Justice-Gabon-PNUD-Japon : 24 mois pour combattre les dysfonctionnements

Au Gabon, un projet structurant pour une justice plus moderne et inclusive doit être mis en œuvre avec l’appui du Japon et du PNUD. Financé par le Japon, il est supervisé par un comité de pilotage qui devrait jouer un rôle fondamental en garantissant la cohérence et l’efficacité des actions mises en place. Il a tenu sa première rencontre le 22 février avec, à la clé, la validation d’un projet de salle de conférences multimédia à l’École nationale de la magistrature.

Paul-Marie Gondjout (second plan à gauche), présidant le 1er Comité de pilotage. © D.R.

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Paul-Marie Gondjout, a présidé, le samedi 22 février 2025, le premier comité de pilotage du projet «Promouvoir un secteur de la Justice responsable et inclusif au Gabon». Financé par le Japon et géré par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) en collaboration avec le ministère de la Justice, ce projet vise à renforcer le système judiciaire gabonais. Le ministre de la Justice n’a pas manqué d’insister sur l’importance de promouvoir une justice responsable et inclusive au Gabon. S’il a remercié les partenaires internationaux, notamment le Japon, pour leur contribution essentielle à la réalisation dudit projet, il a également souligné ce que les justiciables dénoncent.

Photo de famille à l’issue de la réunion du 22 février 2025. © D.R.

Notamment, les dysfonctionnements de l’administration judiciaire, souvent liés à un manque de ressources humaines, à des moyens techniques et financiers insuffisants, mais aussi à des problèmes d’éthique et de déontologie. Des défaillances qui nourrissent une perception souvent caricaturale de la justice et de l’État de droit. Le projet «Promouvoir un secteur de la Justice responsable et inclusif au Gabon» ambitionne donc de remédier à ces difficultés en instaurant une justice plus performante, transparente et équitable. Il comprend plusieurs volets dont l’amélioration des infrastructures judiciaires, le renforcement des capacités des magistrats et greffiers, la digitalisation du système judiciaire, ainsi qu’une campagne de sensibilisation contre la corruption et la torture en milieu judiciaire.

Une infrastructure moderne pour l’ENM 

L’un de ses principaux axes, est la construction d’un bâtiment R+1 au sein de l’École nationale de la magistrature (ENM), par ailleurs retenu lors de ce premier Comité de pilotage. Le bâtiment abritera une salle de conférences ultramoderne, une salle d’audiences destinée à la formation pratique des élèves magistrats à travers des simulations, ainsi qu’une salle d’enregistrement des données facilitant la digitalisation des actes judiciaires.

Ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire du Japon, Shuji Noguchi a exprimé sa satisfaction quant aux dispositions prises par le Comité de pilotage pour concrétiser ce projet.

D’un coût total de 1,3 milliard de francs CFA, le projet «Promouvoir un secteur de la Justice responsable et inclusif au Gabon», est programmé pour une durée de 24 mois. Il vise un renforcement ciblé et adapté de l’institution judiciaire à travers un appui technique et financier efficace, permettant d’améliorer les compétences du personnel judiciaire et d’optimiser le fonctionnement des juridictions. Pour l’ambassadeur du Japon, cet investissement contribuera à restaurer la dignité de l’institution judiciaire et à renforcer l’état de droit au Gabon. Savina Ammassari, la représentante du Système des Nations unies et Luc Gnonlonfoum, représentant résident du PNUD, ont également apporté leur soutien au projet, soulignant l’importance de sa mise en œuvre pour le développement du secteur judiciaire au Gabon.