Gabon : Jus de carotte et mots fléchés, Ali Bongo se sent (presque) bien

S’il avait récemment été rapporté qu’il observait une nouvelle grève de la faim pour exiger la libération de son épouse et de son fils aîné, il n’en serait rien. À en croire Jeune Afrique qui l’a rencontré dernièrement, l’ancien président gabonais serait en meilleure forme et serait bien mieux traité qu’il y a quelques mois.

Ali Bongo dans sa villa de la Sablière à Libreville, en 2024. © D.R.
À son immense villa de la Sablière à Libreville où le directeur de publication de Jeune Afrique l’a rencontré au début du mois courant, Ali Bongo se sentirait bien mieux que lors de leur précédent entretien en mai 2024. L’ancien chef de l’État «s’exprime de manière plus fluide […] Son élocution est meilleure, le débit plus rapide». Il reconnaît lui-même être «mieux» traité aujourd’hui. «J’ai pu récupérer mes médecins, un orthophoniste. Pascaline [Mferri Bongo] veille à améliorer mon quotidien, la nourriture», a-t-il confié.
Et si ses avocats avaient informé en janvier d’une nouvelle grève de la faim pour exiger la libération de son épouse Sylvia et son fils aîné Noureddin, il n’en est donc finalement rien. À moins qu’il se soit ravisé sur les conseils de ses proches parmi lesquels sa mère, Joséphine Nkama Dabany (Patience Dabany) qui lui rend régulièrement visite. Qu’à cela ne tienne, Ali Bongo semble bien profiter du personnel mis à son service, dont un majordome indien pour lui concocter ses jus de carotte au gingembre, entre autres. Et pour tuer le temps, il s’occupe au Sudoku et aux mots fléchés.
Le vide de Sylvia et Noureddin
Bien que son traitement ait été amélioré, Ali Bongo n’a pas fini de réclamer la libération de ses parents interpellés aux premières heures du coup d’État du 30 août 2023. «J’en ai marre… Cela fait désormais un an et demi que Sylvia et Nourredin sont emprisonnés. Ils leur ont tout pris, tout confisqué. Je veux qu’ils soient ici, auprès de moi. Nous sommes coupés du monde, surveillés, ça changerait quoi pour eux ? Je garantis que nous nous tiendrons à carreau, mais au moins ma femme et mon fils vivraient dans des conditions plus décentes, avec moi», soupire-t-il.
L’ancien président continue également de contester toutes les accusations portées à l’encontre de son épouse, notamment : «Nous avons eu une réunion au Palais, une fois, avec ma famille et Brice [Clotaire Oligui Nguema, le président de la transition]. On m’a montré des comptes qui soi-disant m’appartenaient avec Sylvia. Dont un en Afrique du Sud et l’autre en Malaisie, que je n’ai jamais ouverts ! Si on avait autant volé que ce que l’on nous reproche, l’argent du pétrole ou que sais-je, les différents ministres des Finances qui se sont succédé le sauraient ! Tout ce dont on accuse mon épouse est faux, les détournements, les nominations à ma place. Elle n’a jamais eu ce pouvoir, étant absente la plupart du temps.»
Il dit avoir demandé à voir le président de la transition au moins cinq fois ces derniers mois, sans succès. Leur unique réunion l’année dernière «n’a servi à rien», regrette-t-il.

0 commentaire
Soyez le premier à commenter.