Un Guinéen, un Sénégalais, un Ivoirien et un Gabonais ont été jetés en prison pour falsification de la fiche d’enregistrement à Port-Gentil. Le document permet au détenteur d’un permis de conduire étranger de circuler en toute légalité. Ils sont poursuivis pour faux et usage de faux. 

(De gauche à droite) Keïta Valy, Coly Babacar Mbaye, Traoré Mamadi et Mboumba Camara avant leur déferrement. © GabonReview

 

L’antenne provinciale de la gendarmerie nationale de l’Ogooué-Maritime par le truchement de sa Direction générale de recherches (DGR), vient de démanteler un supposé réseau de faussaires à Port-Gentil. Quatre individus de ce réseau ont été ramassés après une minutieuse enquête opérée par les inspecteurs de la DGR, et placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt du Château. Parmi eux, Keïta Valy, un ressortissant ivoirien âgé de 53 ans. Chef des conducteurs poids-lourd à la carrière avant le quartier Favom, il aurait été sollicité par un de ses collègues pour le renouvellement de la fiche d’enregistrement.

Un contrôle qui freine net l’opération

Soit, un document essentiel pour rester sur la bonne voie avec un permis étranger. Pour ce faire, il rentrera en contact avec un certain Traoré Mamadi. Chef d’orchestre de cette mécanique frauduleuse, il fixera les bases de cette opération. «Il m’a demandé d’emmener le dossier dont la photocopie du permis, celle de la fiche d’enregistrement, une copie de la carte de séjour et trois demie cartes photos. Je lui ai remis tout ça avec une somme de 80 000 francs CFA», a fait savoir Keïta Valy. Trois jours lui auraient d’ailleurs suffi pour entrer en possession des documents de son collègue Coly Babacar Mbaye, un sujet sénégalais de 52 ans. «Tout ce que mon collaborateur m’a remis était faux», a déclaré Kéïta Valy.

«Je regrette vraiment mais je jure ça ne va plus m’arriver», a-t-il poursuivi Keïta. Ce dernier, persuadé d’avoir les papiers en règle, a pour ainsi dire, poursuivi sa route en toute insouciance. Après avoir déboursé la somme de 80 000 francs CFA et obtenu en quelques jours seulement le précieux document, Coly Babacar Mbaye ne se doutait pas qu’il conduisait dans les artères de la capitale économique avec un faux document. C’est lors d’un contrôle routier qu’il a été stoppé net. L’examen approfondi des documents a rapidement révélé des irrégularités, entraînant la mise en fourrière de cette organisation illégale. «On nous a arrêté parce qu’un document n’était pas juste», a-t-il fait savoir.

Une sortie de route aux lourdes conséquences

Traoré Mamadi, un guinéen de 47 ans est considéré comme le moteur de cette opération clandestine. Son rôle consistait à collecter les documents administratifs et les frais de traitement avant de les transmettre à Mboumba Camara, un gabonais de 47 ans, informaticien dans une structure médicale locale. Ce dernier était chargé de reprogrammer et scanner les documents afin de prolonger artificiellement la validité des fiches d’enregistrement. «Nous avons tous constaté que le document était faux parce que les signatures étaient différentes. Je regrette de n’être pas passé par l’administration c’est ça notre faute, je suis navré ce n’était pas la bonne formule», a déclaré Traoré Mamadi.

«Traoré Mamadi est venu et m’a dit de proroger la date. Avec les dossiers il m’a dit change telle date, change telle date», a fait savoir le gabonais. «Il n’est pas venu qu’une seule fois chez moi. On a eu à faire en nombre, un peu moins de dix», a-t-il trahi. «C’est un scan qu’on fait, et on ne change pas d’identité. Il me donnait 15 000 FCFA par dossier», a avoué Mboumba Camara. Les quatre individus ont été placés sous mandat de dépôt à la maison d’arrêt du Château, le vendredi 14 février mais l’opinion s’interroge sur l’existence d’éventuelles autres ramifications de ce réseau.

 
GR
 

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