Le CESE face aux défis du Gabon : entre transition énergétique et identité culturelle
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La première session ordinaire de l’année 2025 du Conseil économique, social et environnemental de la Transition (CESE) s’est ouverte ce mardi 18 février à Libreville, en présence du Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima. Durant quinze jours, les travaux porteront sur la promotion du tourisme lagunaire et lacustre ainsi que sur les mesures à anticiper face à la fin annoncée des énergies fossiles. Le CESE abordera également la nécessité de préserver les valeurs culturelles gabonaises dans un référentiel dédié.
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Le président du CESE, Séraphin Moundounga procédant à l’ouverture de la première session ordinaire 2025 devant le Premier ministre, le 18 février 2025. © GabonReview
À Libreville, la première session ordinaire de l’année 2025 du Conseil économique, social et environnemental de la Transition (CESE) s’est ouverte ce mardi 18 février, en présence du Premier ministre de la Transition, Raymond Ndong Sima. Le président de cette institution, Séraphin Moundounga, a précisé que les travaux s’étaleront sur quinze jours ouvrables et porteront sur deux grands points.
Le premier point concerne l’examen d’une demande d’avis formulée par le Premier ministre sur le développement du tourisme lagunaire et lacustre au Gabon. Ce projet, qui s’inscrit dans le cadre d’un partenariat entre l’État et le groupe CAP Caravane, sera étudié sous plusieurs angles. «Nous allons, au niveau du Conseil économique et social, regarder la flexibilité de ce projet et donner le conseil utile au gouvernement quant à l’impact économique de ce projet, l’impact social et bien sûr également l’impact environnemental et peut-être aussi l’impact culturel», a expliqué Séraphin Moundounga.
Le deuxième point de réflexion porte sur des sujets en auto-saisine, visant à anticiper les défis économiques et environnementaux. Parmi eux, la transition énergétique est une priorité. Face à la réduction progressive de l’exploitation des énergies fossiles d’ici 2030, conformément aux décisions de la COP28 et à l’Accord de Paris, le Gabon doit envisager de nouvelles sources de revenus. «Ça signifie pour notre pays que le pétrole est appelé à terme à ne plus être exploitable. Donc ce qui constituera un problème en termes de sources de revenus, parce que l’économie gabonaise et bien sûr les recettes budgétaires de l’État dépendent essentiellement d’une bonne partie des recettes pétrolières», a-t-il souligné.
Le projet du barrage hydroélectrique de Booué : une bonne idée
Dans cette perspective, l’hydroélectricité pourrait devenir une alternative importante. Le président du CESE a salué la décision des autorités de construire un nouveau barrage hydroélectrique à Booué. «Si nous n’avons plus d’exploitation pétrolière au Gabon parce que le pétrole ne s’achèterait plus, alors quelle est l’autre ressource de substitution que nous devrions avoir ? Et c’est pour cela que nous avons salué la décision prise par le chef de l’État de lancer les travaux de construction d’un nouveau barrage hydroélectrique à Booué et de faire en sorte que l’hydroélectricité soit la principale source d’énergie dans notre pays», a-t-il déclaré.
Un autre volet de la réflexion en auto-saisine concerne la préservation et la promotion des valeurs culturelles gabonaises. Le CESE souhaite établir un référentiel de ces valeurs, afin d’assurer leur transmission et leur articulation avec les valeurs panafricaines et universelles. «Et ce référentiel des valeurs, qui doit faire l’objet de travaux de réflexion, devrait nous permettre de voir comment d’abord promouvoir les valeurs gabonaises et ensuite comment les mettre en coexistence et établir des synergies avec les valeurs panafricaines et bien sûr les valeurs dites universelles également», a précisé Séraphin Moundounga.
Enfin, il a rappelé un point soulevé lors de la présentation des vœux au chef de l’État, insistant sur le rôle clé des forces armées dans la consolidation des démocraties modernes. «Toutes les grandes démocraties modernes, qui ont pu résister à l’épreuve du temps, ont été construites par les militaires», a-t-il affirmé.
Ainsi, cette session du CESE s’annonce déterminante pour l’orientation économique, énergétique et culturelle du Gabon, dans un contexte de transition et de mutations profondes.
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