues africaines ainsi que l’arabe, l’anglais, le français et
le portugais.