«Moi, éternelle apprentie» : sur le chemin initiatique de Nicole Assélé
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Dans son essai littéraire «Moi, éternelle apprentie», Nicole Assélé nous livre un témoignage intime et engagé sur son parcours au sein de la franc-maçonnerie, un sujet aussi fascinant que controversé au Gabon. À travers 238 pages structurées en trois parties, l’auteure revient sur son entrée dans l’Ordre, son cheminement à travers les planches, son apprentissage des symboles et son évolution au sein de cet ordre ésotérique, cherchant à lever le voile sur une institution souvent méconnue et sujette à de nombreux préjugés. Elle enrichit sans doute la littérature gabonaise en abordant un sujet rarement traité dans les lettres du pays.
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Nicole Assélé présentant son livre, le 18 février 2025 à Libreville. © GabonReview
Dès les premières lignes, Nicole Assélé revendique son choix avec force. «Je suis née femme et j’ai choisi de devenir franc-maçonne». Cette déclaration percutante résume l’essence de son ouvrage publié aux Éditions Abeme : un plaidoyer pour l’émancipation et l’élévation personnelle ainsi que la quête de Lumière. Pendant 34 ans, elle a façonné sa pierre brute, exploré les arcanes de la loge, mis à profit les outils symboliques de l’Art royal pour progresser sur son chemin initiatique et embrasser pleinement sa multidimensionnalité en tant que femme moderne. Le récit, oscille entre introspection et analyse, plonge au cœur de cette expérience où l’apprentie devient maîtresse de son propre destin malgré la quête perpétuelle de connaissance.
Déconstruire les préjugés sur la franc-maçonnerie
«Je crois que ce sont les termes de tolérance et d’antidogmatique qui m’ont fait franchir le pas. (…) 34 ans après, je peux vous dire en toute honnêteté que ces mots en franc-maçonnerie ne sont pas vains», dit Nicole Assélé dans cet essai paru dans le sillage de la célébration des 30 ans de la franc-maçonnerie féminine au Gabon, dont elle est l’une des pionnières. Elle compte parmi les fondatrices de la Loge maçonnique féminine du Gabon, dénommée « Okoumé Torche de l’Équateur », affilée à la Grande Loge Féminine de France. Elle marque un jalon important dans l’histoire de cet engagement initiatique. L’une des grandes forces de cet essai réside d’ailleurs dans sa volonté de déconstruire les clichés persistants autour de la franc-maçonnerie.
Trop souvent associée à la sorcellerie ou à des pratiques occultes en Afrique et particulièrement au Gabon, cette institution demeure, selon elle, mal comprise. Nicole Assélé s’attache donc à dissiper les idées reçues en partageant son propre parcours d’initiation et d’élévation spirituelle, tout en mettant en avant la transmission et la fraternité, piliers fondamentaux de l’Ordre. Pour elle, il s’agit avant tout d’un travail sur soi, d’une ascension progressive vers la Connaissance et la Sagesse. D’une quête de sens et d’une volonté de transmission des savoirs, des valeurs qui, selon ses dires, forgent notre humanité.
Entre récit et introspection
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Instantanés de la cérémonie de présentation et de dédicace du livre. © GabonReview
Le style de l’ouvrage est fluide, accessible, et se rapproche du journalisme narratif. Loin d’être un traité ésotérique destiné aux initiés, «Moi, éternelle apprentie» s’adresse à un large public, y compris à ceux qui ignorent tout des arcanes maçonniques. La lecture est aisée, et le ton, sincère et personnel, donne l’impression d’un échange au coin du temple. On ressent le désir de l’auteure d’ouvrir les colonnes du dialogue, de dévoiler les valeurs profondes de la Voie initiatique et d’éclairer les esprits sur une institution qui, bien que discrète, façonne les cœurs et les âmes de ceux qui la rejoignent. Ce respectant les limites du secret maçonnique, partageant uniquement ce qui peut être dévoilé au profane sans trahir les fondements de l’Ordre.
«Moi, éternelle apprentie», ce regard féminin sur la franc-maçonnerie propose au Gabon, une nouvelle réflexion sur la franc-maçonnerie et son impact sur l’évolution individuelle. Disponible sur le marché au prix de 20 000 Francs CFA, le livre se veut au-delà du témoignage, une invitation de l’auteure. Nicole Assélé incite chacun à tailler sa propre pierre, à franchir les portes du temple de la connaissance et à dépasser les préjugés. «La maçonnerie m’a forgé, m’a formé et m’a permis de m’assumer tel que je suis», insiste-t-elle proposant une lecture enrichissante pour quiconque s’interroge sur ces thématiques et souhaite découvrir un regard féminin sur un univers où les symboles et les rites guident les pas de l’initié.
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1 Commentaire
«La maçonnerie m’a forgé, m’a formé et m’a permis de m’assumer tel que je suis»…
A chacun (et chacune) sa quête du Saint Graal, mais qu’est-ce que ce livre apporte exactement à la jeunesse (féminine) Gabonaise?
Je ne peux juger que la Femme Publique et les opinions reçus des médias; cela n’est pas très reluisant si c’est vraiment cela les valeurs de l’Ordre Maçonnique.