En réponse aux difficultés financières et administratives affichées dans le mercredi 19 février, par les agents de la Poste SA, en manifestant et barricadant la voie publique, la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, a apporté des précisions dans la même journée. «Les postiers se plaignent que les salaires ne sont plus payés à date fixe, mais c’est parce qu’ils sont pris en charge par la subvention de l’État, suivant le circuit de la dépense publique», a-t-elle fait savoir, non sans rassurer et indiquer que «toutes les dispositions sont prises pour que les salaires soient à nouveau payés à intervalles réguliers».

La ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, le 19 février 2025 à Libreville. © GabonReview

 

Quelques heures après le mouvement d’humeur des postiers, qui ont barricadé la voie et perturber la circulation sur le boulevard du bord de mer, un axe routier très fréquenté de la capitale, la ministre de la Communication et des Médias, Laurence Ndong, a fait une déclaration, en fin de journée, en vue d’apporter des précisions, mais surtout de rassurer ces employés de la Poste SA. «En dépit de ce que les salaires sont payés avec du retard, il faut aussi reconnaître que la nouvelle équipe managériale, mise en place le 3 février 2025, s’inscrit dans un processus d’amélioration continue du cycle de paiement des salaires et le retard observé ce mois de janvier 2025 s’explique par l’ouverture tardive du budget, le 29 janvier 2025, le temps nécessaire pour la vérification et la validation par les services du contrôle budgétaire», a-t-elle expliqué.

«Seuls les salaires du mois de janvier 2025 sont en retard»

Si la ministre en charge de la Poste s’est exprimée, s’est que face aux difficultés financières et administratives, les agents de la Poste SA ont exprimé leur ras-le-bol en barricadant la voie publique devant leur siège social. Ils revendiquaient le paiement de leurs arriérés de salaire, la prise en compte de leurs situations administratives et la relance effective de l’entreprise. En gros, ils ont choisi de lancer un appel direct au président de la Transition, Brice Clotaire Oligui Nguema.

Pour éclairer l’opinion, Laurence Ndong a rappelé que «seuls les salaires du mois de janvier 2025 sont en retard». Et d’ajouter qu’«ils sont payés par la subvention. Or, le budget est ouvert depuis le 29 janvier. C’est le temps de la procédure qui explique le retard constaté».

Étayant son propos, elle fait de même noter que les paiements des salaires des 5 derniers mois de la Poste SA ont eu lieu : pour août, le 6 septembre, pour septembre, le 14 octobre, pour octobre, le 7 novembre, pour novembre, le 4 décembre et pour le mois de décembre du 26 du même mois au 4 janvier 2025. «La Poste est un service universel. Il n’y a pas de pays sans poste, car elle doit être disponible pour toute la population, où qu’elle se trouve sur le territoire national», a-t-elle soutenu pour conforter l’intérêt qu’accordent les autorités à cette entreprise.

Parfois confrontée à la réalité de la dépense publique

Expliquant que la Poste gabonaise dispose d’atouts indéniables pour être à nouveau rentable, elle reconnaît dans le même temps qu’elle est malheureusement en proie à la mal-gouvernance depuis plusieurs années. «Mais garant de la continuité du service postal universel, l’État a continué jusqu’à ce jour d’assumer le paiement des salaires des postiers par une subvention accordée à La Poste SA», a-t-elle dit.

Sauf que la volonté de l’État d’honorer cet engagement vis-à-vis de La Poste SA, société anonyme dont il est le seul actionnaire, est parfois confrontée à la réalité de la dépense publique dont la procédure de règlement peut rallonger les délais de paiement des salaires, selon les périodes. Ce qui lui fait dire que «la Poste gabonaise a tout pour être rentable, à condition de s’adapter à l’ère du numérique, comme l’ont fait d’autres Postes à travers le monde». Celle du Burkina Faso est même prise en exemple d’autant plus qu’aujourd’hui elle est «l’un des premiers contributeurs au budget de l’État burkinabé».

Redonner à la Poste SA ses lettres de noblesse

Qu’à cela ne tienne, en attendant, les choses devaient rentrer dans l’ordre pour la Poste gabonaise et le ministre de la Communication a déclaré que le retard observé est dû aux impératifs du circuit de la dépense publique. Et de renchérir : «le budget n’a été ouvert que le 29 janvier 2025, ce qui a entraîné un délai pour la validation et la mise en route des paiements». Elle assure que «le ministère du Budget a fait tout le nécessaire, et nous sommes aujourd’hui en attente du virement sur le compte de la Poste».

En dépit de cette journée tumultueuse, la ministre de la Communication a rappelé aux postiers qu’il n´est pas sage de scier la branche sur laquelle ils sont assis. Elle les a invités à la solidarité et au travail pour redonner à leur institution ses lettres de noblesse.

 

 
GR
 

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