Gabon : Nouvelle grève des employés du pétrole et assurances de la tutelle
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Le week-end dernier à Port-Gentil, des membres de l’Organisation nationale des employés du pétrole (Onep) ont déclenché une nouvelle grève, en dépit de l’appel à la patience de certains responsables. Si le ministre de tutelle Marcel Abéké a rencontrés les membres du bureau pour apaiser leurs inquiétudes, notamment au sujet des travaux de la commission pour le dialogue social, les grévistes ont quant à eux conditionné la levée de leur mouvement à la satisfaction immédiate de certains points de revendication d’ordre pécuniaire.
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Des membres de l’Onep, le 22 février 2025 à Port-Gentil. © D.R.
Face aux tensions perceptibles dans le secteur, par la voix de sa secrétaire nationale chargée de la Réglementation, des Relations extérieures et de la Communication, l’Onep a invité ses membres à l’accalmie à la faveur d’un point-presse, le 22 février dernier à Libreville. Seulement, le même jour à Port-Gentil, Gauthier Igalo, un de ses porte-parole du collectif des employés du pétrole, affirmait que «l’heure de la négociation est arrivée à sa fin», officialisant ainsi le lancement d’une grève dite générale et illimitée. «Depuis 18 mois les travailleurs du secteur pétrolier et activités connexes n’attendent que leur essor vers la félicité que vous avez promis le 30 août 2023 afin de rendre la dignité au peuple gabonais», a-t-il adressé au président de la transition.
Au siège de l’Onep, on regrette notamment que la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures mise en place par les autorités ne fasse pas véritablement son travail. «Monsieur le Président, nous sommes face à une commission amorphe, incapable d’apaiser le dialogue social dans ce secteur. Excellence, nous sommes fatigués d’une pléthore de reports des travaux, fatigués que les grandes instances bafouent les lois», a dénoncé le porte-parole.
La tutelle rassure
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Marcel Abéké et des membres du bureau de l’Onep, le 24 février 2025 à Port-Gentil. © D.R.
Ayant pris connaissance de leur agacement, le ministre du Pétrole, qui était en mission dans la capitale économique, le lundi 24 février, en a profité pour rencontrer le bureau de l’Onep, en présence du gouverneur de la province de l’Ogooué-Maritime. Marcel Abéké les a rassurés de la poursuite des négociations déjà entamées dans le cadre de ladite commission pilotée par le conseiller spécial du chef de l’État, rapporte la Communication du ministère.
Si la crainte des employés du secteur pétrolier et gazier d’une éventuelle caducité de la Commission pour le dialogue social dans le secteur des hydrocarbures est surtout alimentée par l’annonce de l’élection présidentielle en avril prochain, «pour l’autorité de tutelle, ces inquiétudes sont sans fondement, car il est hors de question de remettre en cause la bonne fin de ces travaux», assure-t-on à l’Immeuble du 2-Décembre où l’on dit être «disposé à mener avec le ministère du Travail, sur instructions des plus hautes autorités du pays, la poursuite des travaux relatifs à cet épineux dossier stratégique, dans l’intérêt de nombreux compatriotes fortement impactés».
Les revendications des travailleurs du pétrole
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© D.R.
Au siège de l’Onep où les cœurs semblent avoir été apaisés ces dernières 24 heures, les attentes restent néanmoins les mêmes : «Nous revendiquons à ce jour : le paiement de la rétroactivité d’ici au 15 mars 2025, l’arrimage des salaires à compter du mois de mars 2025, le refus des prestations de service dans le secteur pétrolier.»
Mais «pour la levée du mouvement de grève, il serait souhaitable que les deux premiers points soient appliqués avec effet immédiat», a par ailleurs fait savoir Gauthier Igalo, le week-end dernier. Les employés du pétrole s’interrogent également sur la promesse faite aux veuves et orphelins du drame de Becuna. «Quelle est la solution pour nos collègues frappés par le chômage de ce drame ?» s’enquièrent-ils auprès de la plus haute autorité du Gabon.
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