Crise énergétique : Le Gabon s’allie à Karpowership pour sortir des délestages

Face à la crise énergétique persistante qui affecte le Gabon, notamment le Grand Libreville, l’État gabonais, la SEEG) et la société turque Karpowership ont signé, le 15 février 2025, un contrat d’achat d’électricité. Cet accord, fruit d’intenses négociations menées sous l’impulsion du président de la transition vise à injecter 70 MW supplémentaires dans le réseau électrique national. Il s’inscrit dans une démarche plus large de redressement du secteur énergétique, marquée par des réformes structurelles et des investissements d’appoint pour pallier les délestages fréquents.

Le gouvernement, la SEEG et Karpowership scellent un accord pour renforcer l’approvisionnement du Grand Libreville en électricité. © GabonReview
Au terme d’une renégociation des clauses du partenariat entre l’Etat gabonais et la société turque Karpowership, spécialisée dans la production d’énergie à partir de puissants générateurs embarqués sur des navires, les parties prenantes sont parvenues, le 15 février 2025, à la signature d’un accord visant à renforcer la capacité énergétique du pays et à garantir un approvisionnement électrique fiable et durable.

«Les 70 MW que nous injectons dès à présent sont une première étape vers un approvisionnement plus stable», assure Ali Hjaiej, vice-président et chef des opérations en Afrique de Karpowership. © GabonReview
La nouvelle convention, signée en présence du ministre de l’Énergie, de son collègue de l’Économie et des Participations ainsi que du ministre du Budget et de la Dette, établit un cadre plus équilibré entre les parties.
Contrairement au contrat initialement critiqué pour ses clauses défavorables et son coût élevé, cet accord renégocié prévoit une tarification révisée et une meilleure répartition des responsabilités. Ainsi, la convention prévoit l’installation de centrales électriques flottantes, qui permettront de répondre aux besoins croissants en énergie du Gabon, tout en minimisant l’impact environnemental. Il intègre également une option de conversion au gaz naturel liquéfié (GNL), permettant d’anticiper une transition énergétique vers une source d’énergie plus propre et plus économique.
Ali Hjaiej, vice-président et chef des opérations en Afrique de Karpowership, a souligné l’engagement de son entreprise à fournir une solution immédiate et durable : «Nous sommes ici pour répondre à l’appel du chef de l’État et apporter une solution pragmatique à la crise énergétique actuelle. Les 70 MW que nous injectons dès à présent sont une première étape vers un approvisionnement plus stable. Nous inscrivons notre partenariat dans une vision à long terme pour accompagner le Gabon dans la transition vers des solutions énergétiques plus durables.»
Un soulagement immédiat, mais une transition progressive
Le ministre de l’Énergie, Séraphin Akure-Davin, a insisté sur le caractère stratégique de cet accord, tout en reconnaissant que la stabilisation du réseau nécessitera du temps : «La société Karpowership s’engage donc à fournir le gap énergétique qui doit nous amener à la stabilisation de notre réseau le plus rapidement possible avec un raccordement de leurs installations sur le site d’Alenakiri. Cette solution, justifiée par l’urgence de la situation, n’est certes pas une panacée, mais permettra immédiatement d’améliorer la qualité du service public», a-t-il déclaré, soulignant que cette signature marque une avancée majeure, mais nécessite de rester lucides. «L’amélioration de la fourniture d’électricité sera progressive. En parallèle, nous poursuivons les efforts pour développer des infrastructures énergétiques pérennes, notamment dans l’hydroélectricité et le gaz. »
Dans cette optique, le gouvernement prévoit la mise en service de nouvelles centrales et le renforcement du réseau de transport et de distribution. Avec cet accord en effet, l’exécutif gabonais entend poser les bases d’une politique énergétique plus résiliente. La mise en œuvre de cet engagement sera suivie de près par la Société d’énergie et d’eau du Gabon (SEEG) et les autorités compétentes pour garantir son efficacité.
Si cette convention apporte une réponse immédiate aux besoins en électricité, elle s’inscrit également dans une dynamique plus large visant à sécuriser l’approvisionnement énergétique du pays sur le long terme.

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